Après 1978, 1998, 2002 et 2006, la sélection nationale n'a plus participé à la Coupe du monde de football. Cela fait évidemment mal au cœur dans un pays comme le nôtre où le peuple vit et respire de football, le sport roi comme on le crie haut dans toute la planète. Cette absence dans la plus grande manifestation footballistique mondiale est vécue comme une frustration par les férus de tous bords. A vrai dire, c'est tout le système qui est responsable de cette longue traversée du désert. Jamais les responsables du football national n'ont eu le courage de mettre le doigt sur la plaie, pour rectifier les erreurs du passé, sortir notre sport numéro un de sa léthargie et lui donner les moyens de rebondir. Après chaque échec, on s'attendait à une prise de conscience, à un bilan et aux mesures adéquates. Rien de tout cela n'a été fait. Et même s'il y a eu des bilans, ils ont moisi au fond des tiroirs et n'ont servi à rien. La preuve est que depuis une décennie au moins, les mêmes erreurs réapparaissent, comme si l'élève n'a pas retenu la leçon. Aujourd'hui, la situation de notre sélection nationale n'est peut-être pas catastrophique, mais elle incite à la réflexion. Le moment est venu de savoir nous remettre en question. L'équipe de Tunisie a, certes, composté son billet au tour des groupes des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, mais rien n'est gagné d'avance. Ce n'est qu'au mois de juin prochain que nous connaîtrons les adversaires de notre team national, à l'issue du tirage au sort des poules. D'ici là, Henry Kasperczak aura le temps nécessaire de découvrir de nouveaux talents pouvant renforcer les rangs de la sélection majeure. L'équipe de Tunisie «A» a besoin d'un nouveau souffle. Ce que nous avons vu notamment face à la Mauritanie au match retour n'incite pas à l'optimisme. Nous avons l'impression que l'envie n'existe pas chez quelques joueurs. Nous avons aussi à faire à quelques tricheurs qui jouent aux calculateurs, et tant bien que mal le sélectionneur tient à les protéger. Ce côté paternaliste d'Henry Kasperczak pourrait le conduire à sa perte. Le Franco-Polonais dispose d'une chance pour voir à l'œuvre les professionnels locaux lors du CHAN du Rwanda (16 janvier-7 février 2016). Il pourra dénicher les joueurs capables de booster la sélection majeure. Il faut avoir le courage d'opérer des changements, même progressivement. Pour le bien du onze national et de son avenir. Ne dit-on pas : qui ne tente rien n'a rien.