Samedi soir a eu lieu la cérémonie d'ouverture de la 26e édition des JCC, suivie du film éthiopien «Lamb». Une cérémonie à forte coloration politique puisqu'on a vu aux côtés de la ministre de la Culture, le chef du gouvernement et le ministre de l'Education, entre autres. Mais il y a eu aussi la montée des marches du Théâtre municipal avec Victoria Abril, Souleimane Cissé, Hend Sabri, Feryel Youssef et Khaled Abou Nagua, entre autres. Après le mot du directeur du festival, Brahim Letaïef, celui de la ministre de la Culture et les hommages, on a eu droit à la projection du film Lamb de Yared Zeleke. Un film qui nous vient d'Ethiopie et qui a été choisi pour l'ouverture. Force est de croire qu'il y a un intérêt croissant de la part de l'Europe pour le cinéma éthiopien depuis quelques années. Un intérêt qui porte les plus gros producteurs européens à se pencher sur ce pays longtemps oublié et qui représente l'Afrique d'une manière ou d'une autre. Notons qu'il y a juste deux ans, le premier festival de cinéma a été lancé en Ethiopie avec un soutien européen très important. «Lamb» est aussi le premier film éthiopien qui fait son entrée au prestigieux festival de Cannes, performance que même Haile Gerina, Etalon d'or au Fespaco 2008, n'a pas réussi à réaliser. Un film d'un budget de 1, 2 million d'euros pour un pays qui ne dispose d'aucun fonds d'aide pour le cinéma. Ce sont plusieurs institutions européennes qui ont assuré ces fonds. A notre sens, le choix de ce film en ouverture s'inscrit dans cette dynamique qui vise à booster le cinéma éthiopien surtout à travers ses jeunes réalisateurs comme Yared Zeleke qui a fait ses études aux Etats-Unis. Certains professionnels saluent même cette dynamique tant qu'elle porte le cinéma africain vers plus de hauteur. Passons au film ; Ephraïm, un garçon de neuf ans, vit avec sa brebis Chuni dans les terres volcaniques d'Ethiopie. Lorsque sa mère meurt lors d'une famine, son père l‘envoie, accompagné de sa brebis, chez des parents éloignés dans une région plus verte du pays, loin de leur terre natale dévastée par la sécheresse. Dans ce nouvel environnement, Ephraïm a le mal du pays. Son oncle lui ordonne d'abattre sa brebis pour une fête à venir. Il élabore alors un stratagème pour sauver Chuni et retourner chez lui. Force est de croire que le rythme de ce film est particulièrement lent, chose qui a poussé plusieurs spectateurs à quitter la salle. Une belle histoire mais dont le défaut réside dans son traitement qui met beaucoup de distance entre la caméra et les émotions des personnages. Mais la force de ce film reste dans ses images exceptionnelles qui décrivent une Ethiopie largement méconnue, aux forêts luxuriantes et aux paysages volcaniques impressionnants.