C'est la 3e édition du Festival international de la diaspora africaine qui a eu lieu à Paris. Pendant trois jours, le FIFDA a présenté 14 fictions, documentaires et courts métrages de 11 pays dont plus de la moitié sont inédits en France. Imaginaires en exil de la réalisatrice italienne Daniela Ricci retrace le combat identitaire et culturel de cinq cinéastes africains de renom dont deux qui ont gagné l'Etalon d'or de Yennenga au Fespaco. « Il faut créer un autre cinéma ». La phrase dite par le réalisateur éthiopien Haile Gerima à son bureau à l'université américaine Howard où il enseigne le cinéma ouvre le documentaire Imaginaires en exil. « C'est ça qui m'intéresse beaucoup, explique la réalisatrice Daniela Ricci, voir les différences des cinémas. Je ne voulais pas rester dans un langage dominant ou dans des stéréotypes ou une norme, mais de voir comment on peut aujourd'hui exprimer un certain métissage culturel. » Gerima qui avait remporté en 2009 avec Teza l'Etalon d'or du Fespaco révèle que c'était un film d'Ousmane Sembène qui l'avait réellement fait prendre conscience de son identité : « C'était la première fois que je voyais un film africain où les Africains étaient Africains, des problèmes africains racontés dans une langue africaine. J'ai failli avoir une crise cardiaque… Cette nuit-là, j'ai commencé à écrire Harvest 3000 years en amharique. Ce fut pour moi une réelle révolution. » (Agence )