Une tendance se confirme très clairement en ce moment : à défaut de disposer de cadres disponibles, le CA miserait sur ses minots. Un soulagement, diront les adeptes de la carte jeune. Un pari audacieux sur l'avenir, enchaîneront les nostalgiques du label clubiste. Pour autant, et en dépit de signes avant-coureurs en ce moment même, les pépites du club seront-elles valorisées et à l'honneur en compétition officielle? Un fait est certain. A Gafsa, puis face à Al Ismaily, les Bassem Srarfi, Chiheb Jebali, Malick et autre Ghazi Ayadi ont tous vu leur rôle au sein du groupe professionnel prendre une nouvelle ampleur. En revanche, les prometteurs Khlil, Ouedherfi et Salifu accusent le coup ou plutôt sont alignés de manière intermittente par le technicien clubiste. Passons pour Salifu. Mais les cas de Khlil et Mehdi Ouedhrefi prêtent à interrogation. Le premier cité est l'un des meilleurs espoirs du football tunisien selon les puristes. Le second, convoqué un temps en sélection A, a vu sa progression stoppée net par l'arrivée du staff technique en place. Cela dit, jouer à fond la carte jeunes n'est pas chose aisée quand l'effectif clubiste regorge de joueurs achetés au prix fort. Reste à savoir si Nabil Kouki ira au bout de ses intentions en favorisant une certaine audace de jeu, ou s'il reviendra à ses convictions conservatrices. Allonger sa liste de jeunes pousses est une chose. Reste maintenant à savoir si cette politique s'avérera salvatrice. Pourtant, volet entourage du club, des voix s'élèvent pour prôner un rajeunissement drastique. Un CA qui n'aurait plus rien à perdre et tout à gagner en alignant un onze de jouvenceaux. Même au prix de sacrifices d'ordre stratégique. Car la légende selon laquelle le CA ne s'appuierait que sur des joueurs «galactiques» a montré ses limites. De l'audace d'abord Ce faisant, la question qui taraude les esprits actuellement a vite fait de faire son chemin : grâce à un vivier de tout premier ordre, le mandat de Kouki sera-t-il celui du rajeunissement ? Dans cette éventuelle quête incessante de la jeunesse, Kouki utiliserait à plein les ressources du CA. Imaginez un champion sortant dont la moyenne d'âge avoisinerait les 20 ans? C'est risqué mais ça pourrait aussi déteindre positivement sur la marche de l'équipe. Les jeunes se signaleraient par leur goût du panache et de la motivation, tout ce qui a manqué au CA en ces temps-là et même la saison passée où rares sont les minots à avoir su percer du côté du Parc A. Serait-ce la tendance actuelle ? Car il faut bien avouer que si les cadres (Meniaoui, Nater, Belaid, Ifa, Belkaroui, Kader Oueslati et Nouioui) peinent à donner satisfaction, les joueurs issus du cru doivent forcément avoir droit aux honneurs de l'équipe A. L'avenir du Club Africain passerait inévitablement par ça. Si ça se fait ailleurs, particulièrement à l'Etoile, cela doit également être le cas au CA. Bien entendu, les supporters ne s'attendent pas à un tsunami de jeunes. Mais on l'aura compris, ces derniers jours. Les jeunes pousses pourraient bien avoir leur chance lors des matchs à venir, et pas uniquement pour cirer le banc. Maintenant, en attendant d'apprécier de manière régulière le jeu des derniers fleurons clubistes, il s'agira aussi de ne pas «griller» ces jeunes comme on dit dans le jargon du football. Avoir le potentiel est une chose. Disposer d'une sacrée dose de maturité pour émerger du lot parmi des cadres qui ne vous feront pas de cadeaux en est une autre. C'est tout l'art du football qui ne consiste pas seulement à concilier la force de la jambe et la finesse du pied, résultat d'un long apprentissage jamais achevé...