La sélection U23 a lancé victorieusement sa campagne continentale sans pour autant trop convaincre. La même démarche ou presque que l'équipe de Kasperczak. Deux buts de la tête de Haythem Jouini en début et en fin de rencontre ont donné la victoire (2-1) à la Tunisie, samedi soir au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar, pour ses débuts en coupe d'Afrique des nations des moins de 23 ans. Les Aiglons démarrent cette deuxième édition idéalement, surtout au rayon comptable puisque ces trois points, de l'aveu même du sélectionneur national Maher Kanzari, «donnent confiance au groupe et lui permettent de s'immerger dans l'ambiance du tournoi». Mais il reste encore beaucoup à faire au niveau de la qualité du jeu qui doit être améliorée pour espérer aller très loin. A commencer par l'examen de vérité, demain mardi (19h) contre le Sénégal qui a, de son côté, dominé l'Afrique du Sud (3-1) dans cette première journée du groupe A. «Nous savons pourtant beaucoup mieux jouer, avoue Kanzari. Mes joueurs manquent sans doute de la confiance nécessaire. Le but marqué d'entrée, au lieu de les libérer, a eu l'effet contraire. On ne peut pas expliquer autrement le blocage psychologique», a-t-il argué. Toutefois on peut retourner le raisonnement et penser que les Chipolopolos, cueillis à froid (4') par une tête croisée de Jouini sur un corner de Elyès Jelassi, avaient de bonnes raisons de sombrer et de se faire distancer au score. Mais les nôtres n'ont pas eu suffisamment de lucidité et de réalisme pour enfoncer le clou malgré les nombreuses occasions créées, parfois aussi en raison de décisions contestables de l'arbitre burkinabé, Juste Ephrem Zio, sur des mains dans la surface zambienne et un but de Rejaibi étonnamment invalidé. Deux frères jumeaux Au contraire, les copains d'Ali Machani se laissèrent remonter au score à peine une dizaine de minutes après avoir pris l'avantage. Et là, on se serait cru en face de leurs aînés de la sélection A. Comme deux frères jumeaux. Mêmes carences défensives, parfois criardes à l'image du but-gag pris samedi. Sur le renvoi de Seddik Mejri de la tête plein axe, le gardien Sabri Ben Hassen était avancé presque sur la ligne des 16,50m, Ronald Kampamba ne se faisant pas prier pour égaliser d'un joli lob (15'). Non seulement dans leurs insuffisances défensives, avec un placement déficient et une grosse mésentente sur ce but-là, mais également dans leurs ressources offensives, les Olympiques nous rappellent le onze de Kasperczak. Jusqu'au rôle tenu par Saâd Beguir qui se révélera décisif en offrant le but de la victoire à son coéquipier de l'Espérance Sportive de Tunis, Haythem Jouini, sur un superbe centre côté gauche. Cette fois, l'ancien milieu du Stade Gabésien n'est plus buteur, mais l'homme de la passe décisive. La résurrection de Jouini représente du reste un atout supplémentaire dans cette campagne qualificative aux Jeux olympiques de Rio. Moribond et harassé par le doute au sein de son club, l'EST, le voilà renaître de ses cendres et retrouver sa vocation de buteur au sein du team national U23. Rappelons la formation alignée samedi par la Tunisie: Ben Hassen- Kechrida, Kchok, Mejri (Chaâlali 56'), Machani- Meriah, Khelil, Beguir, Jelassi-Rejaibi, Jouini (Abdi 86'). Mardi, face aux olympiques sénégalais, les hommes de Kanzari doivent impérativement améliorer leur comportement défensif et témoigner du réalisme nécessaire dans un contexte qui leur sera totalement défavorable s'agissant de croiser le fer avec l'équipe locale.