Cette figure de proue de la vie culturelle et cet universitaire a nourri la Bibliothèque nationale et arabe de ses nombreuses œuvres. L'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, autrement connue sous le nom de Beït El Hikma, organise demain, 4 décembre, à 15h00, une après-midi en l'honneur de feu Mohamed Yaalaoui, et ce, en présence de chercheurs, critiques et universitaires, qui parleront de l'expérience et des œuvres du regretté du monde littéraire tunisien. Une exposition, qui en dit long sur ses activités, aura également lieu, le même jour, dans le hall de l'académie. Mohamed Yaalaoui n'est autre que «le géant roux» de l'Université tunisienne, c'est ainsi que ses collègues l'appelaient. Il a tiré sa révérence dans la nuit du 30 au 1er juillet 2015, causant un grand désarroi et une immense tristesse à ses proches et amis. L'hommage posthume, qui sera organisé à l'académie, sera une occasion pour ces derniers de raconter ce qu'ils savent de lui, par devoir de mémoire. Mohamed Yaalaoui est né à Jendouba où il a entamé ses études à l'école primaire. Après un passage à Aïn Draham, il a passé le concours d'entrée à l'examen de sixième à Tabarka. Ensuite, comme tous les bâtisseurs de la Tunisie indépendante, il a rejoint le collège Sadiki (1942-1949). Parti à Paris pour faire des études de médecine, Yaalaoui changea de cursus et opta pour une licence, une agrégation en 1958 et un doctorat en langue et littérature arabes qu'il a obtenu en 1973. Rentré en Tunisie après l'agrégation, il est nommé successivement au Lycée de garçons de Sousse, à l'Ecole normale des professeurs adjoints (Enpa) à Tunis, puis à l'Université où il enseignera jusqu'en 1989. Durant ces mêmes années et après 1989, il a occupé plusieurs charges universitaires et politiques. Il a été membre du comité de rédaction, puis rédacteur en chef de la revue des Annales, Hawliyat al-Jam'a al-Tunisia, membre du comité de rédaction de la revue des Cahiers de Tunisie (1972-1982), doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis (2 février 1975- 17 décembre 1978), ministre des Affaires culturelles (1979-1980), député de Jendouba (1980-1984) à l'Assemblée nationale, puis membre de la Chambre des députés (1989-1994) représentant sa région natale, membre du Conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe et enfin membre du département de langues et littératures de l'Académie Beït El Hikma depuis le 1er décembre 2012. Aucune de ces charges, intellectuelles et politiques, ne l'a empêché d'écrire de la littérature et de la poésie, de publier des articles dans les revues les plus diverses, telles que Al-Nachra al-tarbawiya, revue pédagogique de l'enseignement secondaire, la revue de l'Association des anciens élèves du Collège Sadiki, Al-Hidaya et Al-Mabahith. Il s‘est intéressé de très près à l'histoire et, plus précisément, à l'époque fatimide. Il a également rédigé de nombreuses préfaces de livres de collègues et amis, et rendu hommage aux célèbres plumes tunisiennes et étrangères. Yaalaoui était un parfait bilingue, un chercheur curieux et un bon lecteur. Ses écrits sont publiés, principalement, par l'Université de Tunis, et surtout par Dar al-Gharb al-Islami, grande maison d'édition de Beyrouth, et par l'Académie Beït El Hikma, cette fondation créée en 1983, et qui accueille les plus fameux écrivains et intellectuels de Tunisie. Rappelons que cette organisation est le plus grand éditeur de recherches scientifiques et de thèses du pays. Son siège, offert par l'Etat, est le palais Zarrouk, situé au 25, avenue de la République à Carthage. Source : Leaders