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Modifications et nouveautés dans la 3e édition
L'ENTRETIEN DU LUNDI: Hamdi Makhlouf, directeur des JMC
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 12 - 2015

A quatre mois de la tenue des Journées musicales de Carthage, les préparatifs vont bon train. Le musicien Hamdi Makhlouf est reconduit pour la deuxième année consécutive à la tête de la 3e édition Journées musicales de Carthage qui se déroulera du 9 au 16 avril 2016. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il dresse le bilan de la précédente session et annonce quelques nouveautés de la prochaine édition.
Vous êtes reconduit à la tête de JMC et l'une des premières décisions que vous avez annoncée est de reporter la manifestation à une date ultérieure. Qu'est-ce qui motive cette décision ?
Le report des Journées musicales de Carthage a été déterminé par un certain nombre de circonstances, notamment la carte des festivals et des grandes manifestations dans les pays qui entourent la Tunisie. Dernièrement, j'étais à Rabat pour la 2e session du festival Visa Music, j'ai rencontré des professionnels de musique : producteurs, tourneurs, présidents de fondations musicales, communicateurs, etc. qui voulaient participer à nos journées mais manifestaient quelques réticences par rapport à la date. Il fallait que nous nous placions par rapport aux grandes manifestations qui ont lieu dans le bassin méditerranéen. Une des plus grandes manifestations est Babel Med Music qui en est à sa 12e édition. Il s'agit d'un grand marché où se rencontrent les plus importants professionnels de musique au monde. Tous les accords entre les professionnels par rapport à la promotion des spectacles des artistes se négocient à Babel Med. Le festival avait lieu vers la fin du mois de mars, cette année la manifestation est organisée du 17 au 19 mars. Les JMC devaient être organisées du 12 au 19 mars.
J'ai rencontré donc le directeur de Babel Med qui m'a dit que la date varie en fonction des vacances de Pâques. Pour garantir plus de chance aux JMC et inviter des producteurs et des tourneurs, des sociétés de production, des professionnels de musique, il a fallu qu'on décale la date des JMC en tenant compte également du calendrier du ministère de la Culture, à savoir que fin mars aura lieu la Foire internationale du livre. Début mars, cela coïnciderait avec la Masa, le marché des arts et des spectacles à Abidjan. Une semaine avant la Foire du livre, les deux événements vont chevaucher. Du coup, nous avons voulu aller vers le mois d'avril où il y a plus de chance que les JMC puissent rayonner davantage, devenir un espace important au sud de la méditerranée et un rendez-vous d'envergure pour les artistes et les producteurs.
A cette période, il y aura Jazz à Carthage.
Ca ne dérange pas puisque les deux manifestations sont de différentes envergures, mais ça serait vraiment bien si l'organisateur de Jazz à Carthage, lui aussi, décale un peu sa manifestation à partir de l'an prochain vers la 3e semaine du mois d'avril par exemple. Je pense que cela ne poserait pas de problèmes à Jazz à Carthage.
En prenant de la distance par rapport à la précédente session des JMC, qu'est-ce qui n'a pas bien fonctionné ?
En général, tout a bien fonctionné à part l'ouverture où il y a eu quelques petits soucis imprévus au niveau de l'organisation. Ces imprévus ont pesé un peu lourd sur le déroulement de la manifestation. La cérémonie de la remise du prix Zyriab devait se passer en 25 minutes, elle a duré presque 50 minutes à cause d'imprévus comme par exemple des lauréats qui prenaient plus de temps au microphone pour parler, pour exprimer leur point de vue.
Au niveau du spectacle musical, la sonorisation n'était pas au top, c'est dû à la coordination entre les techniciens de son et les musiciens. Il y avait un manque de discipline. A part cela, les concerts de rue ont eu beaucoup de succès. La compétition a été également une réussite. Pour sa part, la presse tunisienne a publié de bons articles à la fin de la session en contredisant ce qui a été écrit au début de la session. Disons que la presse tunisienne a été sévère au départ mais à la fin de la session, en assistant à toutes les représentations, les journalistes se sont rendu compte que les JMC ont révolutionné le paysage musical et culturel en Tunisie malgré l'attaque terroriste du musée du Bardo qui a renforcé l'esprit de l'équipe pour combattre l'obscurantisme.
Vous avez prévu comme objectif de mettre en avant la production tunisienne et les différentes chaînes de productions musicales et de vous ouvrir sur le monde arabe et africain. Est-ce que cela a été possible de réaliser ?
Oui cela été réalisé et a été un succès. Nous avions une programmation diversifiée, nous avions programmé des concerts arabes et africains. On a insisté sur cette orientation par rapport aux autres manifestations sœurs comme les JCC et le JTC.
En fonction du bilan que vous avez fait, y aura-t-il des modifications dans certains choix de la programmation ?
Quelques petites modifications principalement au niveau de la compétition. Il y aura une seule compétition pour la création. On a éliminé celle des solistes-interprètes. Ces derniers, nous les avons intégrés dans le cadre de la compétition de création. Les solistes qui veulent participer à la compétition peuvent le faire à condition que cela soit de la création ou un projet de concert, autrement dit un show case de 30 à 35 minutes.
Il y aura également un seul jury élargi de différentes envergures musicales et artistiques. Nous allons garder le salon de l'industrie de la musique, le développer dans le bon sens. Nous éliminerons des choses et nous ren ajouterons d'autres, comme par exemple l'organisation des speed meeting avec des professionnels de musique. C'est très fructueux. Nous garderons l'esprit de formation continue, les spectacles de rue, l'ouverture arabo-africaine, les ateliers.
Les JMC, comme nous les avons conçus, reposent sur cinq points fondamentaux : une sélection officielle pour la création musicale, un salon des industries de la musique qui est un lieu de rencontre entre professionnels et artistes et de promotion de la musique tunisienne, l'envergure arabo-africaine, esprit de formation continue à travers work shop, ateliers etc. et la décentralisation de l'activité musicale.
Quels sont les critères de choix des villes qui seront concernées par les concerts des JMC ?
Il y a deux conditions : la première est énoncée dans la Constitution de la Tunisie qui est la distinction positive c'est-à-dire privilégier les villes dépourvues de toute manifestation culturelle et la deuxième est de faire une répartition égale dans les différentes régions (Nord-Sud, Est-Ouest).
Les professionnels étaient réticents par rapport à ces JMC qui ont pris la place du festival de la chanson. Sont-ils satisfaits aujourd'hui des nouvelles orientations des JMC ?
Certains professionnels ont assisté à la 2e édition et ont vu les spectacles tunisiens et une société tuniso-belge Tumex a décidé à cet effet de prendre en charge 4 artistes tunisiens : Zied Zouari, qui a obtenu le prix du meilleur soliste, Mohamed Ali Kamoun avec une formule trio ayant obtenu le Tanit d'argent, Hafedh Zramdini avec son projet «Niqat» et Slim Abida avec son groupe Jazz Oil. Cette année, la nouveauté consiste à créer, toujours avec la collaboration de Tumex, le prix Export dont le principe est de mettre en place un jury parallèle au jury officiel des JMC. Ce jury comprendra des professionnels de musique, des programmateurs qui vont choisir un artiste dans les JMC et le programmer en Europe, en Amérique ou ailleurs.
Les prix seront-ils maintenus de la même manière que la session précédente ?
Il y aura trois Tanit : or, argent et bronze et cinq autres prix : meilleur soliste, meilleur chanteur, meilleur parolier, prix du public par vote sur internet et prix de la meilleure création dans la musique tunisienne. Cette année, on a ajouté un article dans le règlement général qui stipule qu'il n'y aura pas de prix ex-eaquo partagé entre deux candidats. L'an dernier, pour 11 prix, il y a eu 3 ex-eaquo. Il est entendu qu'un candidat peut avoir plusieurs prix.
Le nerf de la guerre c'est l'argent. Envisagez-vous, cette année, une augmentation du budget du festival qui est actuellement d'environ un milliard ?
J'espère. Je n'ai pas encore de détails sur le budget. Le budget alloué en numéraire aux JMC par la ministère de la Culture était à hauteur de 635 mille dinars, hormis le transport et les frais d'hébergement. Toute l'édition a coûté vers les 1 milliard 90 mille dinars. Nous avions eu un sponsoring en nature et des aides de partenaires à hauteur de 400 mille dinars.
Qu'est-ce qui est le plus compliqué à réaliser : la programmation, la logistique ou la recherche de fonds ?
Tout est difficile. La charge technique des JMC est lourde et coûte cher. Nous avons des problèmes au niveau du son. Nous essayons d'y remédier. Nous avons prévu d'organiser des workshop de prise de son et de sonorisation de spectacles. Le problème réside essentiellement dans la formation. Nous n'avons pas de problèmes dans le matériel qui est de bonne qualité mais dans sa gestion dans l'espace et selon les groupes.
Les spectacles primés seront-ils programmés comme l'an dernier au festival de Carthage ?
L'an dernier, trois spectacles ont été programmés au festival d'été de Carthage. Cette année, je ne sais pas. Si Sonia M'barek sera reconduite, il serait possible de lui proposer des spectacles. Sinon, nous envisageons de voir avec le nouveau directeur du festival de Carthage les différentes possibilités de programmation des spectacles primés. L'objectif est que les JMC soient une passerelle pour que les spectacles soient diffusés dans les festivals de Tunisie et dans le monde.
Quelles sont les nouveautés de la prochaine session ?
Cette année, ce qui est nouveau ce sont les soirées gala. Il s'agit de spectacles avec des concerts de musique, des artistes tunisiens de renommée et des étrangers.
En tant que musicien et directeur des JMC, quel est votre avis sur la scène musicale tunisienne actuelle ?
Je pense que c'est une scène bouillonnante et effervescente au niveau de la diversité des expressions culturelles. Après la révolution, il y a eu un effet raz-de-marée de différents styles notamment le rap qui a un peu squatté la scène musicale et culturelle mais aussi d'autres expressions musicales. Par contre, il me semble que la scène musicale tunisienne a beaucoup de problèmes et d'entraves surtout au niveau des moyens financiers, du statut de l'artiste. Un artiste tunisien galère pour avoir des dates pour des représentations. Je pense que les mesures prises par le ministère de la Culture au niveau du statut de l'artiste sont un très bon pas. Par ailleurs, si la Cité de la Culture ouvre ses portes dans les années à venir, ce sera un exploit.


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