LONDRES (Reuters) — Le Parti travailliste du Premier ministre britannique Gordon Brown perd à nouveau du terrain face à l'opposition conservatrice avant les législatives qui seront organisées d'ici juin, selon un sondage ComRes pour The Independent on Sunday. Gordon Brown, qui avait réussi à réduire l'avance des Tories à moins de 10% ces derniers mois, voit l'écart à nouveau se creuser en faveur de l'opposition. Les conservateurs sont crédités de 40% des intentions de vote, soit deux points de plus qu'il y a deux semaines, et le Labour de 29%, en baisse de deux points. Les libéraux-démocrates, troisième parti du pays, sont à 21%, en hausse de deux points. L'avance de 11 points des conservateurs serait suffisante pour donner à leur chef, David Cameron, la majorité. Une avance entre 6 et 9 % conduirait à un parlement sans majorité, avec les Tories comme parti le plus important mais fortement dépendant de l'attitude des libéraux-démocrates. Les Tories, qui ne sont plus au pouvoir depuis 1997, ont lancé samedi un appel aux électeurs travaillistes. «Les espoirs que vous aviez mis dans le Labour, pour que le Royaume-Uni devienne une société plus forte, plus juste, ces espoirs ne doivent pas disparaître parce que le Labour ne les a pas remplis», déclare David Cameron sur son blog. «Ils vivent en nous, dans le Parti conservateur moderne», ajoute-t-il. Selon le porte-parole des conservateurs pour les affaires économiques, George Osborne, le dernier sondage est le signe que le parti a réussi «à faire passer son message». La réduction de l'écart entre les deux principaux partis n'est pas pour autant une bonne nouvelle pour David Cameron, considéré avec une certaine suspicion par la plupart des personnes interrogées. Cinquante-six pour cent des sondés estiment ainsi que le leader des Tories est un «bon communicant» mais s'inquiètent de savoir qui il est vraiment. Une interview télévisée de Gordon Brown doit être diffusée dimanche. Il y évoque la mort de sa fille et ses espoirs pour son fils atteint de mucoviscidose. Les journalistes politiques qui ont visionné l'interview le considèrent comme un changement pour Gordon Brown, souvent décrit comme plus à l'aise pour s'exprimer sur les statistiques économiques que sur ses propres émotions.