Il faut avouer que le cru de cette année était particulièrement bon, les élèves, qui ont de sept à soixante-dix-sept ans, ont appris à maîtriser les différentes techniques, et aussi à sortir des thèmes folkloriques. Comme chaque année, les élèves du centre de Sidi Qacim Jellizi viennent présenter le résultat de leurs travaux au public. Un public fidèle qui, pour rien au monde, ne manquerait cette rencontre, et où on commence à voir de plus en plus d'amateurs d'art, soucieux de dénicher les talents émergents avant qu'ils ne soient consacrés. Il faut avouer que le cru de cette année était particulièrement bon. Sous la direction des maîtres céramistes, les élèves, qui ont de sept à soixante-dix-sept ans, ont appris à maîtriser les différentes techniques, certes, mais aussi à sortir des thèmes folkloriques, à éviter les fautes de goût et les fantaisies déplacées. Sidi Qacim Jellizi s'est déplacé cette année, et c'est à Dar el Founoun, dans le nouveau local installé au cœur du jardin, qu'a eu lieu l'exposition. Une exposition animée, joyeuse, qui se poursuivit par un convivial déjeuner dominical. Cette saison, le thème animalier était particulièrement prisé : On a ainsi pu voir des déclinaisons de poissons superbes, en raku, des interprétations nautiques pleines de poésie, et des reproductions variées de ce symbole prophylactique commun à toute la Méditerranée. Autre animal à l'honneur : le chat. Et il faut avouer que l'imagination des jeunes et moins jeunes élèves s'en est donné à cœur joie : des chats en quadra secca, aux couleurs chatoyantes, des chats du Cheshire, au sourire qui rappelle celui du mystérieux chat d'Alice au Pays des Merveilles, de délicieux matous aux glacis raffinés, et aux moustaches triomphantes. Le chat, ce jour-là, était seigneur et maître. Et puisqu'on est encore dans le registre animalier, signalons également le délicieux troupeau de moutons guidés par leur pâtre, ou encore les superbes chevaux dont les formes rappellent celles des peintures rupestres. Sur quelles œuvres doit-on encore s'arrêter dans cette exposition qui en offre tant de belles qualités ? Sur les plats et assiettes en quadra secca, aux vernis superbes, sur les tabourets traditionnels reproduits en céramique noir et blanche aux motifs de jnah khotifa, sur l'impressionnante procession de réfugiés, ou sur les personnages à la Picasso..... Une seule conclusion s'impose : un grand bravo aux élèves de Sidi Qacim Jellizi et à leurs maîtres.