Aux dernières nouvelles, c'est la fuite en avant en Libye, volet sécuritaire. De mauvais augure pour la Tunisie Oui, c'est bien, en ce moment, la fuite en avant en Libye. Le point de non-retour, ou presque. Plus que les Libyens eux-mêmes qui le concèdent fatalement, c'est la communauté internationale, les puissances occidentales en tête, qui le confirme, non par exagération, mais en connaissance de cause, c'est-à-dire à la faveur de l'activité débordante de leurs agences d'espionnage et d'un suivi de tous les instants. En effet, aux dernières nouvelles, la Libye se radicalise de plus en plus dangereusement, en s'installant confortablement dans un tourbillon plus «daechisé» que jamais. En témoignent plusieurs signes qui ne trompent pas, dont notamment : – Primo : Daech, non content d'avoir conquis définitivement des fiefs très sensibles tels que les villes de Derna et Syrte, est en train d'étendre son pouvoir aux régions voisines non moins stratégiques telles que celles de Ras Lanouf et Sedra, considérées parmi les principaux terminaux pétroliers du pays. En parallèle, les daechistes ont mis dans leur collimateur les villes d'Ajdabia, Sobrata et Misrata qui constituent tactiquement un passage obligé pour la conquête de la capitale, Tripoli. – Secundo : toutes les milices jihadistes sans distinction sévissant dans ce pays continuent de stocker d'importantes quantités d'armes, dont un arsenal réellement sophistiqué (fusées de grande portée, avions de combat, chars, navires de guerre et, tenez-vous bien, armes chimiques et bactériologiques). – Tertio : l'invasion toujours incontrôlée et envahissante des combattants de Daech et d'Al Qaïda affluant de Syrie et d'Irak, et maintenant du Soudan, de la Somalie, du Niger et surtout du Nigeria qui continue à travers le Soudan d'envoyer des dizaines de combattants de Boko Haram. Quatre gouvernements ? Ceci sur le plan sécuritaire. Politiquement parlant, le paysage ne cesse de s'assombrir, en raison de l'échec de toutes les négociations de paix, dont la dernière, celle de Skhirat (Maroc), a fait également chou blanc, ce qui a poussé des observateurs à prévoir l'émergence, un jour, de... quatre gouvernements voulant s'approprier, chacun à sa façon, le «luxe» de diriger le pays ! Déjà, avec deux gouvernements et deux parlements, la Libye est disloquée et ne compte plus ses malheurs, par la faute de ces innombrables groupuscules takfiristes aux ambitions différentes et aux visées diamétralement opposées. Bruit de bottes Enfin, la dernière preuve qui atteste de l'atteinte du point de non-retour dans ce pays est relative au bruit de bottes qui se fait de plus en plus entendre aux frontières de la Libye. En effet, outre les renforts sans cesse musclés acheminés par l'Egypte, la Tunisie, le Niger et surtout l'Algérie, à deux pas de ce pays, on a constaté, ces jours-ci, auprès de la coalition occidentale (USA, Angleterre, France et Italie) une rare détermination à en finir avec le dossier encombrant de la Libye. En ce sens que ladite coalition a déjà mobilisé une imposante flotte face aux eaux territoriales libyennes et lancé ses drones dans l'espace aérien de ce pays, au moment même où s'amplifient les préparatifs d'une série de bombardements aériens et maritimes à partir de la Méditerranée et des bases militaires française et américaine respectivement au Niger et en Somalie. Alors, Tunisie, sois sur tes gardes !