C'est, assurément, l'équipe surprise de la phase aller. Mais les Métlaouiens veulent garder les pieds sur terre. Pour sa troisième saison en Ligue 1, l'Etoile Sportive de Métlaoui réussit à mi-parcours l'exploit de pointer à une flatteuse 4e place, ex aequo avec le CAB, juste derrière le trio qui joue pour le titre. Cela ne lui était pas arrivé du temps de Chokri Khatoui pour une première saison parmi l'élite qualifiée de fort encourageante. Avec 7 victoires, contre 6 défaites et 2 nuls, le bilan est des plus équilibrés même si l'efficacité offensive n'a pas toujours été au rendez-vous. Les chiffres ne trompent d'ailleurs pas: 12 buts inscrits, soit la 5e plus mauvaise attaque. «Il est clair que si nous voulons aller loin et garder une place aussi flatteuse, nous devons améliorer notre rendement offensif, insiste l'entraîneur Mohamed Kouki. Pourtant, nous possédons d'excellents joueurs dans ce compartiment, mais nous avons manqué de réalisme et d'adresse, en plus de l'absence de solutions de rechange suffisantes. Les mêmes attaquants ont fini par manquer de fraîcheur, surtout après la blessure pour une longue période de Thierry». Le staff technique a pourtant régulièrement soumis les Zied Baccouche, Foued Kheraifi, Ali Amri, Fehmi Maâouani, Thierry-Ernest Anang... à de grosses séances de travail devant les buts. Mais rien n'y fit. Fort heureusement, ces carences devant ont été compensées par une grande efficacité en défense (11 buts seulement encaissés, la troisième de L1 derrière l'ESS et le CAB). Avec un quatuor complémentaire composé de Aymen Ayari et Cissoko à l'axe, Mezni et Zouaghi sur les flancs et qui protège les bois de Bilel Souissi, l'arrière-garde a tenu parfaitement la route. Il faut également mettre en valeur l'apport des milieux récupérateurs, le capitaine Mohamed Khelij Jemaâ et Bassirou Bamba, très précieux dans ce registre. Mot d'ordre : la récupération Avec l'arrivée au mercato d'hiver de l'avant-centre Slim Mezlini et du milieu offensif Skander Echeikh, l'effectif du club du Bassin minier se donne des armes supplémentaires. En attendant les deux attaquants de couloir que veut ardemment Mohamed Kouki. En contrepartie, l'ESM s'est séparée de Marouène Atoui. Place à une semaine de repos après le rythme marathonien suivi par les joueurs dans les trois dernières semaines. «La récupération sera très importante afin de repartir du bon pied, insiste Mohamed Kouki. Nous avons été très sollicités. Un club de la dimension de l'ESM n'a pas les moyens de soutenir un tel rythme sur la durée. Le turnover paraît un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre». Il a donc fallu un gros travail de régénération et d'entretien accompli par le préparateur physique Rafik Boukamcha et par le staff médical composé de Othmane Chelbi et Fayçal Mejdi et par le kiné Ahmed Feriani pour permettre à un groupe très réduit d'aligner un nombre aussi important de rencontres. Ayari et Kheraifi au-dessus du lot En tout cas, la palme de la phase aller doit être décernée à Aymen Ayari en défense, et Foued Kheraifi en attaque. Les «Sang et Or» du Sud-ouest vont pouvoir souffler jusqu'au coup d'envoi de la phase retour, le 7 ou le 14 février prochain. Car ils n'auront pas à disputer de match de coupe, étant exemptés des seizièmes. D'ores et déjà, ils sont qualifiés pour les huitièmes où ils joueront contre le vainqueur du match Jeunesse Sportive Kairouanaise-Etoile Sportive Radésienne. Seul tombeur cette saison du leader étoilé, l'ensemble métlaouien veut continuer sur sa lancée. Il ne perd pas pour autant son objectif déclaré depuis le début de saison. «On ne s'enflamme pas, le maintien reste notre but, rappelle le coach métlaouien. Mais je crois que nous avons cette saison les moyens de prendre une place au milieu de tableau». Pour sa deuxième saison à Métlaoui, Kouki illustre cette continuité technique qui permet à un effectif stable, humble, sérieux et qui veut réussir d'aller aussi loin.