Le secteur du transport dont les taxis individuels est appelé à être mieux structuré La corporation des taxis individuels (18.000 taxis sur le Grand Tunis) est en colère contre les nouvelles mesures prises par le ministère des Transports au sujet de la mise en fonction d'un numéro vert 1876 destiné aux citoyens pour dénoncer des infractions commises par les taxistes essentiellement le «non-respect des tarifs réglementaires depuis ou vers les aéroports tunisiens». Suite à cette décision, la Chambre syndicale régionale des taxis des gouvernorats du Grand-Tunis : Ben Arous, Ariana et Manouba annonce une grève le 25 janvier, de 5h00 à 12h00. Cette décision fait, par contre, le bonheur des usagers qui se plaignent de nombreux dépassements de la part de certains taxistes inflexibles qui ne veulent faire qu'à leur tête. Désormais, les usagers désireux d'enregistrer une plainte doivent livrer leur identité, l'arnaque qu'ils ont subie ainsi que le numéro d'immatriculation du taxi incriminé. Ces données seront alors transférées à la direction générale du transport public qui prendra les mesures nécessaires contre les abus des taxistes qui ne respectent pas la loi, particulièrement dans les aéroports, où les excès sont légion. Pourtant la loi 33-2004 prévoit une peine allant de 61 à 1.000 dinars d'amende et une confiscation de la carte d'exploitation du véhicule, certains chauffeurs de taxi restent impunis. Une décision précipitée ? Intervenant sur les ondes de la radio IFM, Ali Turkia, président de la Chambre syndicale des taxis a précisé que cette décision de grève est amère et intervient suite à la déclaration de Mahmoud Ben Romdhane, ministre des Transports, qui a annoncé la mise en place d'un numéro vert permettant aux usagers de signaler les abus commis, et enregistrer des plaintes contre ce genre de dépassements. «Il s'agit d'une décision précipitée», a-t-il ajouté. Les clients reprochent aux taxistes de commettre un certain nombre d'arnaques une fois qu'il accepte la course bien entendu. «L'une des arnaques les plus faciles est de rallonger le parcours, de prendre en compte le supplément bagage même s'il s'agit d'un couffin de marché ou encore le paiement à la personne (trois fois le montant du compteur par exemple surtout de puis l'aéroport)», reproche Zied, fonctionnaire à l'aéroport. Usagers victimes Les mésaventures sont nombreuses dont celle de Fatima qui a vécu un épisode cauchemardesque. Accompagnée de sa sœur et chargées de quelques courses, elles ont pris un taxi. Le conducteur leur fait savoir qu'elles doivent payer un supplément de bagage sinon de descendre de son taxi. Les deux filles l'ont menacé de porter plainte. Il les conduit au poste de police et là, le chauffeur retourne la situation contre elles et raconte à la police qu'il a refusé de transporter les deux filles les suspectant de bagage contenant de produits illicites. «Nous étions ma sœur et moi complètement abasourdies par cette accusation sans fondement », regrette Fatima, victime d'un tel comportement et qui depuis se méfie des taxis. Même les collègues du transport public s'indignent des comportements irrespectueux et inadmissibles des taxistes. «Des disputes quotidiennes entre taxistes éclatent devant la clientèle sur la question de la file d'attente pour une course. Il faut un minimum de respect vis-à-vis des usagers», déplore Kamel, employé de transport dans la gare routière de Bab Alioua. Pourtant des brigades rattachées au secteur des taxis contrôlent les abus dans les principales gares routières du Grand-Tunis. «Mais qui a donné les permis à ces taxistes ?», s'interroge Ali Turkia, président de la Chambre syndicale régionale des taxis, qui reconnait, par ailleurs quelques dépassements de la part de ses collègues. De leur côté, les taxistes se plaignent de la multiplication des procès-verbaux fiscaux au sujet de la tenue vestimentaire, l'état de la voiture. «Pour une lampe qui ne fonctionne pas la sanction est de 100d», martèle Tarak, chauffeur de taxi. La Chambre syndicale relève quelques abus de la part des agents de police dans la rédaction des PV, soulignant qu'il s'agit d'une décision politique. «Le contrôle est sévère surtout dans la manière de rédiger les PV», ajoute Tarak qui cite, d'autre part, le nombre de charges qui ne cesse d'augmenter dont l'assurance, alors que «nous sommes privés de crédit bancaire», se lamente-t-il. Le secteur du transport, dont les taxis individuels, est appelé à être mieux structuré cela y va de l'image de marque du pays. Un image encore floue actuellement.