La signature du contrat de concession de ce projet, qualifié d'ambitieux à long terme, est prévue en septembre prochain, et les candidatures déjà déposées au siège de l'Anged seront soumises à de longues négociations D'ici l'été prochain, l'île de Djerba aura son propre projet de gestion et de valorisation des déchets ménagers et assimilés. Annonce faite, il y a plus de deux mois, suite à un Conseil ministériel réuni le 12 novembre dernier à La Kasbah. Outre l'unité de compression et d'emballage déjà existante, ce projet pilote a été décidé afin de sortir la région d'une crise écologique cauchemardesque vécue depuis 2012 et lui rendre sa vraie vocation touristique. La semaine passée, un appel d'offres international a été ainsi lancé, donnant lieu à une «préqualification pour la manifestation d'intérêt en vue de la mise en concession du service public de gestion des déchets ménagers et assimilés à Djerba». C'est ce qu'a révélé M. Abdelmajid Hammouda, directeur général de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged), à laquelle a été confiée la mission d'assistance, de suivi et d'accompagnement du projet choisi. A titre pré-sélectif, une liste préliminaire de cinq investisseurs a été établie, à même de cerner le choix des candidats. Le marché sera donné au mieux offrant. Soit à celui qui répondra aux conditions exigées. D'ailleurs, une commission ad hoc a été mise en place à cet effet, regroupant les autorités locales et centrales concernées (présidence du gouvernement, ministères de l'Equipement et des Finances et municipalités de Djerba). M. Hammouda a tenu à faire valoir l'efficacité des nouvelles techniques de valorisation dont dispose ce projet, et qui sont de nature à garantir au mieux protection, développement et durabilité. 25 millions de dinars D'après lui, la demande doit être dûment remplie : financement des coûts nécessaires inhérents à la collecte et au transport, conception et construction de l'unité de valorisation dans les règles de l'art, ainsi que l'exploitation sur une période de 20 ans, y compris l'entretien et la rénovation des équipements et des installations. Il revient à l'opérateur privé, tunisien à participation étrangère obligatoire, d'avoir toutes les autorisations préalables nécessaires au lancement dudit projet. L'obligation d'un partenaire étranger aux côtés de l'investisseur national s'explique, à l'en croire, par l'apport de l'expertise en la matière... Dans ce sens, le directeur général de l'Anged n'a pas manqué de souligner qu'une telle unité de gestion des déchets est appelée à créer une triple valeur ajoutée. En termes de valorisation de la matière organique et énergétique, l'expérience fait la différence. D'autant plus qu'il s'agit là d'un mode de gestion intégrée de pointe, à usage assez maîtrisé et très répandu à l'étranger. Reste que d'ici à la signature du contrat de concession, prévue début septembre prochain, les candidatures déjà déposées au siège de l'Anged seront soumises à de longues négociations avant de trancher sur celui qui remportera l'offre en question. Rappelons que ce projet, qualifié d'ambitieux à long terme, s'inscrit dans la durée 2016-2020. Son démarrage, aux dires du ministre de tutelle M. Néjib Derouiche, aura lieu au cours de cette année. Estimée à 25 millions de dinars, l'unité de valorisation est censée traiter jusqu'à 50 mille tonnes d'ordures par an, couvrant, ainsi, toute la région de Djerba. Considéré comme projet écologique à fort potentiel économique et pourvoyeur de nouveaux postes d'emploi, sa généralisation à d'autres régions est encore à l'étude. Djerba est la première à en profiter, le Sahel et le Grand Tunis suivront. La tendance est à renoncer progressivement au fardeau des décharges contrôlées dont la lourde gestion entraîne d'importants dommages collatéraux. L'essentiel d'un tel projet de valorisation consiste aussi à réduire à moins de 5% les quantités d'ordures résiduaires non dégradables. L'enjeu est de rendre l'inutile utile pour préserver l'environnement. Menace de fermeture du dépotoir de Sedouikech Des représentants de la société civile à Djerba ont appelé, au terme de la réunion tenue jeudi au siège de la délégation de Djerba Houmet-Souk, le gouverneur de Médenine à tenir une réunion en urgence pour examiner la situation de l'environnement à Djerba, notamment dans la localité de Sedouikech qui abrite le dépotoir où les déchets sont compressés et enroulés. Ils ont menacé de fermer le dépotoir de Sedouikech, lundi prochain, après avoir accordé au gouverneur 48 heures pour trouver une solution à ce problème, a précisé le sous-directeur de l'Union de l'industrie, du commerce et de l'artisanat à Houmet Souk, Ali Rayes. Les représentants des organisations ont dénoncé la décision de transporter les déchets compressés et enroulés de Djerba vers Tataouine sans associer le comité de suivi de la situation environnementale dans la région, décidée par le gouverneur, ce qui a provoqué un climat de tension entre les régions. Des représentants de la société civile à Djerba ont lancé un cri d'alarme face à la situation détériorée de l'environnement dans la localité de Sedouikech en raison des odeurs nauséabondes et la propagation des insectes. Ils ont exprimé leur colère face à l'atermoiement des autorités régionales qui n'avaient pas honoré leur engagement sur le plan développement envers les habitants de la région.