Par Mahmoud HOSNI LORSQUE les députés expriment leur mécontentement de la prime mensuelle de 900 dinars, représentant les frais d'hébergement d'hôtel et repas, alors que pas mal d'entre eux sont aux abonnés absents lors des séances plénières de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) ou des réunions des commissions, l'on reste coi face à une telle réaction. Comment des personnes élues par le peuple pour défendre ses intérêts, préserver les deniers de l'Etat et participer au renouveau du pays réagissent d'une telle manière ? C'est à croire qu'il n'y a aucune retenue ni pudeur dans les revendications ni dans la manière de tirer la couverture à soi... Lorsque Moncef Marzouki ou encore Mohamed El Hamdi se lancent dans des campagnes de dénigrement et de remise en cause, jetant de l'huile sur le feu, tels des don Quichotte s'annonçant comme de nouveaux sauveurs du pays, l'on s'interroge réellement sur le degré de maturité de ces deux va-t-en guerre. D'autant que Marzouki a eu à tester les rênes du pouvoir, se contentant de ruer dans les brancards et d'accumuler les fautes de parcours et les maladresses flagrantes et qui, tel le phénix, tente de renaître aujourd'hui de ses cendres. Un autre que lui, plus imbu de patriotisme sincère et d'humanisme, aurait dû mettre à profit sa science et ses connaissances pour se porter volontaire dans ces hôpitaux perdus qui manquent de spécialistes et y aurait effectué des consultations hebdomadaires. N'est-ce pas la meilleure manière d'exprimer son amour pour ce peuple et sa reconnaissance pour ce pays ? Il est vrai que le ridicule ne tue point. Et ces pantins de la politique, à force de se contorsionner, finiront par tomber dans le vide et le ridicule... Autre facette de ces transes qui secouent le pays, celle de Jaâfar Guesmi sur une chaîne privée. Disons que là c'est plutôt une onde de choc qui a profondément remué les Tunisiens... Une véritable aventure que mène Guesmi où il fait appel au cœur et à la fibre des Tunisiens. Plantant le décor dans un paysage presque lunaire et irréel, il met en gros plan une famille dans le dénuement total, quelque part à Kasserine, comme hors du temps et de l'espace. Une famille dans la précarité, affrontant à la fois le manque de moyens, l'aridité du paysage et les caprices de la nature. L'objectif de Guesmi est à la fois simple, généreux et ambitieux. Il en appelle à tous les Tunisiens, la main dans la main, pour sortir cette famille du néant. Avec en toile de fond, le cri du cœur de cette mère de famille, spontanée et sincère : «Je t'aime, ô Tunisie, j'aime en toi toute poussière et toute motte de terre». Et s'il y avait dix, cent ou mille de ce Jaâfar Guesmi, pour aller auprès de ces milliers de familles perdues dans la Tunisie profonde, oubliées par ces narcisses et mégalomanes de la politique et qui, à longueur de journée, lancent : «Moi, je...», que serait la Tunisie demain, inondée par le soleil rayonnant du partage et de la solidarité ? Les chemins de ces férus de politique, de ces vendeurs de mirage et de ceux des hommes de bonne volonté se croiseront-ils jamais un jour ? Ce jour-là, nous pourrions dire que la révolution authentique, véritable, a bel et bien commencé et affirmer alors que le pays se dirige à pas sûrs vers des jours lumineux.