Programmes pour l'avenir, projets de relance : comme souvent, le premier souci des clubs se situe ailleurs On ne va certes pas se donner le ridicule de mettre en cause la légitimité de telle ou telle équipe fédérale. Les urnes ont bel et bien tranché, les clubs ont fait souverainement leurs choix. Alléchés par une promesse qui n'allait guère être tenue? Aguichés par une subvention arrivée miraculeusement au tout dernier moment, quelques jours avant le scrutin? Ces détails ne changent pas d'une virgule le verdict des urnes. Dans la course au trône fédéral, il y a eu une campagne électorale, des alliances, des affinités, un lobbying et, au final, un scrutin qui a souri à une liste au détriment d'autres. Que celle-ci n'ait pas tenu ne serait-ce que le quart des promesses figurant à son programme électoral, les clubs s'en fichent comme d'une guigne. Ils trouvent inutile et totalement incongru le débat sur un projet de relance d'un foot national moribond qui ne réussit pas une seule performance notable à travers ses sélections. Dans ce décor, l'exploit de l'Etoile Sportive du Sahel, vainqueur de la Coupe de la CAF, ressemble à un cache-misère. La préoccupation majeure de tous les clubs est tout à fait égoïste : remporter des trophées, satisfaire l'attente des fans, donner l'illusion d'une santé débordante. La seule priorité qui vaille demeure à leurs yeux de vaincre la concurrence locale, et de trouver des fonds pour continuer à fonctionner par des temps moroses au niveau économique. Rentrés dans les rangs La liste qui gère depuis quatre ans les affaires du foot national a été portée au pouvoir, essentiellement par les petits clubs amateurs, notamment du Sud. Wadii El Jary a su brasser large dans cette «base» dont l'influence est cruciale pour l'issue de chaque scrutin, la loi du nombre jouant en leur faveur. On risque d'assister le mois prochain au même scénario, toutes les actions du BF s'inscrivant actuellement dans cette finalité. Au diable, la menace de retrait de confiance brandie il y a un an par un pan entier du foot amateur, celui de la Tunisie profonde! Au diable les menaces récurrentes des grosses cylindrées de déclarer la guerre à l'exécutif fédéral en place sur fond de dénonciation du secteur arbitral ! D'ailleurs, où est passée la grosse colère de l'ESS la saison dernière, du CSS bien avant, de l'EST à un certain moment? Ces clubs se sont d'une certaine façon «assagis». Rentrés dans les rangs, ils ont témoigné d'une solidarité sans faille à l'endroit du B.F. à l'occasion de la dernière assemblée générale extraordinaire du mois de novembre dernier. Une sorte de répétition générale de l'assemblée générale élective du mois de mars 2016 que le bureau d'El Jary a habilement mise à contribution afin de «resserrer les rangs». Forcément, de façon brute, les clubs qui vont choisir le prochain exécutif fédéral ne s'arrêteront pas trop ni sur l'effondrement spectaculaire des sélections représentatives ni encore moins sur l'image détestable que reflète aujourd'hui notre football. Ils n'auront d'yeux que pour leurs propres intérêts étriqués. Prêts à pactiser avec le diable, s'il le faut, les programmes proposés et les projets conçus pour relancer le sport-roi n'ont que peu de prise sur eux. Dans les coulisses, on tient donc pour sûre et certaine une candidature d'une liste estampillée El Jary pour un nouveau mandat. On évoque une candidature d'une liste de Maher Ben Aïssa, l'ancien président de l'Avenir Sportif de La Marsa, et de Ali Hafsi Jeddi, qui avait par le passé présidé la Ligue professionnelle et la fédération. L'orgueil et le crédit des uns et des autres vont être mis à l'épreuve. Le choix est sacré, mais il n'est pas certain qu'il soit fait sur la base de l'intérêt du foot national, sacrifié depuis des lustres sur l'autel de petites manœuvres mesquines.