Quoi qu'en disent les «bookmakers», qui préfèrent souligner, à juste titre, la fragilité du CA, il y a un bon coup à jouer à Kairouan. La dernière sortie clubiste à Abidjan, sans éclat mais payante, a peut-être dessiné les contours d'une équipe inébranlable bien que bousculée. Le CA n'a pas craqué et c'est ce qui doit être retenu, compte tenu du contexte du match et de la méforme de plus d'un joueur. Sollicité par un agenda surchargé, Ruud Krol doit maintenant veiller à bien négocier le déplacement de Kairouan et retrouver rapidement une bonne carburation. Face à la JSK, un onze qui ne détonne pas, mais qui évoluera dans son jardin, l'enjeu, toutes proportions gardées, est de taille. Si le CA enchaîne, il peut recoller au premier tiers du classement. Pour y parvenir, il lui faudra forcément mettre de l'huile de coude et huiler les rouages d'un ensemble encore marqué par les stigmates d'un parcours jusque-là chaotique. Quel dispositif pour percer la forteresse ? Jouer chez soi ou se déplacer loin de ses bases implique des manœuvres et des plans différents. En clair, le schéma tactique des équipes qui viennent à Radès en adoptant la stratégie de la «tortue», laissant très peu d'espace, et comptant sur une contre-attaque pour fusiller la défense locale, diffère de celles pourvues d'un élan offensif qui laisse du champ aux Khelifa, Srarfi et consorts. Peu de chance qu'on retrouve tout de même de tels boulevards contre les Aghlabides cet après-midi. Ce faisant, volet solutions, projetées sur le devant de la scène en milieu de phase aller, alors que l'équipe ne marchait pas, le tandem Srarfi-Chenihi pourrait encore constituer la rampe de lancement clubiste. Au cœur du jeu, si Nater reste incontournable, Khlil serait préféré à Diarra en vue de procurer un tour plus offensif à l'équipe. Quant à Ouedhrfi, c'est une valeur sûre, le tout est de savoir l'intégrer dans le schéma préconisé. Dans l'optique d'une orientation en 4-3-2-1 (déclinaison du 4-4-2), et face à un adversaire non dénué d'atouts et de combinaisons valables, il faudra beaucoup de disponibilité et de mobilité pour se créer des occasions; et peut-être aussi un réalisme important sur les coups de pied arrêtés. Là, le coach batave compterait peut-être sur Belaïd, de retour depuis peu, mais pas encore au summum de son art. Bref, ce n'est pas gagné d'avance. Et autant dire que tout excès de confiance avant d'affronter la JSK serait pour le moins déplacé. Cependant, un autre son de cloche met en exergue l'évolution du onze clubiste au niveau du jeu, des choix et de la stabilité d'ensemble. Quoi qu'en disent les «bookmakers», qui préfèrent souligner, à juste titre, la fragilité du CA, il y a un bon coup à jouer face à des Kairouanais malmenés à l'aller et battus sur le score de 4-0. Tout comme le ST, on a d'abord pris quatre dans ses filets avant de se rebeller et rétablir l'équilibre au retour! C'est d'ailleurs pour cela que le staff technique a beaucoup insisté sur la vigilance lors des répétitions avec des séances axées sur le pressing de zone et une solidarité à la perte du ballon. Le milieu, encore le milieu, se doit quant à lui d'assurer une transition propre, via une technique précise et une application de tous les instants. Car le CA est à l'image de son entrejeu. Quand la ligne médiane montre un visage bien plus agressif à la récupération du ballon, l'équipe retrouve son niveau et les joueurs retrouvent leur rang. Enfin, une remarque s'impose à l'arrière-garde. Les axiaux, Ifa et Tka, sont «surcotés», même si leur engagement est total. S'ils s'en sortent plutôt bien, leur manque de lucidité leur a souvent joué des tours. Le manque de concurrence à ce poste est un problème, et ce, en dépit de la présence de Sabri Akrout et Walid Dhaouadi !