Ce n'est pas uniquement le trio des relégables qui doit nourrir des inquiétudes. Tout un peloton d'au moins six autres clubs reste sous la menace. L'Avenir Sportif de Kasserine a dû attendre la 19e journée pour signer sa première victoire à domicile, se relançant dans la course au maintien. Il était temps car cela commençait à confiner à la psychose, celle d'un stade des Martyrs dont les dieux s'amusaient des ambitions des Vert et Blanc. Face à une JSKairouanaise quelque peu repue par ses dernières performances, les hommes de Kamel Zouaghi ont su forcer le destin, un peu à l'énergie, tout de même. Du coup, ils abandonnent la position de lanterne rouge à El Gaouafel de Gafsa qui fonctionne au rythme des petits pas, à coups de nuls qui ne le font peut-être pas avancer sensiblement au classement. Dimanche, après avoir remonté un handicap initial de deux buts, les Gafsiens étaient tout près d'empocher le gros lot sans les maladresses de Troudi, Ghali, Guelbi et Bessan. C'est comme si dans leur esprit s'était incrustée la «hantise de la victoire», si l'on peut s'exprimer ainsi. Leur compteur reste bloqué dans la colonne des victoires à deux unités, soit le plus faible butin de Ligue 1. Au-delà de la meilleure affaire réalisée par l'ASK qui revenait à l'occasion dans son enceinte, fermée depuis deux mois pour subir des travaux, c'est surtout l'enlisement prononcé d'un peloton qui flirte avec les places de relégable qui s'impose avec de plus en plus de force. Zarzis n'a plus qu'un point d'avance sur le premier relégable, à savoir le ST (17 longueurs), le Stade Gabésien deux, le Club Africain (eh oui!) et le CS Hammam-Lif cinq, l'AS Marsa et l'US Ben Guerdane six... A onze journées de la fin, une avance de cinq ou six longueurs reste presque insignifiante. Cela vaut tout juste deux victoires. On n'est jamais à l'abri. Beaucoup de gens rigolent quand ils entendent parler d'un Club Africain prévenu contre le spectre de la relégation. Eh bien, ce genre d'attitude n'est plus de mise, aujourd'hui, alors que le club de Bab Jedid collectionne les défaites (neuf). La coupe d'Afrique, un fardeau? Dans l'immédiat, les clubs engagés dans la lutte pour la survie ne peuvent pas se permettre de jouer sur deux fronts. C'est pourtant le cas du Stade Gabésien, qui paie d'une certaine manière le tribut de sa présence sur la scène africaine. Surtout physiquement, compte tenu de l'extraordinaire débauche d'énergie que cela exige. D'ailleurs, avant-hier, les gars de Lassaâd Dridi ont baissé pied dans la dernière demi-heure lorsque les organismes ne répondaient plus. La baisse de rythme physique était claire à Métlaoui, les copains d'Ali Hammami terminant le match à genoux en raison de la dépense d'énergie de mercredi dernier, dans le match de mise à jour devant La Marsa. Rebelote dans les prochains jours à l'occasion du prochain tour de la coupe de la Confédération face aux Guinéens de l'AS Kaloum.