D'abord le constat Deux mois après sa nomination, la ministre annonce les axes les plus importants du plan de travail du ministère pour la période à venir C'était lors d'une conférence de presse organisée hier au ministère. Avant d'entrer dans le vif du sujet, la ministre a évoqué les derniers événements de Ben Guerdane, exprimant ses sincères condoléances aux familles des martyrs, et soulignant que la culture est le meilleur des remparts contre l'obscurantisme et le terrorisme. L'échange avec les journalistes commence par l'état des lieux. La ministre a constaté de près qu'un grand manque existe au niveau des investisseurs dans les domaines culturel et artistique, ainsi qu'au niveau du cadre juridique et institutionnel, allant de pair avec la nature des activités artistiques de certains festivals. Les études et les statistiques quantifiant et qualifiant les biens culturels matériels et immatériels manquent également, et la réglementation concernant les différents métiers culturels et la protection sociale des créateurs gagnerait à être revue selon les normes actuelles. « Il est temps que l'on reconnaisse que l'intellectuel ou l'artiste est un travailleur culturel », affirme la ministre. Cette dernière souligne, par la suite, le fait qu'un nombre important de structures et d'établissements culturels nécessitent un cadre organisationnel adéquat qui leur permettrait d'avoir une marge d'initiative et plus de souplesse en matière de gestion. Selon la première responsable du ministère, l'état des lieux révèle, également, une certaine lenteur concernant la réalisation du projet de décentralisation culturelle, surtout en matière de gestion administrative et financière et de suivi des projets. Et à propos des structures culturelles traditionnelles, celles-ci, dit-elle, manquent de stratégies leur permettant d'attirer un plus grand nombre de jeunes. Un programme efficace de sensibilisation à la lecture est à réfléchir également. Et à propos de livre, Mme Sonia Mbarek rappelle que le marché intérieur du livre tunisien est limité et qu'il faudrait remédier à cela en pensant également à réactiver les mécanismes de son exportation. D'après la ministre, il faudrait fournir plus d'efforts pour entretenir la collaboration et l'échange entre le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et la société civile. La liste des manques à combler est longue. Mais il est important de conclure ce constat avec le secteur du patrimoine, qui nécessite à son tour un plan de sécurité, une réorganisation administrative, un renforcement au niveau du personnel et de la logistique et un programme d'exploitation et de rentabilisation de ce patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel, et ce en l'intégrant dans le projet global de développement. Pour finir, la ministre nous apprend que les projets en matière de tourisme culturel existent, mais gagneraient à être soutenus pour voir le jour avec plus d'efficacité. Les activités Le deuxième volet de la conférence concerne les principales activités qui ont eu lieu depuis janvier 2016 jusqu'au 9 de ce mois. Des visites sur terrain ont été effectuées par la ministre, notamment à Sfax, capitale culturelle arabe 2016, pour soutenir et faciliter la réalisation du programme de la manifestation. Mme Sonia Mbarek nous annonce, par ailleurs, la création d'un centre d'art dramatique au gouvernorat de Jendouba. Dans la même région, un projet de réaménagement de la salle de cinéma Casino vient de démarrer. Et à Bulla Regia, plus précisément, une bibliothèque vient d'être créée derrière les murs de la prison civile. La ministre nous annonce par la même occasion que le « Théâtre de la mer » de Tabarka ouvrira ses portes cet été 2016. Concernant les relations culturelles multilatérales, une série de réunions ont été organisées dans le but de consolider les échanges. Et à propos d'échanges, la ministre pense sérieusement résoudre ce problème de visa artistique pour permettre à nos artistes de circuler aisément du sud au nord de la planète et d'intégrer leurs œuvres dans le réseau euroméditerranéen. Beaucoup reste à faire. Nous y reviendrons.