Intervenant lors de la cérémonie d'octroi des subventions pour des structures de l'Economie sociale et solidaire, accordées dans le cadre du projet JEUN'ESS, le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saied, a fait l'éloge de l'entrepreneuriat, et a incité les jeunes à se lancer dans leurs propres projets. Quarante-trois structures de l'Economie sociale et solidaire, implantées dans sept régions différentes, ont reçu, vendredi 3 décembre, des subventions financières qui ont été accordées dans le cadre du projet JEUN'ESS. Une cérémonie a été organisée, à cet effet, en présence du ministre de l'Economie et de la planification, Samir Saied, ainsi que des représentants respectifs de l'OIT et des partenaires techniques et financiers. Concrétiser l'ESS Evoquant l'importance de l'Economie sociale et solidaire en tant que levier du développement durable, Samir Saied a souligné que le ministère de l'Economie et de la Planification s'est penché sur les préparatifs de l'élaboration collective du nouveau plan de développement 2023-2025 qui fera la part belle au secteur de l'économie sociale et solidaire. Il a fait savoir que grâce à l'étude stratégique sur l'ESS à l'horizon 2030, qui a été élaborée de manière participative avec l'appui du Pnud, la Tunisie s'est actuellement attelée à l'élaboration de la stratégie nationale pour la mise en œuvre de la loi relative à l'ESS qui a été adoptée en 2020. Il a mis l'accent sur l'importance de l'appui apporté par le projet JEUN'ESS, un appui qui tombe à point nommé pour aider les structures de l'ESS à faire face à l'impact de la crise sanitaire covid-19. S'adressant aux jeunes, le ministre de l'Economie a fait l'éloge de l'entrepreneuriat, incitant les jeunes entrepreneurs à se lancer dans leurs propres projets. «L'entrepreneuriat, malgré les apparences, est une belle aventure. […] Un entrepreneur est, par définition, quelqu'un qui est combattant et qui se lève le matin déterminé à résoudre les problèmes. Et c'est à travers cet exercice quotidien qui consiste à relever les défis, qu'on développe une personnalité et ce qu'on appelle les compétences soft skills qui ne sont pas innées. Aujourd'hui, le secteur public est saturé. […] L'avenir n'appartient plus à la fonction publique. L'entrepreneuriat c'est l'avenir», a-t-il indiqué. Evoquant les projets des grandes réformes, Saied a fait savoir que le gouvernement compte travailler de concert avec les partenaires sociaux, en l'occurrence l'Ugtt, sur les grandes réformes, et ce, dans l'objectif de rétablir l'économie et réussir la mise en place des mécanismes de l'ESS. "Nous allons travailler ensemble en collaboration avec l'Ugtt sur les grandes réformes et nous avons espoir que cela va aider à corriger notre économie, à améliorer ses mécanismes et je suis confiant qu'en réussissant ces réformes profondes du pays,ensemble nous allons dégager beaucoup d'économie permettant de financer l'économie sociale et solidaire, les projets sociaux et peut-être d'orienter les subventions vers les familles nécessiteuses, d'améliorer la rentabilité des entreprises publiques et de, petit à petit, établir une fiscalité plus juste parce que l'effort doit être partagé. Le redressement de l'économie doit être un effort partagé par tous les Tunisiens", a-t-il précisé. Un moyen qui permet la transition vers l'économie formelle De son côté, Rania Bikhazi, directrice du bureau de l'OIT à Alger pour le grand Maghreb, a souligné que l'organisation a choisi de miser sur le modèle de l'ESS parce qu'elle constitue une alternative réelle qui va permettre à la Tunisie de faire face aux problématiques auxquelles elle est confrontée mais aussi de réussir la relance économique post-covid. Evoquant les risques et le manque à gagner qui découlent du travail informel, Bikhazi a affirmé que l'ESS est l'un des moyens qui permettent la transition de l'économie souterraine vers l'économie formelle. Youssef Fenira, coordinateur général du projet JEUN'ESS, a présenté le processus de sélection des structures qui ont bénéficié de l'appui technique et financier dans le cadre du Re-Fund Challenge. Il a fait savoir que 138 structures ont candidaté pour accéder aux subventions accordées par l'OIT, suite à un appel à candidature qui a été lancé au mois de septembre. Après une première phase de sélection et une deuxième d'incubation, 36 structures ont pu bénéficier d'un financement partiel avec révision du plan de continuité. Notons que JEUN'ESS est le plus grand projet de l'OIT dans le domaine de l'économie sociale et solidaire, avec un budget de 10 millions de dollars. Financé par l'Union européenne dans le cadre du programme EU4Youth et mis en œuvre par l'OIT en partenariat avec le ministère de l'Economie et de la Planification, le projet vise à créer 130 projets durables et pérennes et 2.050 postes d'emploi dans les sept gouvernorats : Jendouba, Le Kef, Kasserine, Kébili, Kairouan, Gabès et Sidi Bouzid.