En stand-by depuis 2008, le mégaprojet « Tunis City Sports », que le groupe émirati Boukhater s'était engagé à édifier, depuis plus d'une dizaine d'années, au Lac II de Tunis, sur 250 hectares, moyennant un investissement à terme de plusieurs milliards de dollars, est enfin relancé. C'est ce qu'a déclaré hier Salah A. Boukhater, président exécutif de la filiale Boukhater en Tunisie, en présence de M.Afif Bejaoui, nouveau président exécutif de la filiale tunisienne en charge du projet. En cette période de raréfaction de l'investissement étranger qui s'accommode très mal du climat d'insécurité généré par l'effet du terrorisme et la crise politique, la visite de l'investisseur émiratis marque une forte détermination pour le redémarrage au moins d'un des grands mégaprojets en stand-by dans le pays. En effet, la liste des projets fictifs s'allonge en Tunisie au point que tous les espoirs d'une relance économique s'estompent. Mais voilà que la reprise des travaux du projet de « Tunis City Sports », rallume les moteurs de l'espoir. Et même si aucun bâtiment de ce projet n'émerge encore de la terre plate, la phase d'aménagement des terrains et des lotissements est « achevée », a affirmé, hier, Salah A.Boukhater. Il a souligné la détermination du groupe à poursuivre le projet à grands pas mais sûrs, et annoncé la fin des travaux d'aménagement du lotissement Cedar et le démarrage de l'aménagement d'un terrain de golf de dix-huit trous et la construction de 73 villas donnant sur le golf. Il a aussi indiqué que les dernières touches de mise à jour des plans d'aménagements approuvés en 2019 ont été achevées en introduisant des améliorations au projet tout en conservant la partie sportive dans son format initial. Salah A. Boukhater, qui est revenu sur les raisons du retard qu'a connu ce projet, a expliqué que la crise des subprimes en 2009, l'avènement de la révolution tunisienne, les attentats terroristes, l'instabilité politique, le changement récurrent de gouvernements ainsi que la pandémie de Covid-19 ont été à l'origine du rythme d'avancement lent du projet. Toutefois, l'investisseur émirati a clairement affiché l'ambition de son groupe de provoquer une nouvelle dynamique et « d'avancer rapidement et de rattraper le temps perdu ». « Notre objectif premier est de faire de Tunis City Sports une nouvelle ville qui s'inscrira dans une logique de développement durable et de respect de l'urbanisme écologique », a-t-il ajouté. Il n'a pas manqué non plus, malgré ce retard, de souligner que « le soutien très solide que nous sommes en train de recevoir de la part des autorités tunisiennes renforce notre ambition pour la Tunisie ». Des enjeux La relance de ce projet ne manque pas d'enjeux pour l'Etat tunisien. Car une fois assurée, elle permettra de créer des milliers d'emplois dans les services et de rebooster l'économie du pays. Il est à noter que Tunis City Sports ne couvrira pas uniquement des activités à caractère sportif, mais elle sera une ville construite sur 119 hectares et 3,5 millions de m2 couverts pour usage d'habitation, services, écoles, commerces, loisirs pour 50.000 habitants et 10.000 habitations. Le lotissement Cedar, qui marque la première phase du projet, s'étend sur une superficie de 13 hectares, et présente, en plus du terrain de golf, un éventail d'unités résidentielles aux spécificités architecturales alliant modernisme et fonctionnalité. Il s'agit de villas luxueuses de superficies diverses, d'un village résidentiel et de tours résidentielles bénéficiant d'une vue imprenable sur le terrain de golf et les parcours aquatiques et sont aménagées de manière à répondre au mieux aux besoins et attentes des résidents. Salah A.Boukhater a souligné que le groupe n'a épargné aucun effort, depuis la signature de l'accord d'investissement avec la Tunisie, pour réunir les conditions à même d'assurer le succès de ce projet et dont le coût total est estimé à 5 milliards de dollars. Pour sa part, Afif Bejaoui a mis en avant les caractéristiques de ce projet gigantesque et son importance. Il a indiqué que Tunis City Sports a prévu plusieurs composantes en tenant compte des normes écologiques, à l'image des projets réalisés par le groupe dans 14 pays à travers le monde. Ainsi, le volet sportif comportera des académies de formation dans quatre disciplines sportives (football, natation, tennis et golf), et que la partie touristique comptera des hôtels de très haut standing, un parcours de golf de 18 trous sur 53 ha, conçu par Peter Harradine en partenariat, ainsi qu'un parc de 20 ha. Un quartier résidentiel de standing international sera aussi érigé donnant une vue sur le Lac et le parcours de golf. Pour le volet commerce et loisirs, un mall de dimension internationale est prévu, qui sera implanté sur 13 ha et une multitude d'espaces verts. Un quartier d'affaires de très haut standing ainsi qu'une composante animation, avec une corniche de 3 km sur le bord du Lac nord, sont aussi prévus dans le cadre de ce projet. Il a souligné que la priorité sera accordée à la main-d'œuvre tunisienne (promoteurs, développeurs) dans la réalisation de cette phase du projet, tandis que les opérations de suivi et de supervision seront assurées par des entreprises étrangères de renommée. Il a fait savoir que la première phase du projet sera achevée en 2026 et qu'il est prévu que les autres composantes soient fin prêtes en 2031. Il est à noter que le projet, qui procurera des milliers de postes d'emploi aux Tunisiens, impliquera les promoteurs tunisiens dans sa réalisation. Afif Bejaoui s'est dit fier de présider ce projet et conscient de cette responsabilité, mais qu'il reste confiant de pouvoir mener les travaux dans les meilleurs délais. « Il faut tirer les leçons du passé et des problèmes et nous avons aujourd'hui les solutions conformément à une stratégie claire et bien définie et en collaboration avec les institutions de l'Etat. Les premières réalisations commencent à voir le jour telles que le lotissement Cedar, le démarrage de la construction du golf et des villas qui l'entourent. Les autres phases suivront à un rythme accéléré, selon les priorités du projet et des aspirations des Tunisiens et Tunisiennes », a-t-il affirmé.