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Pourquoi tant d'acharnement sur ce "Askri" désigné directeur général de l'hôpital de Sfax ?
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 04 - 2016


Par un Askri *
Notre pays est mobilisé, depuis quelques années, pour mener sa guerre contre le terrorisme et nos forces de sécurité intérieure et notre armée nationale ont remporté une victoire éclatante, le 7 mars dernier, à Ben Guardane, sur les terroristes daechistes qui ont attaqué la ville en vue de créer une tête de pont dans cette région limitrophe aux bases de Daech, en prélude à la création d'un émirat islamique. Ce brillant exploit obtenu grâce à la détermination et aux capacités de nos forces et à l'engagement citoyen spectaculaire est le résultat de cette unité nationale dont notre pays a tant besoin dans sa lutte contre le terrorisme.
D'autre part, ce qui est réconfortant et encourageant, c'est cette estime, cette considération, cette confiance que tout le peuple tunisien accorde à son armée, cette grande muette, qui, dans la discrétion, sans tambour ni trompette et en silence, avance lentement mais sûrement, préoccupée, surtout, par la mission sacrée qu'elle assume depuis de nombreuses années, et représentée par la recherche et la destruction de ces terroristes, nonobstant les embuscades, les mines, les accrochages, les morts et les blessés et tous les dangers qu'elle rencontre, de temps à autre, poursuivant l'accomplissement de sa mission sacro-sainte, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige. D'ailleurs, fidèle à sa devise «Dévouement à la patrie et fidélité à la République», elle a, lors de la Révolution, soutenu le peuple et l'a protégé, en toutes circonstances, ce peuple qui lui accorde aujourd'hui, à près de 90 %, une entière crédibilité, une confiance telle qu'aucune autre institution n'a, jusqu'à présent, obtenue.
Notre pays a réussi une belle révolution. Celle-ci a été applaudie aux quatre coins du monde. Cependant, l'égoïsme des uns, l'incompétence et le manque d'expérience des autres, l'esprit revanchard des simplistes, la prétention des tierce parties, le populisme de quelques uns, les commis de parties étrangères ne souhaitant pas la réussite de la première révolution du monde arabe, ont tout fait pour que notre pays ne progresse pas et perde son temps dans des luttes intestines interminables. Ces luttes visaient essentiellement le pouvoir, négligeaient le développement tant attendu par les régions déshéritées et par cette jeunesse qui a fait et réussi la révolution dont les dividendes ont été, aussitôt, accaparés par des intrus, ces loups de la politique qui, sans se fatiguer et sans rien oser, ont tout raflé sur leur passage, laissant les caisses de l'Etat vides et l'administration du pays souffrant des milliers de partisans, sans niveau ni expérience, qui y ont été injectés en surplus des effectifs nécessaires; ces mesures ont occasionné au budget de l'Etat des dépenses lourdes et inutiles qu'il faudrait, chaque année, aller quémander, à gauche et à droite. Tout cela a donné un résultat perçu, négativement, par toute la population qui commence, déjà, à désespérer à tel point que tout le monde ressent un déficit d'Etat, d'autorité et de pouvoir, facteurs déterminants pour la conduite et la réussite de toute gouvernance.
Virulence, animosité, déchaînements...
Et pourtant...cinq ans sont passés depuis la révolution et à l'exception de la liberté d'expression, tout le reste semble être négatif à tel point qu'on discute et qu'on juge même de la justesse de la désignation de certains hauts responsables dans certains secteurs. En effet, depuis sept mois, le ministre de la Santé, voulant avoir un contrôle plus strict sur un hôpital qui aurait connu des difficultés de toutes sortes et dont le budget des dix dernières années n'a pu être validé, a souhaité désigner parmi le corps connu pour sa discipline, son honnêteté, son abnégation, son sérieux, son dévouement, et son patriotisme, un médecin, de surcroît Tunisien et professeur du grade de colonel, et qui a été un directeur d'un hôpital militaire compétent et expérimenté, à la tête de l'hôpital universitaire Habib-Bourguiba de Sfax. Et voilà que le syndicat de base s'oppose, avec toute la virulence, l'animosité, les déchaînements, la fureur, et l'agitation inimaginables, à cette désignation, voulant probablement partager avec le pouvoir exécutif le droit aux nominations des responsables, sous un prétexte fallacieux, insensé et inacceptable de «militarisation d'un établissement civil, c'est-à-dire. «Askarat el hayet al madania» et de «crainte de l'utilisation de la juridiction militaire» au cas où des fautes seraient commises par les personnels de l'hôpital. J'ai assisté, comme des centaines de milliers de téléspectateurs, le jeudi 14 avril, dans la soirée, sur une chaîne télé, à un programme au cours duquel j'ai entendu ce syndicaliste répéter, à qui veut l'entendre, et sans aucune retenue, les raisons de ...l'interdiction faite au directeur général de l'hôpital de rejoindre, chaque matin, son bureau. A l'entendre, j'ai eu honte de moi et honte pour mon pays dont les valeurs sont tombées aussi bas ! C'est cela l'apport de la révolution ? C'est ainsi la démocratie ? S'agissant d'un acte d'Etat, donc de souveraineté quant à la nomination des responsables, la correction, la sagesse, la discipline administrative doivent absolument prévaloir et interdire pareil comportement. Par contre, il est possible de formuler des réserves mais d'une manière acceptable et une action civile, civilisée, correcte et polie aurait pu être menée par le syndicat pour attirer l'attention du ministre de la Santé quant à certaines appréhensions. Au mieux, l'attention des hautes autorités aurait pu être attirée sur l'assurance de la non-application de la juridiction militaire par le nouveau directeur général de l'hôpital bien que cela soit absolument garanti et que pareille procédure n'a jamais été utilisée par le passé dans pareille situation. Messieurs, nous avons assez de tensions sociales, assez de remous politiques pour qu'on en n'ajoute pas tant d'autres. D'ailleurs, il ne faut, en aucun cas, que le syndicat fasse monter la pression car le gouvernement ne fera, logiquement, pas marche arrière; il y va de sa crédibilité. Notre pays a tant besoin de l'union sacrée de toutes les composantes de la société, loin des manœuvres politico-politiciennes et du délire cynique des partis pour vaincre le terrorisme, pour initier les projets de développement, pour rejoindre les pays qui nous ont devancés et pour permettre à la Tunisie de redevenir ce qu'elle a toujours été, l'exemple et le modèle.
L'armée, un pur produit des valeurs de la République
Cependant, il est certain que les raisons invoquées par le syndicat sont totalement fausses et en cherchant bien, on doit connaître toutes les vérités mais il y a certainement anguille sous roche. Ce qui est regrettable et même inquiétant, c'est ce qu'avance ce responsable local du syndicat qui affirme, haut et fort, que sa position est celle de la centrale syndicale l'Ugtt. Je ne peux pas croire que le syndicat du grandissime Hached, Tlili, Ben Salah et Achour que j'ai eu la chance de connaître tous les quatre, mon frère-aîné, mon tuteur et mon père adoptif, feu A.M., ayant été l'un des lieutenants du grand Hached, aurait été favorable à pareille attitude.
Est-il besoin de rappeler à ces messieurs du syndicat que si les cadres de l'armée nationale sont capables de défendre le pays et de mener une véritable lutte contre le terrorisme avec les risques que personne n'ignore, ces officiers ne sont-ils pas capables, grâce à leur compétence et à la polyvalence de leur formation, de servir la Tunisie dans d'autres domaines? A eux de répondre !
Notre armée nationale est le pur produit des valeurs de la République. Renommée pour sa discipline, le niveau exceptionnel de ses cadres et le dévouement à la patrie, elle a été présente pour servir, défendre et protéger le pays, que ce soit contre tout ennemi potentiel comme le terrorisme que contre les catastrophes naturelles. Ayant été appelée à quitter ses casernes à cinq reprises, au cours du demi-siècle écoulé (1967- 78-80-83 et 2010), pour aider les Forces de sécurité intérieure à maintenir l'ordre public, elle a rejoint, une fois la mission accomplie, ses casernes. Convaincue par cette conscience républicaine qui la caractérise, elle n'a jamais été tentée par le pouvoir. Ceci est dû au choix du Grandissime Bourguiba qui a tenu à ce que ses officiers, ceux des premières promotions, les fondateurs de l'armée en quelque sorte, fréquentent, exclusivement, les grandes écoles militaires occidentales, pour qu'ils soient imbus de cet esprit foncièrement républicain, de discipline et de répartition des rôles entre les politiques et les militaires. Ces valeurs ont été transmises, par le relai des promotions, aux officiers formés par notre Académie militaire dont le niveau n'a rien à envier aux prestigieuses écoles militaires de St Cyr (France), de Wespoint (USA) et de Sandhurst (Grande-Bretagne). C'est pourquoi notre armée nationale a toujours été saine et son commandement indifférent aux luttes intestines des partis politiques. Notre Armée est une institution basée sur la formation et sur le développement humain. Ceci lui a permis, à plusieurs reprises, d'être appelée, par l'Organisation des Nations unies, pour des missions de maintien de la paix, aux quatre coins du monde, missions qu'elle a remplies, à chaque fois, avec brio, à la satisfaction des populations secourues et des instances de l'ONU.
Notre pays a besoin, maintenant, d'ordre, de discipline, de dignité et de développement et notre armée nationale, grâce à toutes ses compétences, est en train d'agir pour qu'on sorte de ce chaos qui s'éternise.
Des officiers à la tête d'entreprises publiques...
Je voudrais aussi signaler que c'est la première fois que notre élite nationale, dont la très grande majorité n'a pas eu la chance d'accomplir son devoir du service militaire, n'a sérieusement connu et découvert le corps des officiers que lors de la révolution. C'est vraiment dommage pour eux car, du fait de leur niveau intellectuel, ils auraient pu suivre la formation d'officier de réserve, formation développant leur personnalité et renforçant leur leadership, qualités indispensables aux chefs politiques.
D'ailleurs, nombreux parmi les officiers de l'armée ont été chargés, par le passé, de diriger des entreprises publiques et d'occuper des fonctions nationales de haut niveau. Je citerai, à l'occasion, le nombre, relativement important de ceux qui ont rempli, avec brio, entre 1978 et 2011, des responsabilités civiles tant administratives que diplomatiques et politiques :
1- PDG d'entreprises publiques : quatre officiers supérieurs,
2- Commissariat aux sports : un officier supérieur,
3- Consul général : un officier général et deux officiers supérieurs,
4- Gouverneur : deux officiers supérieurs,
5- Ambassadeur : quatre officiers généraux et un officier supérieur,
6- Ministre : trois officiers généraux.
D'autre part, avons-nous, déjà, oublié que de nombreux *Asaker*, des officiers supérieurs dont l'un était médecin, ont été désignés, après la révolution et lors de la période transitoire, gouverneurs de plusieurs régions du pays ? Peut-être que l'hôpital de Sfax est plus important, plus difficile à gérer que toute une région avec ses établissements hospitaliers, ses lycées, ses écoles, ses usines et toute son infrastructure ! Heureusement que le ridicule ne tue point !!
Nos concitoyens doivent savoir que cela a été possible parce que la formation de l'officier est continue tout au long de sa carrière. Touchant à tous les secteurs d'activité civile et militaire, elle permet à l'officier d'être polyvalent et d'être initié, outre la stratégie, la tactique, le leadership et l'art de la guerre, sur les domaines de la gestion, de l'administration, des finances et des sciences humaines. C'est pourquoi l'officier a l'ouverture d'esprit lui permettant de remplir différentes fonctions civiles et d'avoir cette polyvalence tant recherchée. Il faut aussi signaler qu'aucun officier supérieur chargé d'une fonction civile, durant le demi-siècle écoulé, n'a traduit l'un des personnels servant sous ses ordres, devant une juridiction militaire. Le syndicat de l'hôpital de Sfax est-il sûr que le médecin Colonel Tounsi sera le premier à le faire ? Allahoumma zidna ilman !!!
Je suis très curieux de connaître les vraies raisons de cet acharnement de ce syndicat quant à cette nomination et je fais appel au sens de la responsabilité de la Centrale syndicale (l'Ugtt), détentrice du prestigieux prix Nobel de la paix, pour remettre les pendules à l'heure et rappeler, malgré le fait qu'on puisse être dans une année d'élections, à leur troupe, certaines limites qu'elle ne doit pas outrepasser et qu'on ne profite pas de cette période post-révolution où le déficit de l'Etat est notoire, pour qu'on retombe dans la pagaille et le néant. Ce qui est à craindre, ce sont les mauvais exemples que nous sommes en train d'instaurer et que nous risquons de payer, un jour, très cher. Que Dieu veille et protège la Tunisie éternelle.
*- issu de l'école militaire de St-Cyr,
- Diplômé du cours de capitaine de l'Ecole d'infanterie de Fort Benning ( USA),
- Diplômé de l'Ecole de commandement et d'Etat-Major, Ft Levenworth (USA),
- Diplômé de l'Ecole supérieure de guerre de Paris (France),
- Auditeur à l'Institut de défense nationale ( Tunis).


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