Nous sommes, désormais, habitués à toutes ces scènes improvisées par les élèves des classes terminales, chaque fois qu'ils doivent passer le bac sport. Ces faits ne passent plus inaperçus, vu qu'ils se caractérisent par des aspects très négatifs. La célébration du bac sport a été entachée cette année par une banderole arborant le symbole de la croix gammée réalisée par des élèves du lycée de Houmt-Souk. Des débordements qui ne semblent pas prendre fin... Cette année, les lycéens n'ont pas dérogé à la règle et, les réseaux sociaux aidant, ils ont pu faire parler d'eux plutôt en mal qu'en bien. Dans les villes, on peut les voir, en voiture, rouler à tombeau ouvert dans des rues parfois étroites. Les rodéos à bord de ces véhicules se font, généralement, devant les lycées ou aux alentours. Des élèves s'ingénient à faire tout ce qui est de nature à gêner les habitants (klaxons très matinaux tout le long du parcours, cris, tapages divers, auto cassettes à volume très élevé...). Des groupes d'autres lycéens s'attroupent partout, empêchant le passage des élèves ou des personnels ou, même, bloquent la circulation. Une mentalité d'impunité est en train de s'installer chez ces jeunes qui croient déplacer les abus perpétrés dans les stades de football sur le terrain des villes et des établissements scolaires. Ce qu'ils appellent «dakhla» est en train de tourner au vinaigre. A Ben Aoun (Sidi Bouzid), une lycéenne aurait été blessée par les fêtards à la suite de la chute d'un panneau. Les dépassements et les débordements qu'on enregistre chaque année sont insupportables et n'honorent pas nos institutions éducatives. Ces lycéens donnent le mauvais exemple à leurs petits camarades des autres classes et des autres établissements. La seule bonne note au tableau nous vient du lycée pilote de Gafsa où les élèves ont choisi, entre autres, de rendre hommage à la famille de l'éducation. L'Administration a eu beau faire pour essayer de limiter les mauvaises conséquences de ces comportements débridés, peine perdue. La goutte qui a fait déborder le vase est, sans doute, le drapeau arboré par les «élèves» d'un lycée de Djerba Houmt-Souk et comportant une croix gammée. La réaction était immédiate sur les réseaux : condamnations sans réserve, indignation... L'interpellation de trois auteurs de cet acte aurait eu lieu. Des explications auraient même été données pour justifier le dessin au centre du drapeau en question. Il s'agirait, tenez-vous bien, de deux clés anglaises posées en croix ! Car, justement, nos lycéens concernés appartiendraient à la section «sciences techniques». Voilà qui est bien ! Pourtant le dessin ressemblait, à s'y méprendre, à la croix gammée. Cette ressemblance ne pouvait échapper à personne. La responsabilité des auteurs de cet acte est carrément engagée et, par conséquent, ils ne peuvent se soustraire à leurs responsabilités. En regardant le drapeau, n'importe qui n'y verrait que le signe nazi. Toute autre interprétation ne serait que mensonge. Cet événement ne pourrait pas être fortuit. Et qu'on ne prenne pas les gens pour des id... Mais au-delà de ces excès, c'est cette absurdité qu'est la «dakhla» qu'il faut éradiquer. Il faut agir pour trouver une meilleure façon d'organiser le bac sport et éviter de nouvelles pitreries. Si, d'aventure, on prenait des mesures contre les auteurs, on aurait, à dos, tous ces défenseurs des «libertés» et tous les «démocrates» du monde. Coupons l'herbe sous le pied à ceux qui cherchent à manipuler nos enfants et à les impliquer dans des affaires qui les dépassent. D'ailleurs l'événement a été exploité par, au moins, une chaîne TV israélienne pour soulever la question de la cohabitation avec la communauté juive sur l'île de Djerba.