Le plaisir de jouer, tout simplement Après le déluge vient le beau temps. Le champion sortant enchaîne une troisième victoire consécutive en saison régulière, de quoi installer un climat propice à la progression d'ensemble. Avec ce troisième succès de rang, l'équipe clubiste semble enfin lancée. Maintenant, et après une période charnière, il va falloir s'accrocher pour atteindre à terme cette quatrième convoitée sur le tard. Avant de basculer sur la rencontre face à Métlaoui, justement, son concurrent direct pour la 4e marche, le onze à Krol doit garder cette cohésion de groupe et cet élan retrouvé. Si le match face à Gafsa a forcément été un déclic, la victoire à Gabès a octroyé un bonus au CA, un satisfecit général au vu du volume de jeu produit. La confirmation en banlieue nord via cette preuve par trois à La Marsa pourrait définitivement installer le CA dans la bonne dynamique. Car il ne faut pas faire la fine bouche, en dépit de carences défensives récurrentes, le milieu et l'attaque carburent assez bien. L'objectif, maintenant, est de redonner de l'engouement autour de cette équipe. C'est important d'avoir une équipe qui plaît sur fond de ferveur et de passion. Relax et décontractés ! Huit buts marqués en trois matches, le CA affiche de meilleures statistiques, bien que, jusque-là, le tableau d'indicateurs ne soit pas encore reluisant. 10 défaites en 24 matches, 30 buts encaissés pour 34 marqués. Le CA va devoir aller au charbon pour soigner tout cela. Quant aux décideurs du club de Bab Jedid, cette bonne passe est forcément la bienvenue. Sous le feu des critiques conjointement aux résultats déplorables du CA en début d'année, l'exécutif semble, depuis, avoir pris progressivement ses marques, et la série actuelle de ses troupes joue en sa faveur. Le système CA, un modèle à risque qui porte à terme ses fruits ? Toutefois, des interrogations subsistent quant à ce système ! S'il est vrai qu'une segmentation scientifique des rôles, lorsque chacun assume sa tâche sans déborder sur les prérogatives de l'autre, forme une épine dorsale des plus solides. Le danger subsiste justement au niveau du chevauchement des rôles. «Chacun son métier et les vaches seront bien gardées» n'ont cessé de marteler les puristes depuis le début de l'année. Or, les décideurs, cette colonne vertébrale du club, ont cyniquement pris le contre-pied parfait de ce sage conseil. L'épisode des fissures au sein du bureau directeur et des ruptures au sein des différents staffs techniques qui se sont succédé, furent ainsi symptomatiques de cette ambiguïté. En accordant des pouvoirs sportifs élargis à certains, plus d'un «rond de cuir» a marché sur les plates-bandes des autres, ce qui a mené à une virulente chamaillerie entre des hommes qui ne s'apprécient pas outre mesure. Nous ne sommes certes pas dans un contexte de luttes de pouvoir ( mais de clans) car seul le président tranche à terme. Mais cette situation du début de saison jusqu'au début de cette année a pesé intrinsèquement sur la configuration novatrice mise en place par le patron du CA. Maintenant, si sur l'ensemble de cette saison, le CA peut nourrir de grands regrets, il peut aussi terminer au pied du podium et entrevoir ainsi un destin continental plus que providentiel (vu le cap par lequel est passé le club depuis quelque temps). En s'appuyant sur un effectif jouvenceau, le Batave, Rudolph Krol, serait en passe de gagner le pari de l'enthousiasme et de la légitimité. Fini le moment de se laisser griser! Place à la joie de jouer !