L'histoire ne dit pas encore si les objectifs tracés par Kasperczak sont susceptibles d'être atteints, si l'équipe est vraiment lancée sur la bonne voie, ou encore si ses choix sont réellement convaincants. Mais il est évident que l'évolution de la sélection, comme celle de n'importe quelle autre équipe, devrait en tout état de cause découler d'une certaine cohérence. Ce qui doit imposer, ce qui est demandé, voire exigé, tourne autour du jeu, du comportement des joueurs et de leur mode d'emploi. De l'efficacité, de la performance. Mais également des choix les plus appropriés. Dans sa manière d'évoluer, la sélection ne saurait progresser tant que les plaies du passé sont encore ouvertes. Il n'est pas cependant difficile de constater que les choix de Kasperczak, notamment ceux relatifs à la sélection des joueurs, ne cessent de nourrir les polémiques. Tout est question de moyens, de profil et d'aptitude. Que ce soit dans ses discours ou dans ses choix, le sélectionneur ne manque pas à chaque fois de laisser entendre qu'il a une certaine préférence pour les joueurs expatriés. Il y en a qui méritent réellement son attention, mais la plupart ne sont pas en mesure d'apporter le plus à l'équipe, notamment par rapport à la compétition dans laquelle ils évoluent, ou encore à leur valeur intrinsèque. Un bon nombre de joueurs locaux attendent, font tout pour décrocher une place en sélection. Il y en a qui méritent qu'on leur accorde une chance, qu'on pense à eux, ou encore qu'on leur adresse un message dans ce sens. Les résultats obtenus jusque-là et tout ce que l'équipe ne cesse de laisser entrevoir ne sont pas tout à fait rassurants. Quand Kasperczak avait débarqué pour la deuxième fois en équipe de Tunisie, l'idée était bien entendu de repartir sur une stratégie et une politique complètement différentes. D'ailleurs, on avait beau vouloir s'inscrire dans une alternative de rigueur, de rationalité et de constance, mais les bonnes solutions font encore défaut et les coups d'arrêt se multiplient. Les véritables besoins et impératifs sont encore ignorés, notamment sous l'effet de choix et d'orientations erronés, mais aussi de priorités déplacées. Incapables de comprendre qu'un nouveau monde devrait naître, le sélectionneur et la plupart des joueurs sur lesquels s'est porté son choix ne sont pas parvenus à permettre à l'équipe de s'acheter une nouvelle conduite, essentiellement face aux exigences et aux contraintes qui ne semblaient pas finir. Si les problèmes de la sélection sont connus de tous, les alternatives deviennent aujourd'hui difficiles, notamment dans un contexte défavorable et dans lequel le sélectionneur ne s'en tient qu'à ses propres convictions. Harbaoui et Methnani retiennent l'attention Il dévoilera aujourd'hui, mercredi, la liste des joueurs évoluant à l'étranger et qui seront retenus pour le match Djibouti-Tunisie, lequel aura lieu le 3 juin prochain dans le cadre des éliminatoires de la CAN. Dans cette liste figureront notamment des joueurs qui seront pour la première fois convoqués en sélection. Il s'agit du milieu de terrain, Rafik Boujedra, qui joue au Football-Bourg-en-Bresse Péronnas, Naïm Selliti, autre milieu évoluant au Red Star, et enfin Zakaria Abidi, sociétaire de l'Olympique Lyonnais. Pour sa part, Mohamed Methnani, l'une des grandes révélations du football tunisien et qui évolue à Al Jaïech du Qatar, serait également convoqué. Il est fortement attendu en sélection et l'on peut dire d'ores et déjà que sa place est pratiquent assurée, même au sein de l'équipe type. Mais la nouveauté qui pourrait retenir davantage l'attention concerne Hamdi Harbaoui. Un joueur en pleine forme actuellement, mais dont les déclarations et la révélation de certaines indiscrétions au sein du groupe ont provoqué l'indignation et la colère de ses camarades. Kasperczak a essayé depuis son arrivée plusieurs profils. Il devrait toutefois comprendre que quelles que soient les contraintes, la sélection aura toujours le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas inspiré de transgression et de réduction dans le jeu. Pendant de longues années, elle baigne, transpire, dégage et produit un football qui est loin de répondre aux aspirations. Cela s'est répercuté sur le rendement des joueurs sur le terrain, sur la manière avec laquelle ils gèrent les matches et sur les motivations qu'ils sont censé ressentir Au fait, ce n'est point appartenir à une ère nouvelle que de rompre avec les mauvais réflexes, les mauvaises habitudes d'une sélection dont les aléas et les travers subis d'un sélectionneur à l'autre n'ont jamais soulevé une réelle prise de conscience, et encore moins entraîner une mobilisation de toutes les parties prenantes.