Ammar Souayah s'est trompé en remplaçant Chaâlali par Bguir et déclare assumer son choix L'entraîneur est le timonier, c'est le maître à bord. Il doit savoir mener son équipe vers la victoire. Cette fois, Ammar Souayah a échoué. Il n'a pas su dépasser le cap du Mouloudia Béjaïa avec l'Espérance. On dit souvent qu'il faut une sacrée dose de chance en football. Cette dose, les «Sang et Or» l'ont eue à Béjaïa au match aller quand l'équipe s'était procuré les meilleures occasions pour prendre option avant la manche retour du 17 mai. Rebelote avant-hier. Le coup de chance s'est présenté à deux reprises pour l'Espérance afin de réussir son match. Il y a eu d'abord l'arrêt de Ben Chrifia devant le Sénégalais Ndaye en début de match, puis le penalty raté par Dhaouadi. La chance vous sourit une fois, pas deux. Pourtant, elle a fait l'exception pour les «Sang et Or», mais ils n'ont pas su en profiter. En dépit de ce scénario, l'Espérance est parvenue à ouvrir le score par Chaâlali. Tenez, Chaâlali n'était-il pas le joueur le plus en vue ces dernières semaines? Quelle mouche a piqué Souayah? La plupart du temps, les entraîneurs sont des conservateurs. C'est trop leur demander quand on veut voir des changements au sein de l'équipe. Rares sont les adeptes du turnover. Ammar Souayah ne fait pas partie de cette caste. On se demande quelle mouche l'a piqué en effectuant un changement inopportun. Alors que Mhirsi et Jouini piétinaient et n'étaient que l'ombre d'eux-mêmes, un joueur se mettait en évidence, Chaâlali. Après son geste qui lui a valu la suspension lors du derby, le joueur semble s'être assagi et donne l'impression d'avoir retenu la leçon. Mieux encore, il a su faire face à la concurrence et n'a pas perdu espoir de retrouver une place de titulaire. Chaâlali donnait le jeu en profondeur nécessaire à son équipe. Curieusement, Ammar Souayah l'a remplacé aussitôt de retour des vestiaires par Bguir. Pourquoi ? Seul le coach connaît la raison et il l'a déclaré au coup de sifflet final : «J'avais ma lecture du jeu et j'ai pris la décision de remplacer Chaâlali par Bguir. J'assume le choix». L'entraîneur espérantiste s'est lourdement trompé. Il ne croyait pas si mal faire du reste. Puis la chance lui a tourné le dos quand, après trois changements, l'Espérance a dû achever le match en infériorité numérique après la blessure de M'hirsi. C'était le dernier coup de massue. Le coach devra savoir se remettre en question maintenant que l'Espérance reste en lice pour un autre défi, décrocher le championnat national.