Mohamed Taher Dridi, directeur technique national de la Fédération tunisienne de lutte, pense qu'il faut croire aux capacités de Marwa Amri et, à un degré moindre, de Mohamed Saâdaoui pour décrocher des médailles à Rio. Si on faisait le point de la situation de la lutte tunisienne avant les JO... Je considère que la lutte tunisienne restera toujours un sport très important à l'échelle nationale et internationale, malgré les circonstances difficiles rencontrées par la fédération. Et contrairement à ce qui a été prévu, la Tunisie sera au rendez-vous aux Jeux olympiques à Rio avec quatre lutteurs, à savoir Mohamed Saâdaoui, Sélim Trabelsi, Marwa Amri et Héla Riabi, qui se sont qualifiés pour Rio de Janeiro après avoir décroché l'or de leurs catégories respectives, lors du Tournoi préolympique «Afrique- Océanie», organisé du 1er au 3 avril à Alger. Les médailles d'or ont été remportées en lutte féminine par Héla Riabi (63 kg) et Marwa Amri (53 kg), et en lutte libre par Mohamed Saâdaoui (86 kg) et Sélim Trabelsi (125 kg). Avec, aussi, 6 médailles d'or, 5 argent, et 3 bronze au championnat d'Afrique en Alexandrie (phase préparatoire pour les Jeux olympiques), je pense qu'on a réalisé des résultats encourageants malgré les circonstances difficiles vécues au sein de la fédération (élections et changement de staff technique de l'équipe nationale). Cela veut dire que vous avez atteint vos objectifs... Par rapport à l'année dernière, j'ai la certitude que nous avons atteint presque 80% de nos objectifs, vu que le niveau des athlètes en Afrique a évolué par rapport aux années précédentes, nous sommes sur la bonne voie. Si on parlait de la participation des sélections tunisiennes aux JO de Rio, pensez-vous qu'elle va être symbolique ? Tout d'abord, être au sommet aux Jeux olympiques, c'est l'objectif de chaque lutteur qui cherche à graver son nom dans l'histoire des sports individuels. Mais c'est aussi un défi qui n'est pas à la portée de n'importe quel athlète. C'est le message idéal que je suis en train de faire passer à nos lutteurs afin qu'ils gardent les pieds sur terre et ne fassent pas de la figuration. C'est vrai, nous avons les moyens d' aller chercher une bonne prestation à Rio, et ne pas rentrer bredouilles, mais pour cela, il faut bien se préparer. Quelles sont les clés de la réussite de la lutte tunisienne à l'avenir ? Je pense que notre réussite passe tout d'abord par la mise en place d'un plan d'excellence sportive ,qui doit nous permettre de faire un pas de plus vers une organisation plus proche de nos lutteurs et de nos clubs. On doit aussi penser à la réorganisation de notre approche technique avec la mise en place de pôles de compétence issus de la commission technique nationale, qui permettront de former des champions et d'améliorer les performances techniques. Comment concevez-vous le rôle de la DTN ? Dans son activité, la direction technique nationale devrait associer le maximum de clubs à son projet, sachant que ces derniers sont concernés par des consécrations et des plans de développement. Nous devons agir maintenant dans le but d'élargir la base de notre pyramide pour arriver à avoir de meilleurs résultats au niveau arabe, africain, et pourquoi pas mondial. La direction technique nationale assistera également de très près les clubs sur des aspects techniques, et même administratifs; une approche solidaire de nos structures est alors essentielle. Dans un contexte de crise économique et de manque de budgets, il est nécessaire de renforcer nos partenariats avec des sponsors pour diversifier nos ressources et répondre à nos besoins. La mobilisation de tous sera déterminante pour relever l'ensemble de ces défis. Quelles sont les chances de nos lutteurs à Rio ? Concernant les ambitions de nos lutteurs aux Jeux olympiques, je m'attends à une superbe performance de Marwa Amri et, à un degré moindre, de Mohamed Saâdaoui. La Fédération tunisienne de lutte a développé un programme bien ficelé afin d'améliorer la performance des lutteurs talentueux et leur fournir les moyens qui les aideront à bien gérer les JO. Prenons l'exemple de Marwa Amri qui va entamer dans les prochains jours trois stages pendant 70 jours (Suède, Italie et Espagne). Un programme très riche avec des confrontations directes face à des adversaires de grand calibre. Je suis conscient que le poids de la concurrence aux Jeux olympiques sera lourd, mais tout est possible, il faut pousser nos athlètes afin qu'ils soient au rendez-vous le jour ‘‘j‘‘.