Les élèves inscrits à l'école de peinture Alexandre Roubtzoff, sis au Centre russe des sciences et de la culture, ont fêté, vendredi 27 mai, la fin d'une année d'initiation à l'art de la palette et de la toile. Dans une ambiance joviale, ces plasticiens en herbe ont exposé leurs œuvres au grand public. Des œuvres qui dénotent de tant de passion et de persévérance. M. Lassaad Ounis supervise la salle d'exposition, le regard admiratif. C'est lui le «caoch» plasticien qui, tout au long des quatre ans d'apprentissage, a réussi à mettre au grand jour la verve de ses élèves. «Mes élèves sont d'âges, d'activités et de nationalités différentes. Toutefois, ils sont unanimes sur la passion pour la peinture. Et afin de ne pas les démotiver, je laisse libre cours à leur imagination et à leur sens de créativité. Aussi, je ne leur impose aucun thème en particulier. C'est à eux de choisir, guidés sans doute par leur inspiration, le thème de leur prédilection», explique-t-il. Mus par leur passion et par la volonté confirmée de devenir des peintres, les participants optent pour les thèmes classiques, à savoir la femme-muse, le paysage naturel ou architectural et la nature morte. L'objectif étant de montrer leur aptitude à maîtriser les techniques et à suivre les pas des grands maîtres plasticiens. Malika Ben Achour est coiffeuse. Elle a choisi d'exposer trois peintures, dont la première porte sur un paysage architectural typique des pays méditerranéens et maghrébins en particulier. Les couleurs du soleil se marient avec l'effet de l'ombre et de la lumière pour donner cette impression d'air tiède, propre à la fin d'un après-midi de mai. Pour elle, la nature morte transparaît parfaitement à travers un vase contenant des roses de couleur parme. Quant à la femme, elle la conçoit imprégnée, voire baignée dans la lumière. Femmes, les toiles vous aiment Saâdiya Khadhrani est enseignante. Dynamique et pleine de vie, elle expose sept peintures dans lesquelles elle a usé de plusieurs techniques. Pour elle, la peinture est un moyen d'expression et de lutte pour des causes universelles. Cette conviction se traduit clairement à travers les quatre portraits de femmes qu'elle présente. «Ce portrait nous présente une femme africaine, fière et autosuffisante. Il exprime ma position quant au racisme», indique-t-elle. Le deuxième portrait nous montre une femme lasse, abattue et pensive. Elle s'assied la tête baissée au chevet de son lit. Elle semble désespérée, sauf qu'elle s'appuie sur ses mains pour retrouver ses forces, se relever et continuer son parcours, sa vie. Le troisième portrait féminin n'est autre que celui d'une danseuse de flamenco. Une danseuse atypique, aux cheveux courts et non en chignon et qui a préféré piquer une rose jaune et non rouge carmin...Bien fardée, gaie et vivante, elle nouvelle, moderne tout en étant attachée à ses racines, à son identité. Saâdiya a, en outre, exposé une série de peintures pastel, qui montrent sa parfaite maîtrise de la technique du verre. Un modèle à travers lequel elle parvient à rendre visibles et nets les objets et leurs détails. Asma Ahmed est bachelière. Le compte à rebours et la révision ne l'ont point distanciée de la palette et du pinceau, bien au contraire. Fidèle à ce rendez-vous, elle y participe via trois toiles : deux portraits féminins et un paysage symbolique. Le premier portrait nous présente une ballerine en plein élan artistique. Vêtue d'une bleu ciel, elle apparaît telle une lumière émane d'une explosion de couleurs chatoyantes. Le deuxième portrait est à dominante glamour : une femme languie, toute de rouge vêtue, se tient en position assise tout en ayant le visage détourné. Elle laisse admirer sa silhouette fine et harmonieuse, mise en valeur par un fond beige-doré. «J'ai utilisé la technique du couteau et celle du Jesseau pour obtenir ce fond changeant, voire insaisissable», explique-t-elle. Quant au deuxième thème choisi pour cette participation, cette demoiselle nous propose une peinture à l'huile, sur un fond noir qui met en évidence deux escaliers, deux issues. Quelle que soit l'angoisse dans laquelle nous sommes souvent pris, elle finira, foncièrement, par s'émousser. Mais pour ce, il faudrait choisir son chemin, son issue et l'assumer. Automne, quand tu nous inspires... Souha Neji est étudiante en première année Beaux-Arts. Elle a réalisé plusieurs peintures. Néanmoins, elle n'en a choisi qu'une pour la présenter au grand public ; celle d'un paysage marin, une reproduction retouchée, rehaussée par l'inspiration créatrice de la jeune fille. Le mouvement des vagues anticipe sur un talent à cultiver. Kaouther Ben Taleb, employée auprès d'un opérateur de téléphonie, a également choisi une seule toile pour sa participation à l'exposition. Une peinture à l'huile qui nous plonge dans un paysage automnal, transpercé par les rayons du soleil. L'automne, ou la saison des romantiques, inspire Leila Jemiai qui, outre une peinture de paysage automnal, nous propose le portrait d'une femme aux cheveux roux, lesquels sont confondus avec un fond de la même nuance. Et dire que tout laisse à croire que le temps des romantiques est révolu !