L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a appelé hier les magistrats judiciaires, administratifs et financiers à porter le brassard rouge et à reporter le démarrage des audiences d'une heure dans les tribunaux et les institutions judiciaires les 1er, 2 et 3 juin en protestation contre la détérioration des conditions de travail dans les tribunaux et la situation matérielle des magistrats. Cette décision a été prise lors de la réunion, samedi dernier, du conseil national de l'AMT, précise un communiqué de l'association. Les membres du conseil ont renouvelé la demande à la présidence du gouvernement de relancer, d'urgence, les négociations avec les magistrats pour trancher la question. Parmi les revendications, une augmentation des salaires des magistrats et la restitution des montants prélevés sur leurs salaires «pour avoir mené des mouvements légitimes afin d'empêcher l'adoption de la loi relative au Conseil supérieur de la magistrature (CSM)», indique encore la même source. L'AMT a, par ailleurs, estimé que le pouvoir exécutif est responsable de la détérioration des conditions dans les tribunaux et du ralentissement de l'action judiciaire. L'AMT a, d'autre part, appelé l'inspecteur général au ministère de la Justice à ne signer aucun engagement relatif à l'application des nouvelles dispositions du Code de procédure pénale. Dans un communiqué, l'AMT insiste sur la nécessite de s'en tenir à la première position de l'inspection générale qui propose le report de l'application des nouvelles dispositions de la loi en raison de l'absence des conditions nécessaires, à l'instar des établissements judiciaires appropriés et leur équipement. Il s'agit également de la désignation du cadre judiciaire et administratif, l'institution des primes pour le travail en dehors des horaires administratifs. l'AMT met en garde dans son communiqué contre la publication d'un guide d'application du nouveau Code de procédure pénale sans implication des magistrats, exprimant son inquiétude pour les nombreuses lacunes contenues dans cette loi.