Visite en Irak : Nabil Ammar discute avec le premier ministre irakien des opportunités de coopération    Alerte mondiale : La Terre secouée par une tempête géomagnétique de niveau 5    Tunisie : Audition des journalistes Borhene Bsaïes et Mourad Zeghidi    Grève des Avocats du Grand Tunis à partir de ce lundi    Enquête en cours contre les journalistes tunisiens Bssaies et Mourad Zghidi    Tunisie – Sousse : Mandats de dépôt en prison à l'encontre de plus de 60 subsahariens    Découvrez vos alliés pour la perte de poids !    Tunisie – METEO : Nuit printanière en perspective    Hand – Championnat Elite : la CA s'offre l'Etoile et file en finale (vidéo)    Hommages croisés à l'ambassadeur Kacem Bousnina (Album photos)    Mahdia : Mandat de dépôt pour une mère accusée de violence sur ses enfants    Phosphate : 3 trains par jour alors que 3,2 millions de tonnes attendent…    Les JCC 2024 : Farid Boughdir président d'honneur, une édition d'exception à venir ?    Mythe ou Réalité ? La Méthode du Riz pour sauver un smartphone mouillé    Le rejet ferme des Emirats face aux propositions Israélienne de Netanyahou sur la gestion de Gaza    2.500 migrants irréguliers rapatriés volontairement depuis le début de l'année    Réduction des prix chez McDonald's : Stratégie contre la vague mondiale de boycott    Surveillance exagérée et conditions strictes : l'Allemagne face aux manifestations musulmanes    11 mai : Journée mondiale des espèces menacées    Pont de Bizerte : les Chinois ont l'oeil sur tout, même le fer et le ciment livrés par les Tunisiens    Violences à Mnihla et Cité Ettadhamen : 17 jeunes derrière les barreaux    Saïed ordonne des mesures pénales et administratives    Il y a 120 ans : La naissance de Salvador Dali, maître du surréalisme    ARP-Bureau de l'Assemblée : Une initiative législative pour améliorer la politique d'immigration    ESS : 99 ans de gloires et de valeurs    CA : Limogeage du staff technique et nouvelle direction en vue    Les mesures se succèdent après l'incident du drapeau : La FTN dissoute    Vague de chaleur record en Tunisie, jusqu'à 45 degrés attendus !    Nouvelle secousse sismique à l'ouest d'Alger    «Shitana Trail», à Nefza : Plus qu'un événement, une dynamique de promotion    Bob Marley : 43e anniversaire de la disparition de l'icône du reggae    Pourquoi | Prolifération des mendiants    La liberté de la presse au regard des femmes journalistes : Ces victimes du métier, témoins de l'histoire    Energies renouvelables : La croissance économique en hausse à partir de 2030    Travail du jonc, de l'alfa, du palmier... : La vannerie et la sparterie font de la résistance    Rencontre avec Jadd Hilal, auteur de «Le caprice de vivre» : «Quand on parle, on rate de faire ressentir»    «Du ciel» de Wael Marghni, ce soir au théâtre de l'opéra de Tunis : Au-delà des limites de la gravité    Mémoires de générations: Une exposition exceptionnelle de la collection permanente (Album photos)    Ligue 1 – 7e journée Play-off – USM-CA (4-0) : L'USM enfile le Bleu de chauffe    Drapeau national couvert : Kais Saied condamne fermement cet acte    Kais Saied ordonne la dissolution du bureau de la fédération nationale de natation    ONU : vote massif en faveur de l'adhésion de la Palestine    En pleurs, Kaïs Saïed salue le drapeau à la piscine olympique de Radès    Sinda Belhassen à la Galerie Kalysté - Tisser la Terre: une exploration de la flore tunisienne à travers le tissage    Les parents des élèves de 1ère année invités à inscrire leurs enfants en ligne (vidéo)    Le film soudanais 'Goodbye Julia ' projeté dans les salles de cinéma de Tunisie (Synopsis & B.A.)    Sotumag propose un dividende de 0,52 dinar par action pour l'exercice 2023    Rania Toukabri nominée pour le prix Women's Space    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'homme de Sidi Bou Saïd
GHAYA GALLERY
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 06 - 2016

Si la grande exposition hommage à l'œuvre de Jellal Ben Abdallah n'est pas encore au programme, celle qu'il nous propose a pris de courts tous ses admirateurs. Elle a permis de découvrir le Jellal Ben Abdallah que l'on ne connaissait pas.
On en a fait une légende. Le village sacré est si intimement lié à son œuvre qu'une part de cette vénération rejaillit sur lui. Jellal Ben Abdallah est le dernier des pionniers de la peinture tunisienne. Son affabilité, sa simplicité, le poids de son œuvre, l'univers poétique dans lequel il évolue, le mystère qu'il entretient peut-être involontairement autour de lui ont fait le reste : un mythe.
Rendre hommage à un mythe n'est pas chose facile. Tout ce qui avait été fait jusqu'à présent était magnifique, certes, mais partiel et insuffisant. Et puis, il y avait eu le livre, superbe opus à la mesure et la démesure du personnage. On continuait d'espérer que le dernier des dinosaures, ces artistes hauts en couleur, souvent fort en gueule, raffinés et populaires, qui ont constitué la matrice même de l'art tunisien, l'Ecole de Tunis, allait nous offrir une exposition à la hauteur de ce que fut sa vie et son parcours. A quatre-vingt-quinze ans, c'était tout de même le moins qu'il puisse faire se disait-on, avec un désir réfréné de le pousser dans ses retranchements.
On le retrouve là où on ne l'attendait pas. Et si la grande exposition hommage à l'œuvre de Jellal Ben Abdallah n'est pas encore au programme, celle qu'il nous propose a pris de cours tous ses admirateurs. Elle a permis de découvrir le Jellal Ben Abdallah que l'on ne connaissait pas : celui des fonds de tiroirs, des placards oubliés. Celui qui, éternel insatisfait, reprenait inlassablement esquisses et projets pour les abandonner en cours de route avant de les reprendre et de les modifier. Celui qui s'amusait à transformer une aquarelle en collage, à découper une partie d'une ébauche qui ne le satisfaisait pas, à passer à la feuille d'or un sujet qui lui semblait terne, ou à voiler d'une brume indéfinissable une scène reléguée.
A Sidi Bou Saïd, bien sûr, cela semblait une évidence, Jellal Ben Abdallah expose cette semaine une centaine d'œuvres inédites : dessins, esquisses, ébauches, projets, maquettes. Tout ce qu'un artiste ne montre pas, et qui est le plus émouvant d'une œuvre car c'est ce qui permet de découvrir les faiblesses, les hésitations, les regrets, les ratés d'un artiste. C'est aussi ce qui permet de connaître les tentations, les choix, les engouements, les tâtonnements de l'homme. Et de passer en fait derrière un miroir sans tain en entrant «dans l'atelier de Jellal Ben Abdallah» comme nous y invite la galerie Ghaya qui l'accueille. On s'y promènera sur les traces de Jellal tout jeune, tenté par le cubisme, puisque le premier des dessins exposés remonte à 1936, pour aboutir à l'artiste toujours productif, puisque le dernier est daté 2016.
On déchiffrera avec émotion ses cahiers d'écolier dans la marge des dissertations desquels il griffonnait portraits et paysages. On se perdra dans la délicatesse des minuscules miniatures, encadrées comme des objets de cabinets de curiosités, précieuses et raffinées. On décèlera les différentes tendances et influences subies par un peintre qui a évolué tout en restant toujours fidèle à lui-même. On se plaira à reconnaître les ébauches et maquettes de toiles abouties en d'autres temps, en d'autres lieux et dont on retrouve la mémoire.
On mesurera enfin la chance que l'on a de voir ainsi réunis quatre-vingts ans de l'intimité d'un artiste, un «trésor vivant» comme on dit au Japon, en sa présence, et on souhaitera que Dieu lui prête vie et talent pour continuer à nous enchanter.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.