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Entretien avec Mohamed Ben Attia, réalsiateur : «C'est un film particulier que je revendique entièrement»
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 08 - 2023

Mohamed Ben Attia est un cinéaste très discret et dont l'écriture et la sensibilté particulière lui ont valu beaucoup de récompenses dans le monde. Son nouveau film «Behind the mountains» (Derrière les montagnes) aura sa première mondiale à la 80e édition de la Mostra de Venise dans la section Horizonti qui se déroulera du 30 août au 9 septembre prochain. Il nous a accordé cet entretien.
Comment avez-vous vécu cette sélection à Venise ? Est-ce de la même manière que les autres sélections de vos films dans de grands festivals ?
Honnêtement pas du tout ! Cette fois, j'ai vécu cette sélection autrement parce que je ne m'attendais pas du tout à cette nouvelle, vu la nature très particulière de ce film. C'est un film qui nous malmène car, pour certains, il peut paraître simple alors que d'autres peuvent passer à côté. Du coup, on ne s'attendait pas à une sélection quelque part, vu la forme hybride de ce film.
C'est un film très particulier dans son écriture...
En effet, c'est un film très particulier dans son écriture et dans sa forme. C'est un film que je revendique et dont j'assume complètement l'écriture jusqu'à la touche finale. Il est construit en deux parties. La forme est différente, même si on retrouve les mêmes thématiques que dans mes autres films. Cette fois, j'ai essayé de leur donner un côté universel.
Ce film a aussi un côté thriller... le spectateur doit s'attendre à un nouveau rythme de votre part ...
Pas du tout, je reste fidèle à mon propre rythme que je revendique également. C'est un film qui a une lenteur qui lui est propre !
Vous avez pris beaucoup de temps pour écrire ce film....
C'est toujours le cas de mes films précédents. Des fois, je me permets de juger mon écriture et je me dis que c'est une écriture trop « sèche !». Heureusement que mes producteurs me font confiance car ils savent que, entre les lignes, il y a une lecture. Parfois il y a des choses qui ne sont pas explicitées.
Ce n'est pas pour compliquer les choses, mais j'écris avec des élans qui me sont propres. J'aime bien prendre mon temps avec un rythme assez lent, mais une lenteur appréciée ; je n'aime pas l'écriture cinématographique qui me prend par la main parce qu'il y a quelque chose qui s'effrite en cours de route. C'est une question de goût, avec mes respects pour ceux qui écrivent autrement. J'écris donc à partir de ma sensibilité en tant que cinéphile et en tant que spectateur. Et justement, ce film m'a pris beaucoup plus de temps par rapport à mes autres films car, cette fois, il y a un côté surnaturel, mais je ne voulais pas non plus le galvauder pour le plaisir de faire des effets spéciaux. Je voulais l'inscrire dans l'idée de départ.
L'idée de départ qui parle d'un homme qui a des capacités surnaturelles...
Depuis mon adolescence, je traînais cette idée de l'homme qui vole, mais je voulais qu'elle soit nourrie par quelque chose d'autre. Pendant le tournage de « Weldi », j'ai revécu les mêmes images, mais, cette fois, ces dernières étaient rattachées à ce que je sentais à l'époque, à savoir une colère que je voulais explorer. Cela a donné ce personnage qui explose intérieurement dans son travail. Partant de son mal-être physique et de cette violence, il va remettre en cause tous les codes sociaux qui gouvernent sa vie et même sa paternité... Dans le film, cette possibilité de voler correspond à l'existence d'un autre monde différent.
Avez-vous pensé à donner des clés de lecture au spectateur pour entrer dans ce monde et ne pas passer à côté de la plaque ?
Oui, à mon avis ! Et ça me rassure d'avoir des retours de gens qui m'écrivent des emails en analysant le propos du film.
C'est toujours Majd Mastoura en tête d'affiche de votre nouveau film. C'est votre acteur fétiche ?
Nous sommes liés par une très grande amitié, Majd et moi, cela nous permet d'explorer profondément mes idées de films tout comme je discute ces idées avec mes productrices, Dorra Bouchoucha et Lina ben Chaâbane. Mais dès le début ,Majd était pour moi une évidence pour ce rôle ! De plus, cela a un rapport avec « Hedi » qui raconte l'histoire de quelqu'un qui veut sortir du moule social. Dans «Derrière les Montagnes » c'est la même chose sauf que le nouveau personnage est plutôt radical. Et justement je voulais parler de la radicalité en l'opposant à la radicalisation.
De quelle manière ?
Pour moi il y a une différence énorme entre la radicalisation qui mène au Jihad et au terrorisme et la radicalité. Mais, malheureusement, l'amalgame c'est que même la chose qui peut être radicale (mais belle car j'estime que parmi les choses radicales il y a des choses qui contiennent de la poésie)nous fait peur et nous conduit à faire le lien bêtement avec la radicalisation. Majd Mastoura peut donc faire le lien entre « Hédi »et ce nouveau film en parlant de conformisme et d'un homme qui se soustrait à sa communauté. Majd Mastoura, dans cet ordre d'idées, est aussi une clé de lecture pour le film.


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