L'équipe de Tunisie a atteint un nouveau palier. Elle n'a plus le droit de faire l'ascenseur entre les groupes 2 et 3 Les deux défaites de Moëz Chergui et de Aziz Dougaz dans la dernière journée de la Coupe Davis n'ont pas changé grand-chose au fait principal : l'équipe de Tunisie a déjà assuré, et depuis la veille, son maintien et sa victoire contre la Bulgarie. On aurait aimé cependant voir une victoire 5-0 ou 4-1, mais peu importe, l'essentiel a été déjà fait. Ces deux dernières défaites sont, à notre avis, très «utiles». D'abord, Moëz Chergui (quelle élégance dans le jeu!) et Aziz Dougaz ont perdu sur des scores serrés ; Chergui a raté une victoire qui était proche (7/6, 5/7 et 6/7), et de même pour le jeune Aziz Dougaz (6/4, 4/6 et 7/6). Cela veut dire qu'ils étaient proches du niveau des joueurs qui ont plus d'années et d'expérience. C'est ce genre de match, de compétition et même de défaite qui va forger le tennis de nos joueurs et qui va leur apprendre comment on gère les matches de haut niveau. Que peut-on retenir de cette victoire en Coupe Davis? Beaucoup de leçons sûrement. D'abord, ça intervient à un moment où le tennis tunisien a besoin de restructuration au niveau fédéral et surtout dans la DTN et les clubs. C'est aussi une crédibilité retrouvée de la sélection après la sanction de 2013 et après des années où elle a fait l'ascenseur entre les groupes 2 et 3. C'est un nouveau palier atteint et une responsabilité considérable pour une équipe qui a les moyens d'aller chercher son accession au groupe 1. Aujourd'hui, et après cette victoire, on a une équipe dont le profil s'articule autour d'un Malek Jaziri, véritable leader, et autour d'un groupe de jeunes talentueux comme Aziz Dougaz, véritable révélation de cette Coupe Davis, Skander Mansouri, joueur au registre technique très intéressant, Moëz Chergui, joueur technique, sans oublier Anis Ghorbel, un joueur d'expérience, ou Majed Kilani, un jeune qui peut aider la sélection. On a aujourd'hui une sélection aux nombreuses solutions de rechange et aux profils différents. Les places seront chères à prendre dans l'avenir, mieux si on pense qu'il y aura au maximum une place à se disputer. On aimerait bien que la performance de l'équipe messieurs passe à la sélection dames en «Fed Cup». Là, l'image est à la limite du dramatique. Ils ont dit Adel Brahim (capitaine de la sélection) «Je suis content de cette performance qui marque un tournant dans la vie de la sélection. On a bien préparé notre match, on a bien géré le premier et déterminant match de Aziz Dougaz. Nous étions confiants dans le match de double avec l'apport précieux d'un grand joueur comme Malek Jaziri. Maintenant, il faut se préparer pour l'édition 2017 où je pense que nous avons les moyens d'aller chercher une place en groupe 1. Au pire des cas, nous devons assurer notre maintien. C'était une passionnante aventure pour moi». Malek Jaziri «Cette Coupe Davis a été une occasion pour découvrir une équipe homogène, complémentaire et soudée. Je pense que les deux premières victoires au premier jour nous ont beaucoup aidés. C'était convaincant et l'objectif du maintien a été atteint. Nous devons préparer minutieusement l'avenir et l'édition 2017». Aziz Dougaz «J'avais un peu le trac au premier match. C'était mon premier match de trois sets et, avec un vent fort, c'était difficile. Je suis satisfait de la prestation de l'équipe et de la mienne face à la Bulgarie. Mentalement, j'ai besoin de jouer ce genre de matches à enjeu pour progresser». Moëz Chergui «Malgré la défaite sur le fil, je suis content d'avoir participé à ce match. Nous avons réussi le maintien au groupe 2, et c'est quelque chose de bon à prendre. A titre personnel, je dois jouer plus de matches et gagner en métier et en régularité». Skander Mansouri «Cette équipe a du caractère pour avoir remporté ses trois premiers matches avec conviction. Ce n'était pas si facile que cela. Chaleur, vent, qualité de l'adversaire, nous étions bien dans notre tête pour l'emporter. L'avenir sera meilleur».