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«Dans des circonstances pareilles, il aurait mieux fallu soutenir le gouvernement et non le changer»
Habib Essid, chef du gouvernement, à Essahafa Al Yaoum et la presse
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2016

Dans une interview accordée au journal Essahafa Al Yaoum, Habib Essid parle de sa relation avec Béji Caïd Essebsi, évalue le travail de son gouvernement qui n'a pas bénéficié de l'appui nécessaire de la part des partis de la coalition, et critique le régime politique du pays, source de certaines défaillances et qui, selon lui, mérite d'être revu
L'ARP (Assemblée des représentants du peuple) a fixé la tenue d'une séance plénière, samedi 30 juillet, consacrée au renouvellement du vote de confiance à votre gouvernement. Comment appréhendez-vous cette décision inédite dans l'histoire du pays ?
C'est vrai, c'est une première dans l'histoire du pays et c'est une leçon de démocratie. Et si j'ai insisté à passer par l'ARP, c'est par respect à la Constitution et au citoyen tunisien. Je refuse de dévier du processus démocratique. Il s'agit du premier test pour la démocratie naissante en Tunisie. C'est pourquoi, malgré les fortes pressions, j'ai tenu bon et j'ai décidé que mon départ de la présidence du gouvernement soit en conformité avec les dispositions de la Constitution. Je suis entré par la porte de la Constitution et, donc, je dois sortir par la même porte.
Tout le monde sait que je n'ai jamais couru derrière le poste de chef de gouvernement, et que je ne m'attache pas au pouvoir, de manière générale. Si j'ai accepté cette lourde responsabilité, c'est pour servir mon pays, et rien de plus.
J'ai travaillé durant de longues années au sein de différents appareils de l'Etat. J'ai occupé plusieurs postes et j'ai un fort sentiment d'appartenance à cet Etat. Donc, en agissant de la sorte, j'ai voulu exprimer ma vision de ce que doit être l'Etat tunisien. Je suis pour la suprématie de la loi et je ne peux jamais me soumettre ni aux chantages ni aux menaces quelles qu'en soient la forme et la source.
Vous savez, en politique il y a, toujours des gagnants et des perdants. Cette règle, je l'ai toujours acceptée et c'est ce qui explique le fait que j'ai accepté de passer le test du vote de confiance. Je tiens, toutefois, à préciser qu'il s'agit du chemin de sortie le plus court. Il faut savoir qu'il y a d'autres chemins plus longs et plus compliqués, mais la situation sécuritaire, économique et politique du pays ne supporte pas de perdre plus de temps. J'ai donc décidé de raccourcir les délais et de choisir le chemin le plus court, facilitant ainsi la tâche à tout le monde.
Comment évaluez-vous vos liens avec l'ARP ?
De manière générale, nos liens sont excellents. Il s'agit du premier Parlement élu de manière démocratique et transparente, depuis l'adoption de la nouvelle Constitution. Le gouvernement, lui aussi, bénéficie de cette même légitimité dans la mesure où il a été formé en fonction des résultats des élections législatives et du nouveau paysage politique dessiné par les urnes.
Au départ, il y a eu un peu d'hésitation et quelques blocages au niveau du traitement des projets de loi que nous avons proposés. Nous avons pu résoudre ce problème par une étroite collaboration avec la présidence de l'ARP et par les réunions durant lesquelles nous avons présenté notre agenda et nos priorités. C'est ce qui a, notamment, permis l'adoption de plusieurs lois. D'ailleurs, quoique j'aie demandé un renouvellement du vote de confiance, l'ARP continue à travailler correctement et à adopter plusieurs lois. C'est ainsi que doit fonctionner l'Etat.
Néanmoins, je garde aussi de tristes souvenirs. Je pense surtout à la loi sur le statut de la BCT (Banque centrale de Tunisie) qui a failli être rejetée. Le processus d'adoption a été trop compliqué, a pris beaucoup de temps et a mis en évidence le peu de soutien dont bénéficie le gouvernement.
A mon avis, il faut arrêter de considérer l'ARP comme un ensemble de blocs parlementaires. L'ARP est une institution pérenne. Ce sont les députés et le paysage politique qui changent.
Voulez-vous dire que vous n'avez eu aucun différend avec l'ARP en tant qu'institution, mais plutôt avec les partis politiques, que ce soit au pouvoir ou dans l'opposition ?
Je n'ai aucun différend avec les partis politiques, que ce soit dans l'opposition ou formant la coalition gouvernementale. Je précise, toutefois, que je suis à la tête d'un gouvernement composé de quatre partis politiques ayant une culture, une idéologie et une vision différente même au niveau économique et social. De plus, ces partis n'ont pas le même poids ni la même présence sur le terrain. Ce n'était donc pas facile de rapprocher leurs points de vue et leur perception de la nouvelle Tunisie.
Néanmoins, j'ai tout fait pour garder la même distance et de les traiter sur un pied d'égalité. J'ajoute que mon bureau était, également, ouvert aux différents partis politique et que j'y ai accepté tous les partis politiques ayant sollicité une réunion. J'ajoute aussi que la commission de coordination composée des partis de la coalition, qui devait soutenir et appuyer le gouvernement, s'est heurtée à plusieurs problèmes internes, ce qui a impacté négativement son travail et a fait en sorte que le climat soit, souvent, défavorable. Je précise que nous n'avons jamais hésité à apaiser la tension au sein de cette commission surtout lorsqu'il s'agissait de discuter la note d'orientation stratégique et le plan de développement.
J'ajouterai que certains partis politiques sont, eux-mêmes, composés de deux ailes ou deux courants différents et, donc, plusieurs vis-à-vis à la fois, ce qui a énormément compliqué notre tâche de rapprocher les points de vue.
Par ailleurs, l'opinion publique tunisienne doit savoir que certains partis politiques ne se sont intéressés qu'aux nominations et toute leur pression s'est focalisée sur ce point, ce que j'ai refusé et que je refuse. C'est, peut-être, à cause de ce malentendu, que ma relation avec ces partis s'est détériorée.
Qu'en est-il du climat au sein de l'équipe gouvernementale ? Est-ce qu'il y avait assez d'harmonie ? Est-il vrai qu'il y avait des frondeurs ?
Jamais. Il n'y a aucun frondeur dans mon gouvernement, contrairement à ce que certains veulent faire croire aux Tunisiens. Toute l'équipe est disciplinée et travaille en harmonie.
Il faut, quand même, reconnaître que le gouvernement est composé de politiciens appartenant à des partis politiques différents. Et c'est tout à fait logique que ces politiciens adoptent et défendent la position de leurs partis. Je ne peux leur reprocher ce comportement et cette attitude tant qu'elle ne touche pas et ne contrevient pas au travail de l'ensemble du gouvernement. Je n'ai pas à intervenir sur le positionnement politique des membres du gouvernement, surtout qu'ils occupent de hauts postes au sein de leurs partis.
Au point d'accepter qu'on mette en doute le travail du gouvernement ?
Que vouliez-vous que je fasse ? Aurais-je dû démettre de ses fonctions chaque ministre dont les idées ne sont pas en harmonie avec les miennes ou avec celles du gouvernement ? Pour moi, tant qu'au niveau du travail il y a de l'harmonie et, surtout, de la discipline, on doit accepter les règles du jeu démocratique et accepter les critiques et les idées différentes des nôtres. Nous ne devons pas craindre de tels agissements tant qu'il y a une cohérence et une cohésion dans le travail du gouvernement.
Si vous étiez à la place de l'un de ces ministres qui vont parfois jusqu'à dénoncer publiquement l'échec, comment auriez-vous réagi ?
J'aurais démissionné. Mon éthique m'empêche de continuer à travailler dans une équipe gouvernementale dont je ne crois pas à l'efficience ou qui est vouée à l'échec.
L'absence de certains ministres au vote de confiance aurait-elle un impact sur votre prestation ce jour-là ?
Non, leur absence n'aura aucun impact.
Qu'en est-il de votre relation avec le président de la République ?
J'étais membre de son gouvernement quand il était à La Kasbah et chef de gouvernement alors qu'il est à Carthage. Je peux vous assurer qu'il y a un respect mutuel. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de désaccord sur certains points. Je pense d'ailleurs que c'est tout à fait logique qu'il y ait de tels désaccords, surtout que le pays a entamé une nouvelle expérience politique par l'adoption d'un nouveau régime où la répartition des prérogatives n'est pas celle d'avant 2011. Passer d'un régime présidentiel à un régime mixte ne peut se faire du jour au lendemain. Il ne s'agit pas simplement de changer les lois, il faut surtout changer la culture, le comportement et les habitudes, ce qui demande du temps. Pour le moment, il y a encore de la confusion et le nouveau régime n'est pas assez clair et suffisamment accepté.
Dans tous les cas, nous avons pu résoudre tous nos désaccords par le dialogue.
Mais vous avez, vous-même, alimenté cette confusion. Certains politiciens estiment que vous vous comportez beaucoup plus en Premier ministre qu'en chef de gouvernement ayant plus de prérogatives que le président de la République. Qu'en pensez-vous ?
C'est faux. Je me suis toujours comporté conformément à mes prérogatives constitutionnelles. Je pense que le président de la République a toujours respecté, lui aussi, la Constitution et n'a jamais dépassé ses prérogatives.
Je n'ai aucun complexe à travailler avec lui. Bien au contraire, je pense que c'est dans l'intérêt du pays qu'il y ait un rapprochement et une harmonie entre le président de la République et le chef du gouvernement. Je pense aussi qu'il est de mon devoir de l'informer en permanence de toutes les nouveautés qui sont en lien direct ou indirect avec ses prérogatives ou celles liées à la sécurité interne et externe du pays. Et puis je ne vois pas pourquoi ne pas discuter avec lui et prendre son avis sur les différents dossiers, surtout qu'il s'agit de décisions stratégiques ou ayant un impact sur l'ensemble du pays. Je pense que la coopération entre les deux institutions est permise par la Constitution et ne peut avoir que des répercussions positives.
Est-ce qu'il a demandé votre avis avant de lancer son initiative de former un gouvernement d'union nationale ?
Sincèrement non, mais je l'ai appris par mes propres sources. Pourtant, il s'agit d'une initiative qui me touche directement. Et franchement, je reproche au président de la République de ne pas m'avoir informé sur son intention de lancer une telle initiative, surtout qu'il sait très bien que je n'ai aucune intention de rester jusqu'à la fin du mandat. J'ai toujours cru que je devais partir au plus tard après les élections municipales qui pourraient redessiner le paysage politique et redéfinir l'équilibre des forces, et auraient donc nécessité un changement au niveau du gouvernement.
J'ajoute que la manière avec laquelle le président a annoncé son initiative a brisé l'harmonie qui existait entre nous. Je l'ai, d'ailleurs, informé de ma déception.
La deuxième chose que je n'ai pas pu accepter, c'est le timing qu'il a choisi pour annoncer cette initiative. Le contexte n'est pas favorable ni sur le plan sécuritaire ni sur le plan social. Sur le plan économique, nous avons commencé à voir les signes d'une reprise et d'une sortie de crise. Et donc cette initiative risque d'avoir des effets contreproductifs, ce que je ne souhaite pas.
Je ne vous cache pas mon amertume, surtout que j'ai toujours cru en la nécessité d'harmoniser le travail des deux institutions, La Kasbah et Carthage, pour éviter toute sorte de blocage et pour bien servir le pays.
J'ajoute que le président sait pertinemment que j'étais prêt à endosser à sa place la responsabilité de certaines décisions et de certaines mesures. Or, malgré mon dévouement et mon engagement, il a préféré ne pas m'informer de sa décision. Ma déception est profonde.
Permettez-moi d'ajouter à ce niveau que le régime politique actuel et pour lequel nous avons opté est hybride et comprend plusieurs anomalies. Je pense qu'il mérite d'être revu pour corriger les dysfonctionnements et permettre, dorénavant, plus de souplesse et une meilleure visibilité. D'ici là, il faut respecter la Constitution et ses différentes dispositions. Mais je ne peux ne pas poser cette question : dans ce contexte difficile, n'aurait-il pas été plus sage de soutenir et de renforcer le gouvernement actuel que de le changer ?
On estime que vous faites trop peu de politique et que vous vous concentrez sur les dossiers économiques. Est-ce bien le cas ?
Mes propos ne doivent pas être interprétés de manière superficielle. Quand je dis que je ne suis pas intéressé par la politique, cela veut dire que je ne suis pas intéressé par la politique politicienne et que les disputes entre les partis politiques ou au sein d'un même parti ne me concernent pas. Mais, en aucun cas, je ne peux être ministre de l'Intérieur ou chef de gouvernement avec de larges prérogatives sans faire de la politique ou sans accorder l'intérêt qu'il faut à la question politique. Je comprends très bien ce qu'est la politique, ce que veut dire exercer la politique et j'ai des positions politiques. Pour moi, la politique doit être fondée sur la morale et doit permettre, avant tout, de bien gérer les appareils de l'Etat pour répondre aux besoins des citoyens. Un bon politicien est celui qui sait gérer, décider et amener le pays à bon port.
En ce qui concerne le deuxième volet de votre question, c'est vrai le dossier économique est une priorité pour moi, mais pas l'unique priorité. J'ai moi-même supervisé tous les dossiers. Il ne faut pas oublier que quand j'ai débarqué à La Kasbah, plusieurs dossiers à la fois économiques, sociaux, sécuritaires et de développement régional étaient ouverts.
Pourrions-nous relancer notre économie tout en étant menacés par le terrorisme ? Pourrions-nous nous engager dans un processus de développement sans qu'il y ait de paix sociale ? Je pense que tout est lié. Je devais mener et gagner des combats sur tous les fronts simultanément.
Et je pense que nous sommes parvenus, en tant qu'équipe gouvernementale, à réduire plusieurs difficultés et à faire redémarrer certains projets. Nous avons, également, lancé de nouveaux projets. C'est pour ces raisons que je pense que le timing d'annonce d'un nouveau gouvernement est mal choisi. La situation commence à se stabiliser et donc ne permet pas de nouvelles secousses. Nous avons plutôt besoin de plus de stabilité et d'une meilleure visibilité et surtout d'un appui politique de la part des partis de la coalition et de plus de compréhension de la part des partis de l'opposition.
Vous étiez peu présent au niveau de la politique étrangère. Avez-vous tout cédé au président de la République ?
Encore une fois, ce n'est pas vrai. Nous avons redonné vie à plusieurs hautes commissions mixtes avec plusieurs pays frères et amis. Nous avons, aussi, réactivé plusieurs accords suspendus depuis des années, ce qui a permis d'ouvrir certains canaux diplomatiques avec plusieurs pays, notamment européens. Nous avons, aussi, entamé une nouvelle politique consistant à s'ouvrir plus sur le continent africain pour lequel nous avons toute une vision et toute une stratégie. J'espère, d'ailleurs, que le prochain chef du gouvernement acceptera de continuer sur cette même lancée et approfondir le plus possible nos liens avec les pays africains et d'élargir le plus notre ouverture sur l'économie africaine.
J'ajoute que nous avons travaillé, sur le plan de la politique étrangère, en parfaite symbiose avec la présidence de la République. Notre travail était harmonieux et cohérent.
A quoi est dû le retard au niveau de la réforme structurelle de la présidence du gouvernement ?
Ce n'est pas vrai. Nous avons bien avancé dans la réforme structurelle, malgré la réticence et le blocage fait par l'Administration qui insiste à monopoliser les prérogatives. Nous avons, par exemple, délégué tout ce qui est en lien avec les partis politiques, la gouvernance et la lutte contre la corruption à des organismes et des instances spécialisés. Nous avons, aussi, signé 29 décrets de délégation de prérogatives. Il est vrai qu'il reste encore du chemin à faire, mais je vous assure que nous avons fait un travail important et que nous avons bien commencé.
Comment vivez-vous cette période décisive dans votre parcours politique et dans l'histoire du pays ?
Je suis convaincu par le travail que j'ai fait et par les décisions que j'ai prises, que ce soit dans la gestion du gouvernement ou dans la gestion de la crise actuelle. J'ai la conscience tranquille, j'ai suivi le bon chemin imposé par la démocratie et par la Constitution du pays. Dans tous les cas, je resterai toujours convaincu que la seule porte de sortie de cette crise est la porte indiquée et imposée par la Constitution. Il faut toujours respecter la loi et la volonté des citoyens. C'est par la porte de l'ARP que je quitterai La Kasbah.
Est-ce la fin du parcours politique de Habib Essid ?
Il faut d'abord faire une autoévaluation, après je déciderai.


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