Près de 100 mille personnes sont porteur ses de l'hépatite C, avec des disparités régionales. La prévalence est élevée et dépasse les 3% dans des villes comme Béja et Kasserine. En revanche, le taux est quasi nul dans le Sud Aujourd'hui la communauté internationale fête la journée mondiale contre l'hépatite. La Tunisie célèbre cet événement mondial par une annonce majeure : la prise en charge intégrale par l'Etat du traitement contre l'hépatite C. 5000 patients tunisiens porteurs de virus connus et 100 mille non identifiés seraient directement concernés. Par la voix du ministre de la Santé, Said El Aidi, et dans le cadre d'une rencontre organisée hier à Tunis, cette information d'une importance capitale a été annoncée. Quand on connaît le coût prohibitif du traitement contre l'hépatite C dans les pays riches, 90 mille dollars aux Etats Unis et 45 mille euros par patient, dans les pays européens, on ne peut que s'en féliciter. Le taux de guérison du fameux « Sofosbuvir » dépasse les 95%, ce qui n'était pas le cas pour les traitements précédents. C'est une révolution thérapeutique, se réjouit le ministre. Désormais, le médicament générique est fabriqué par un laboratoire tunisien et disponible à la Pharmacie centrale. Bien que le coût du traitement qui dure trois mois n'ait pas été précisé lors de la rencontre. En Tunisie, la démarche se répartit sur deux niveaux : l'éradication de la maladie et la guérison. Cela requiert un plan et des engagements de l'Etat pour établir des budgets prévisionnels. « Nous avons estimé un budget pour l'année 2016 de 17 millions de dinars, dont 11 millions pour le traitement et 6 millions de dinars pour le dépistage. Plusieurs laboratoires ont soumissionné et toutes les procédures légales et réglementaires ont été respectées», garantit encore le ministre. Une enquête nationale a été menée où toutes les parties prenantes ont eu leur mot à dire. Il en ressort, que près de 100 mille personnes sont porteurses de l'hépatite C, avec des disparités régionales. La prévalence est élevée et dépasse les 3% dans des villes comme Béja et Kasserine. En revanche, le taux est quasi nul dans le Sud du pays. Un des premiers pays au monde à éradiquer l'hépatite C «Celui qui dit que la Tunisie est devenue un Etat voyou, se trompe, tient à faire valoir fermement Said Aidi, nous n'avons pas cédé à la pression. Nous avons lancé notre appel d'offres. Et, bonne nouvelle, le budget étant inférieur à 4 millions de dinars, ce qui nous permettra dès la première année de relancer l'appel d'offres et de traiter davantage de patients et de faire encore plus de dépistage», annonce-t-il fièrement. Dr Sammoud a pris ensuite la parole pour indiquer que le choix s'est porté sur l'hépatite C pour une prise en charge gratuite par l'Etat, étant une revendication populaire, elle est également celle de l'OMS, et c'est une maladie où il y a le plus de chronicité, et qui peut avoir des conséquences graves telles que la cirrhose et le cancer du foie. Dans le cadre de cet événement, le ministre a donné quelques chiffres importants sur la politique nationale en matière de santé. Sur la lutte contre le suicide, il a indiqué que des enquêtes régionales et nationales ont été réalisées. Les aboutissements disent l'augmentation du taux de suicide par rapport à la période d'avant la révolution. Mais en 2015, il y a eu stagnation. Ainsi en 2014, 372 cas de suicide ont été enregistrés et en 2015, 365 avec un pourcentage d'erreur plus ou moins importants, nuance-t-il. L'autre sujet abordé au cours de la rencontre étant la couverture des médecins spécialistes par région. Ce programme a été déployé dans des villes qui étaient dans un passé proche de véritables déserts médicaux, a-t-il déploré, comme Tataouine, Le Kef, Kébili et Kasserine. Dans le cadre de cette rencontre amicale avec les professionnels de santé et les journalistes, le ministre a défendu son bilan. En précisant en outre que la Tunisie sera un des premiers pays au monde à être en mesure d'éradiquer l'hépatite C. Croisons les doigts et prions !