Machrou Tounès tire les enseignements de son congrès constitutif clôturé lundi dernier et annonce que les membres de son bureau exécutif seront connus d'ici fin août prochain. Mohsen Marzouk révèle qu'il ne participera pas à la seconde étape du choix du prochain chef de gouvernement. Toutefois, il est disposé à donner ses conseils aux négociateurs Finalement, le voile a été levé sur la manière dont le bureau exécutif de Machrou Tounès sera constitué, et sur le nombre des membres qui épauleront Mohsen Marzouk, le secrétaire général élu à l'unanimité, le lundi 25 juillet à la clôture du congrès constitutif du parti. Le mécanisme est un peu compliqué. Selon Abderraouf Chérif, député et chef du groupe Al Horra au Parlement, «les congressistes ont délégué, à titre exceptionnel, aux membres du comité central la mission de choisir les membres du bureau politique dont le nombre s'élève à 71. Et ces derniers auront la tâche de choisir, à leur tour, les 17 membres du bureau exécutif. Et Mohsen Marzouk convoquera dans les trois prochaines semaines le comité central pour se réunir et choisir les 71 membres du bureau politique». Sauf que Abderraouf Chérif reste muet sur la date à laquelle les membres du comité central se réuniront pour élire ceux du bureau exécutif du parti. Il ne fournit aucune donnée sur les critères selon lesquels les membres du bureau exécutif seront choisis. Et si l'on fait les comptes selon les informations révélées par Abderraouf Chérif, les 343 membres du comité central se réuniront le 16 août prochain (trois semaines après la clôture du congrès) pour choisir les 71 membres du bureau politique qui se réuniront à leur tour pour arrêter la composition du bureau exécutif. Sauf qu'on ne sait pas quand ils le feront. Autrement dit, si les choses se déroulent sans accroc, les militants de Machrou Tounès sauront d'ici fin août quels seront les membres du bureau exécutif de leur parti. Volet adhésion au parti, on attendra le parachèvement de l'élection des structures nationales pour ouvrir la voie à ceux et celles qui désirent rejoindre les rangs du parti. En tout état de cause, les élections des structures locales et régionales du parti se tiendront avant fin 2016. Nida Tounès n'a pas à choisir le futur chef de gouvernement Pour Mohsen Marzouk, S.G. du parti, «Nida Tounès, le parti vainqueur des législatives de 2014, est dans une situation qui ne lui permet pas de choisir le futur chef de gouvernement pour la simple raison qu'il patauge dans une grave crise. Quant à Ennahdha, classé deuxième lors des législatives, il n'est pas concerné sur le plan moral par la désignation du chef du gouvernement». Voilà ce qui est clair et net : Machrou Tounès, qui a signé le Pacte de Carthage comprenant le programme commun du gouvernement d'union nationale, s'oppose à ce que le futur chef de gouvernement soit issu de Nida Tounès ou d'Ennahdha. Et cette fois-ci, Machrou s'activera en dehors du groupe des négociateurs «puisque notre parti n'a pas été invité au prochain round des concertations devant démarrer en principe immédiatement après le retrait par les députés de leur confiance à Habib Essid et à ses ministres», comme le révèle Mohsen Marzouk. Mais cette situation n'empêche pas Mohsen Marzouk de fixer les conditions que doit réunir le prochain chef du gouvernement d'union nationale. «Il s'agit d'une personnalité indépendante et non partisane et dans tous les cas meilleure que celui qui s'apprête à quitter le pouvoir. Un homme apte à gérer une équipe et capable de prendre les bonnes décisions et d'adopter une bonne stratégie de communication». «Machrou Tounès, ajoute-t-il, ne participera pas au prochain gouvernement. Toutefois, il reste ouvert à toutes les propositions qui tourneront autour de la nomination de ce chef de gouvernement». En plus clair, Mohsen Marzouk offre aux négociateurs ses services de conseiller hors normes pour les aider à dénicher le chef de gouvernement qui saura se faire respecter par ses ministres et leur imposer «une certaine conception du travail à exécuter. Un chef de gouvernement qui ne permettra pas à ses ministres de le désavouer publiquement et de l'appeler à démissionner».