Des mesures immédiates sont prises, dans l'attente de solutions finales au problème environnemental à Ghannouch ainsi que dans d'autres régions. L'Observatoire national des maladies émergentes et réémergentes a recensé, au dernier décompte, 43 cas de personnes atteintes de la fièvre typhoïde à Gabès, et en particulier dans la délégation de Ghannouch. Selon le Dr Nissaf Ben Alaya, directrice de l'Observatoire, il s'agit d'un problème purement environnemental dont les répercussions sur la santé publique impliquent la prise de mesures immédiates et d'autres à moyen terme. Aussi, une équipe spécialisée s'applique-t-elle à l'investigation sur le terrain afin de cerner l'ampleur de l'épidémie et d'intervenir à temps pour freiner son évolution. «Nous effectuons une enquête sur le terrain qui consiste à faire du porte-à-porte pour dépister tous les cas atteints de la fièvre typhoïde et de les transférer vers les structures de soins les plus proches afin qu'ils bénéficient du traitement», souligne le Dr Ben Alaya. 150 mille bouteilles d'eau minérale Parallèlement, chaque domicile visité reçoit une quantité suffisante d'eau minérale. Il s'agit d'une action immédiate, dans l'attente évidemment des solutions finales au déficit de l'eau potable dans ces zones et une alternative salvatrice à la consommation d'eau proscrite car impure. «La direction de l'eau thermale a réagi positivement à la situation. Jusqu'à présent, deux camions, soit environ 150 mille bouteilles, ont été distribuées au profit des ménages enquêtés», ajoute la responsable. L'équipe distribue aussi des solutions hydro-alcooliques nécessaires à la garantie de l'hygiène, laquelle est en besoin d'être renforcée surtout dans la lutte contre la prolifération de l'épidémie typhoïde. La responsable de l'Observatoire insiste, en effet, sur les gestes simples, susceptibles de réduire sensiblement la contamination par la fièvre typhoïde. Il convient de se laver les mains régulièrement, de laver les légumes et les fruits à l'eau propre contenant de l'eau de javel. Les habitants de Ghannouch mais aussi ceux des localités environnantes sont appelés à délaisser la consommation et l'utilisation des eaux clandestines qui sont source de microbes et d'infections. Fermeture des stations d'épuration «Nous nous sommes réunis avec la police municipale et le délégué régional pour demander la fermeture immédiate des stations d'épuration ; une demande qui a été satisfaite. Nous allons demain (aujourd'hui -NDLR-) nous rendre sur les lieux pour nous assurer de la mise en application de cette mesure», renchérit le Dr Ben Alaya. Par ailleurs, et dans l'optique d'éradiquer au mieux les gîtes, sources de microbes et de virus, l'équipe se penche sur le repérage, le nettoyage et l'épuration des puits perdus utilisés comme décharges et des égouts dans une région non raccordée au réseau d'assainissement. «Nous sommes en train de procéder à des actions immédiates, voire d'urgence. Toutefois, des mesures à moyen terme doivent être prises dans les plus brefs délais afin de garantir une eau potable de qualité, un raccordement au réseau d'assainissement non seulement au profit des habitants de Ghannouch, mais aussi en faveur de ceux des autres régions souffrant du même problème environnemental», conclut la directrice de l'Observatoire.