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Rixes dans les quartiers populaires : Jeunes et violence, pour faire de la prévention une priorité
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2024

Les rixes entre bandes rivales, un phénomène qui prend de l'ampleur partout dans le monde. Ici Photo d'archive juillet 2017 ©Algérie 360°

Selon le Ftdes, il est nécessaire de créer des pôles industriels et des ateliers de formation professionnelle et technique au cœur de ces quartiers pour endiguer le chômage et réduire le taux de pauvreté, et de mettre en place des projets par le biais des relais de l'Etat pour faciliter les sources de financement et les démarches administratives.
Alors que la situation sécuritaire s'est nettement améliorée ces derniers mois grâce aux efforts des forces sécuritaires dans les quartiers, la violence devient parfois la règle, notamment dans les rangs des plus jeunes, faisant régner un sentiment d'insécurité.
Vendredi dernier, le pire a pu être évité à la suite d'une grande rixe qui a éclaté entre deux groupes de jeunes rivaux à Ettadhamen, le plus grand quartier du Grand Tunis. En effet, dans ce quartier populaire et surpeuplé, le deuxième jour de l'Aïd a été soudainement interrompu par un bruit assourdissant de pétards. Les passants se figent, se regardant les uns les autres avec inquiétude. Puis, des cris éclatent, des voix s'élèvent dans une grande cacophonie et confusion. Au loin, on voit deux groupes de jeunes, qui s'affrontent dans une rue adjacente. La tension a dégénéré en une bagarre violente, avec usage de pierres et bâtons et même d'armes blanches, racontent à La Presse des témoins. Les résidents du quartier, pris au dépourvu, cherchaient à se mettre à l'abri, craignant que la violence ne se propage davantage.
Les vitres des voitures et les façades de nombreux commerces et habitations ont été endommagées dans une violence inouïe. A l'origine, une violente altercation entre deux groupes de jeunes qui a duré plusieurs heures, avant l'intervention efficace du déploiement de patrouilles de la police. D'ailleurs, une source sécuritaire nous explique qu'une vingtaine de jeunes ont été immédiatement arrêtés et que d'autres ont été identifiés et sont toujours recherchés. On nous explique que l'incident a éclaté vers 19 heures vendredi, lorsque deux jeunes, l'un résidant à Ettadhamen, l'autre à La Manouba, sont entrés en conflit. La situation a rapidement dégénéré en une violente bagarre impliquant plusieurs dizaines d'individus usant de bâtons, d'armes blanches, telles que des couteaux et des épées, ainsi que des projectiles.
Les unités sécuritaires se sont déployées rapidement
«Cette violence a déclenché un sentiment de terreur auprès des résidents, mais les différentes unités sécuritaires déployées ont rapidement réagi et rétabli l'ordre, alors que d'autres agents sont restés sur place jusqu'au lendemain pour éviter toute nouvelle escalade», a-t-on précisé.
Interrogé sur ces nouvelles formes de violence qui frappent le cœur des cités populaires, notre interlocuteur reconnaît que ce genre d'incidents est de plus en plus fréquent. En cause, le décrochage scolaire et le chômage, mais il rejette l'idée d'un phénomène généralisé.
Des quartiers sensibles ?
Ces dernières années, des facteurs tels que la criminalité, la consommation de drogues, la prolifération des gangs, le chômage, la pauvreté ont fait que certaines cités soient considérées comme sensibles. Concentrés dans la périphérie du Grand Tunis ou de certaines grandes villes, ces quartiers sont souvent considérés comme chauds et violents en raison de problèmes socio-économiques et de la délinquance qui y sévissent. En effet, les quartiers populaires adjacents à la capitale sont décrits comme des poches de pauvreté et de chômage, abritant des milliers d'habitants, la plupart à faible revenu.
Le quartier Ettadhamen, par exemple, l'un des plus grands et des plus pauvres de Tunis, affiche un taux de chômage de plus de 65%. Le phénomène de la criminalité y est largement répandu. Si dans ces quartiers, la présence sécuritaire est constante, pour les sociologues, cela renforce les risques de confrontation, mais aussi la stigmatisation des jeunes.
A cet effet, le sociologue et professeur universitaire Mohamed Jouili explique que la violence est un phénomène engendré par des conjonctures économiques et situations sociales connues. Les jeunes frustrés nourrissent de l'amertume face à des ambitions stoppées net. Cette amertume peut développer chez certains d'entre eux une propension à la violence. De plus, «la société de consommation et l'absence de grands projets sociétaux ont favorisé l'ascension de l'individualisme, d'où les risques de dérapages et de violence, notamment dans ces quartiers populaires», explique-t-il à La Presse. Et d'ajouter qu'il y a eu par le passé un déficit au niveau des stratégies politiques en faveur de l'inclusion sociale et économique des jeunes, le dispositif de l'assistance publique et sociale demeure le seul outil de l'action du pouvoir auprès de ceux-ci. Résultat, ils se sentent exclus de la dynamique socioéconomique.
Un sentiment d'inégalité et d'exclusion
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a mis en garde dans ses différents rapports contre ce sentiment d'inégalité et d'exclusion qui ne cesse de s'aggraver chez les jeunes.
Dans une récente étude, le Forum indique que dans ces quartiers, 60 % des jeunes interrogés se sentent marginalisés et injustement traités.
Ils ont attribué cela au fait que l'élite politique n'a pas réussi à lutter contre la corruption, contre une certaine impunité. Ils reprochent également à la justice transitionnelle d'avoir dévié de sa trajectoire.
Selon le Forum, il est nécessaire de créer des pôles industriels et des ateliers de formation professionnelle et technique au cœur de ces quartiers pour endiguer le chômage et réduire le taux de pauvreté, et de mettre en place des projets par le biais des relais de l'Etat pour faciliter les sources de financement et les démarches administratives.
Cependant, il faut souligner que pour les défenseurs des droits humains, il est important de signaler que qualifier ces quartiers de «sensibles» peut être délicat, car cela peut perpétuer des stéréotypes et stigmatiser injustement les communautés qui y vivent. Les autorités, la société civile et les médias doivent, donc, privilégier un récit positif en évitant de généraliser et en œuvrant plutôt à trouver des solutions de fond pour améliorer la sécurité et le bien-être des habitants de ces quartiers.


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