Toujours à l'initiative des gens du théâtre qui disposent de structures et de lieux, une nouvelle manifestation autour de la danse voit le jour. Une rencontre consacrée aux chorégraphes tunisiens, d'ici et d'ailleurs. Avec «le Printemps de la danse», organisé depuis quelques années au mois de mai, par Sihem Belkhodja, réunissant les grands noms de la danse contemporaine dans le monde, Mad'art Carthage, cet espace de création porté sur les arts de la scène et en l'occurrence la danse, consacre près de deux semaines pour nos talents nationaux avec des premières, des créations inédites, des témoignages, des workshops et des rencontres. La conférence de presse qui s'est tenue récemment à Mad'art, en présence des organisateurs, des partenaires et de quelques artistes, avait pour but de faire un round up sur la situation de la danse sous nos cieux et sur celles de nos chorégraphes qui, depuis près de 25 ans, sont à la recherche d'une reconnaissance. Cette plateforme, qui se déroulera du 21 février au 8 mars, est une autre tentative de réunir les gens de la danse autour d'un projet commun, et de tenter de les rassembler pour une éventuelle visibilité de la part du large public et des décideurs. Cette initiative n'est pas la première en son genre, puisqu'il y en a eu tant d'autres dans le but de prendre en considération le secteur de la danse. Au bout de 25 ans, cet art ne semble toujours pas reconnu comme un art digne d'intérêt (il n'est pas subventionné et est rattaché au service de la musique, au sein du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine). Ces journées se veulent une opportunité pour réunir les chorégraphes tunisiens autour de leurs œuvres, faire le bilan de toutes ces années de danse en l'absence de structures de production, offrir aux danseurs et aux chorégraphes un espace d'échange autour de leurs choix esthétiques… Tant d'objectifs sont visés par ces rencontres qui offriront au public deux semaines non-stop de danse et de découverte, avec une douzaine d'œuvres tunisiennes de noms connus de la scène : Sofiène Ouissi, Lotfi Abdelli, Imen Smaoui, Malek Sebaï, Aïcha et Hafiz, Imed Jemaâ, Rinda Dabbegh, Hédi Thabet, Kaies Rostom… L'ouverture sera présentée par une nouvelle création de Nawal Skandrani «La feuille d'olivier», un projet autour de cet arbre millénaire et qui repose sur deux axes de travail : la danse, la production audiovisuelle et un volet narratif introduit par des textes en voix off, nous a précisé Nawal Skandrani, en guise de présentation de son travail. Ces rencontres de Mad'art sont, par la même occasion, associées à une autre plateforme qui s'est tenue à El Teatro ce week-end autour des jeunes chorégraphes. «DAT» (Danser à Tunis) est, en effet, un projet qui vient compléter un ancien, qui a eu lieu il y a quelques années à l'initiative de Zeineb Farhat (encore une autre structure de théâtre qui tend la main à la danse) qui veut mettre à l'avant-scène les jeunes créateurs. A raison de trois pièces par jour, six jeunes danseurs offriront leur propre vision de la danse contemporaine tunisienne. Ce même programme saura trouver sa place dans la programmation des «Journées chorégraphiques de Tunis» et les six pièces seront reproduites devant le public de Mad'art, le jeudi 4 mars. Outre les représentations de pièces chorégraphiques, Mad'art propose aussi un espace de débat autour de plusieurs témoignages sur le long parcours de la danse en Tunisie. Des projections seront également au programme pour illustrer cette expérience. Et si certains de nos danseurs et chorégraphes vivant à l'étranger manquaient à l'appel de cette première édition, on compte sur leur présence pour la prochaine.