Les Etoilés furent méconnaissables face à un TPM bien en place. Stade olympique de Sousse. Public nombreux. Pelouse en bon état. Temps agréable. Arbitrage du Soudanais Fadhel Bouchneb Avertissements ESS : Abderrazak, Bédoui TPM : Mpeko, Bope, Traoré Buts : ESS : Lahmar (19') TPM : Assalé (52') ESS : Balbouli, Neguez, Abderrazak, Bédoui, Boughattas, B. Amor, Brigui, Dhaouadi (Selto 78'), Lahmar, Acosta (Vakoun 56'), Msakni (Godspower 69') TPM : Kidiaba, Issama, Luyindama, Coulibaly, Kabaso, Sinkara, Bope, Kalaba (Kouamé), Assalé (Kanda), Bolingi, Traoré La frustration et la déception étaient visibles chez les spectateurs à l'issue de la rencontre de la soirée de samedi. Un constat imposé certes par le résultat loin d'être sécurisant pour la 2e manche à Lubumbashi, mais surtout compte tenu de la prestation le moins que l'on puisse dire décevante, voire inquiétante fournie par les coéquipiers d'un Msakni totalement absent. Ces derniers ont livré l'une de leurs plus mauvaises prestations depuis plus de deux saisons. Fébrilité et manque d'inspiration se sont substitués au jeu léché habituel des protégés d'un Benzarti qui persiste et signe en matière de conservatisme, voire d'entêtement à reproduire des options qui se sont avérées inefficaces, de surcroît face à un adversaire fournissant l'un des jeux les plus réfléchis du continent. Déboussolé ! Hormis les 20 premières minutes où les coéquipiers de Lahmar ont tenté de faire douter les «Corbeaux» et d'ouvrir le score prématurément comme à leur accoutumée en s'appuyant sur les montées de Neguez et Abderrazak et les appels de balles et les incursions de Dhaouadi, une approche payante, puisque Lahmar a réussi à ouvrir le score à la 19' d'un coup franc à ras de terre qui a trompé la vigilance du toujours fantasque Robert Kidiaba. Dès lors, on croyait que les Etoilés allaient dérouler en nourrissant l'espoir de voir les coéquipiers de Roger Assalé —le meilleur Congolais sur le terrain— passer une soirée cauchemardesque dans le chaudron du stade Olympique de Sousse ; mais finalement, c'est carrément le contraire qui s'est produit. En effet, les protégés de Hubert Vélud ont sobrement géré l'après-but de Lahmar, ils ne se sont guère affolés en imposant aux Etoilés leur jeu réfléchi et rapide, se créant un nombre important d'occasions de but, grâce notamment à leur virevoltant attaquant ivoirien Roger Assalé qui a fait passer à l'arrière-garde de l'Etoile une soirée pénible par sa rapidité et sa technique. En effet, ce dernier s'est retrouvé face à Balbouli à quatre reprises à la 16', 43', 52' (l'action qui a amené le but de l'égalisation) et à la 81' ; ce qui dénote la désorientation totale du bloc de la formation sahélienne et le flottement criard de l'arrière-garde de l'Etoile, notamment la paire Boughattas-Bédoui qui a été tout simplement hors du coup. De plus, ce qui est inquiétant et inhabituel, c'est que pour une fois on ne sentait pas l'existence d'une véritable ligne de conduite technico-tactique cohérente et claire chez les coéquipiers de Balbouli qui a sauvé ses coéquipiers à plusieurs reprises, mais qui assume en grande partie la responsabilité du but de l'égalisation suite à une erreur d'anticipation et de lecture de jeu. Du coup, on avait perdu de vue samedi le jeu en mouvement, les variations et les renversements de jeu chez les coéquipiers d'un Ben Amor accusant —fort naturellement— le coup physiquement, où chacun d'eux jouait à sa guise, faisant ainsi fi de toute sorte de cohérence dans le jeu. A signaler un fait révélateur de la limite du jeu étoilé lors de la soirée de samedi : les protégés de Benzarti n'ont pas réussi la moindre occasion de but lors de la seconde période ! Frustrant quand même ! L'entêtement de Benzarti ! Décidément, le coach de l'Etoile sombre de plus en plus dans l'obstination à opter pour des choix le moins que l'on puisse dire pénalisants, voire suicidaires par moments. A commencer par la reconduction quasi «systématique» à la pointe de l'attaque d'un Diogo Acosta totalement amorphe et ratant la quasi-totalité de ses sorties mais bénéficiant «bizarrement» d'une confiance et d'une protection injustifiées de la part du coach étoilé et même des dirigeants du club. L'attaquant brésilien, qui a eu des chances multiples et énormes pour montrer son savoir-faire, n'a pas sa place au sein de l'effectif du champion en titre. En passant par l'adoption de Ben Amor en tant que seul milieu récupérateur, un fait qui a manifestement pénalisé l'équipe face notamment à des adversaires techniques et rapides, à l'instar justement des joueurs du TPMazembé. Ce brave garçon a fini «naturellement» par accuser le coup physiquement compte tenu du rythme infernal qu'il subit à chaque rencontre, ceci malgré son sérieux et sa bonne volonté. Benzarti doit bien comprendre qu'il est en train de «vider» un talent de la trempe de Ben Amor avec une telle approche. L'autre approche totalement déplacée chez l'entraîneur de l'Etoile, c'est cette tendance récurrente et injustifiée à accorder le rôle de second milieu récupérateur-relayeur à Hamza Lahmar, un registre qui ne lui sied guère et prive l'équipe de son apport indéniable dans les phases offensives. De plus, le positionnement de ce dernier devant la charnière centrale de la défense de l'Etoile et la distance énorme qui l'éloigne des 30 derniers m adverses privent l'équipe des ouvertures lumineuses de Lahmar à l'adresse des attaquants et de sa lecture intelligente du jeu. Notons, pour finir, les flottements récurrents et les espaces énormes laissés par le tandem Boughattas-Bédoui au centre de la défense. Ces deux derniers ont multiplié les erreurs de placement et de couverture mutuelle. Des défaillances amplifiées par l'adoption «étonnante» du système du hors-jeu au niveau de la ligne médiane carrément, une formule suicidaire face à des joueurs du TPM vifs et alertes tels que Assalé, Kalaba et Bolingi. En bref, les Etoilés —Benzarti en premier— doivent «oser» changer certaines options et rectifier le tir à plusieurs niveaux avant le match retour où tout reste possible, compte tenu de la force de caractère et de la détermination des coéquipiers de Abderrazak. Ils ont dit Louhichi : «On a perdu beaucoup de ballons face à un adversaire coriace de la trempe du TPM. On n'a pas réussi à maîtriser la ligne médiane et on n'a pas trouvé la vitesse nécessaire pour surprendre l'adversaire. Tout reste possible pour le match retour». Hubert Vélud : «A part les 15 premières minutes, on a maîtrisé le match à notre guise. Je suis frustré de ne pas pouvoir concrétiser le nombre important d'occasions de but qu'on s'est créé. C'est un très bon résultat face à une formation de la trempe de l'Etoile, de surcroît, dans son fief».