Des voix s'élèvent avec de plus en plus d'insistance appelant au remplacement d'Ellili. Toutefois, la situation n'est pas aussi simple que cela Chiheb Ellili va-t-il résister durant la vingtaine de jours de trêve à la polémique qui n'en finit pas sur le niveau atteint par ses hommes dans cette première partie de la saison? Le sursis, dont il bénéficie de la part de ses employeurs, lui suffira-t-il pour faire décoller le projet de jeu mis en place? En tout cas, lui, il y croit et il l'a dit dimanche après le nul ramené de Ben Guerdane : «Avec la rentrée de Ndaye et Sylvestre, et un Tijani Belaïd mieux au point, nous devons faire beaucoup mieux. Face à l'USBG sur le tartan de Ben Guerdane, il nous a manqué ce petit plus qui fait la différence», a-t-il déploré. Petit plus? Eh bien, le club «noir et blanc» aura besoin de davantage que cela tellement il donna l'image d'un ensemble ordinaire, pas très ambitieux, et aux ressources offensives notamment très limitées. Il pouvait jouer de la sorte une ou 2 heures sans jamais trouver l'ouverture tellement il donnait l'impression de tourner en rond. «Notre adversaire nous a privé d'espaces au milieu et fermé les issues menant par l'axe à ses buts», analysait le coach «noir et blanc». Dans un tel cas de figure, il aurait fallu se rabattre sur les ailes, mais le CSS n'en avait pas visiblement les moyens. Si Hamza Mathlouthi tenta quelque chose côté droit, il n'en fut pas de même sur l'autre versant. Slim Mahjbi fut timoré, ne s'engageant jamais à cent pour cent dans sa contribution offensive. Les rushes dévastateurs de l'ancien latéral gauche et meilleur buteur de la saison dernière, Ali Maâloul, vont énormément manquer aux «Noir et Blanc» durant cet exercice. Son sens du but commence déjà à faire défaut. Un seul étranger Bien entendu, on ne se sépare pas impunément de trois piliers comme Maâloul, Moncer et Ajayi en même temps sans causer des dégâts. Et cela n'est pas le fait d'Ellili, car si cela ne tenait qu'à lui, il aurait fait signer un contrat à vie à ce trio d'as. D'ailleurs, dimanche — cela lui arrive rarement —, le CSS n'a aligné qu'un seul étranger, le régulateur du milieu, Fallou Niang. Il attend la qualification — définitive — de l'attaquant sénégalais Mohamed Waliou Ndaye et du Camerounais Sylvestre Mpindi Ekani. La trêve va sans doute permettre, également, d'améliorer l'intégration des Korbi, Habassi et du prometteur Ben Ali, et d'affiner les automatismes. Le coach sait qu'il a du pain sur la planche, que le CSS new-look n'est peut-être pas aussi fort que celui de la saison dernière comme le prouve du reste son départ cette saison. Alors qu'il avait aligné il y a un an une belle série de sept victoires consécutives pour son entame de saison, il en est réduit cette fois à redouter un déplacement à Ben Guerdane, à souffrir face à quelques équipes à sa portée. A ne pas assumer pleinement son statut d'un des favoris pour le titre. Les temps ont bel et bien changé. Le bureau de Moncef Khemakhem, conscient des limites de la dernière campagne du mercato, va-t-il privilégier la voie de la raison et du réalisme en soutenant l'entraîneur dans une patiente œuvre de reconstruction? Ou se pliera-t-il plutôt à la vox populi impatiente et implacable, qui appelle à un changement de cap au prétexte qu'Ellili avait déjà eu une chance la saison précédente qu'il avait gâchée sur la ligne d'arrivée ?