On «dégomme» l'entraîneur pour s'acheter une «paix» ou plutôt pour décréter une trêve... Trois journées de disputées et déjà quatre techniciens remerciés. De toute évidence, la majorité de nos clubs n'ont pas de stratégie ni de plan d'action. Leur agenda n'est motivé que par les résultats et la fonction primaire de caresser les supporters dans le sens du poil. Cette orientation pragmatique est-elle pour autant porteuse ? Que nenni. Cette prise en compte du très court terme engendre forcément l'instabilité et l'incohérence. Appréciez la continuité prônée la saison passée par les clubs leaders, tels que l'Etoile, l'Espérance et le Club Sfaxien. Benzarti, Souayah et Ellili ont été maintenus, et les résultats probants furent à la hauteur des voies suivies et du positionnement des exécutifs respectifs des clubs. Même du côté de l'ES Métlaoui, Mohamed Kouki, en dépit d'un retard à l'allumage, a été maintes fois confirmé et le statut atteint par les Miniers lui a donné raison. Bref, la course au changement sans vision, c'est seulement une perception dudit changement. Mais revenons à nos moutons et à cette valse des techniciens déjà rampante. La perception du changement Derniers en date parmi les «entraîneurs consommables», Bernard Rodriguez, limogé et remplacé provisoirement par Kamel Zouaghi. Ce qui est étonnant est en rapport avec la mission d'intérim confiée à Zouaghi. Ce dernier veillera ponctuellement sur les destinées des Verts en attendant la nomination d'un autre entraîneur qui pourrait être le Serbe Dragan Cvetkovic. Eventuel retour aux sources pour Dragan, ce dernier ayant déjà assuré cette mission en 2010. Autre technicien partant, mais d'un commun accord cette fois-ci (quelle élégance !), Sofiane Hidoussi a été débarqué suite à la première contre-performance des siens. Pourtant, le CAB a aligné deux victoires de rang en ce début de championnat. Ce qu'il n'a pas réalisé depuis des lustres. Pour un club qui a perdu plus d'un joueur cadre (Rejaibi, Ghrab, Machani, Hamza Mathlouthi et même Mohamed Ali Mhadhebi), ce n'est pourtant pas si mal comme entame d'exercice. Pour rester dans le giron cabiste, l'ex-coach de la JSK, Pascal Janin, a été intronisé directeur technique. Khaled Mrad a pris en main la présidence de la section football, Walid Yormani et Hassen Bjaoui ont été chargés des entraînements des gardiens, Bilel Yaken s'occupera de la tendance du football, Mohamed Ben Messaoud a remplacé Amor Ounis à la préparation physique. Et, Mahmoud Ouertani coiffera tout ce beau monde à la direction sportive des Requins du nord. Notons d'ailleurs que ce dernier pourrait, le cas échéant, tout simplement prendre en main les destinées du CAB. Passons du nord au sud où le CSS a déjà entériné le départ de Chiheb Ellili. Selon toute vraisemblance, il serait remplacé par Gianni Bortoletto, technicien franco-italien ayant exercé à l'Africa Sports de Côte d'Ivoire, à Lecce en tant qu'adjoint et à la Fiorentina de Florence. Pour clore ce survol des changements fréquents d'entraîneurs, rappelons que Lâssaad Maâmer a déjà quitté l'Olympique de Sidi-Bouzid, alors que Lotfi Sebti est sur la sellette du côté de l'Olympique de Béjà. Nous n'en sommes qu'au tout début du parcours et à chaque ronde, l'entraîneur, ce bouc émissaire tout désigné, ne manque pas de faire les frais des choix discutables des bureaux directeurs.