L'équipe ne peut seulement s'en remettre au jeu direct avec un brin de réussite. Il y a toujours des choses à rectifier, on n'est jamais totalement satisfait, même quand les trois points sont au bout de l'effort, même sans rendre une copie impeccable, l'on ne retient que le positif. Après quatre journées de championnat, le CA est donc toujours invaincu et a enchaîné un quatrième succès de rang via un réalisme froid qui en dit long sur la détermination des joueurs. Ces joueurs-là ont bien joué le coup à Métlaoui. L'effet de surprise a été payant avec un but d'entrée de jeu et un second vers la fin. Ils étaient là pour jouer et prendre du plaisir, c'est une belle satisfaction pour le staff technique, quoique les siens aient aussi joué avec le feu, comme a noté à juste titre le coach clubiste quelques minutes après le coup de sifflet final. De retour de blessure, Belkhiter s'est lui aussi montré à son avantage. Il peut toutefois mieux faire volet relance, dédoublement et surnombre. Mais c'est aussi un autre joueur, Oueslati, qui a confirmé ses bonnes dispositions en ce début de saison. D'abord sur une frappe enveloppée, puis sur une frappe croisée qui aurait pu faire mouche. Le milieu clubiste était de tous les bons coups. Le costume de détonateur du CA lui va si bien. Le Club Africain a aussi, semble-t-il, appris à gagner et surtout à gérer. Qu'il semble loin le temps où l'équipe marquait la première, puis se faisait rejoindre et même épingler parfois. Les Clubistes gèrent leur avance, même s'ils ont parfois voulu trop gagner de temps. On attend toutefois encore ce match référence, un match plein de la part du CA. A cet effet, l'on n'aura été servi que par à-coups. Car la plupart du temps, la rencontre a été décousue. De quoi rappeler que certains parmi les jeunes sur le terrain sont encore en formation! Cependant, ils peuvent clairement s'appuyer sur ce qu'ils ont montré à Métlaoui pour continuer à progresser. Avec les Ouedherfi, Haddedi, Chenihi, Oueslati, Khlil, Ghandri et Jaziri, vous obtenez une équipe rajeunie par rapport à la saison dernière, mais, paradoxalement, avec plus d'expérience via des compétiteurs qui ont quand même mis beaucoup d'énergie dans la rencontre. Encore en gestation En dépit d'un fond de jeu encore en gestation, le onze semble sain, performant et parfois même rafraîchissant. Le Club Africain ne laisse pas échapper de points en ce début de saison. Et quand le tandem Chenihi-Oueslati va, tout va au CA. L'année dernière, l'ex-Madrilène Kader Oueslati était passé à côté de son début de saison à cause notamment de tensions au sujet de ses émoluments. Comme par hasard, les Clubistes avaient réalisé une saison laborieuse. Maintenant, le joueur est concentré sur le terrain et cela se voit. Tant mieux pour Kaïs Yaâkoubi et pour le CA. La réussite relative actuelle prouve que le club de Bab Jedid a un effectif de qualité et de la réserve sur son banc pour faire tourner. Il y a des signes qui ne trompent pas. Un réalisme insolent, un bon gardien, un buteur régulier et un stratège de plus en plus performant au cœur de la manoeuvre, le CA est de toute évidence sorti de la crise. Sur le synthétique de Métlaoui, le leader a assumé son statut, et ce, en dépit d'une solide opposition adverse. Métlaoui a en effet monopolisé le ballon (65% de possession) et a gagné pratiquement 90% des duels, tout en se montrant percutant mais maladroit à l'entrée de la surface. Prochainement, face au Stade Gabésien des Fouzai, Essifi, Ahmed Hosni, Aliou Cissé et Fabrice, il faudra forcément se montrer plus véloce et rigoureux en défense. Globalement, le CA de Kaïs Yaâkoubi n'hésite pas à laisser la possession du ballon cette saison, mais marque surtout grâce au jeu direct. Pourquoi ? Parce qu'il compose avec les moyens du bord. Chacun ses mots pour décrire le plan de jeu. Mais l'équipe ne peut seulement s'en remettre au jeu direct avec un brin de réussite. Cela souligne autant les qualités des individualités que les carences collectives de l'équipe.