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L'Unesco face à l'hégémonie ou Le civilisationnel à l'épreuve du politique
Variations sur fausses notes
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 10 - 2016


Par Slaheddine GRICHI
Il fut des hommes, rêveurs et éclairés qui, dès le début des années 20 du siècle dernier et malgré les guerres, la colonisation bien installée de par le monde et l'opposition naissante entre capitalisme et communisme, ont cru en l'éducation en tant que vecteurs pouvant, à terme, rapprocher les peuples, assouplir les clivages et contribuer à l'instauration d'un monde meilleur, dans le sens de plus juste et moins matérialiste. C'est ainsi que furent créés coup sur coup la Commission internationale de coopération intellectuelle (1922) puis le bureau international d'éducation (1925). Ce dernier fait désormais partie intégrante — tout en demeurant autonome — du secrétariat de l'Unesco.
Les séquelles de la Première Guerre mondiale étant profondes, le communisme s'affermissant en Russie et le nazisme allemand naissant, ces deux organismes, fondés en Europe, n'ont pu bénéficier du climat ni des fonds susceptibles de leur permettre d'asseoir leur action et de concrétiser leurs objectifs. Mais ils auront eu le mérite majeur d'avoir tracé la voie et d'avoir inspiré les ministres alliés de l'Education de se réunir en conférence à Paris en 1942, pour se projeter dans l'après-guerre et réfléchir sur les systèmes éducatifs capables de favoriser les grandes valeurs au détriment des tendances guerrières et hégémoniques. Aussi et dès la fin de la IIe Guerre mondiale, 40 Etats signeront un traité pour la création d'un organisme dont le but est d'instituer une véritable culture de la paix et dont l'esprit est de consacrer la solidarité intellectuelle et morale de l'Humanité. L'Unesco (l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture), rattachée à la plus haute institution internationale, vit ainsi le jour. Au fil des ans et des indépendances successives des pays colonisés, elle réunira parmi ses membres, en dépit de quelques défections provisoires, la quasi-totalité des Etats du monde.
Cet historique jette une lumière sur la mission civilisationnelle, pacifiste et humaine de l'Unesco. Ses décisions, malgré leur caractère non contraignant, ont de ce fait une grande influence politique et médiatique. Aussi, les pays riches qui renflouent le plus sa caisse tout en profitant le moins de ses actions (un petit «tribut» par rapport à ce qu'ils gagnent ou soutirent des pays nettement moins nantis), exercent-ils des pressions pour que l'Unesco ne les froisse pas et n'aille pas à l'encontre de leurs intérêts politiques.
La question
d'Al Qods
C'est pourquoi, par exemple, Ronald Reagan, qui reprochait à l'organisme d'être devenu «socialisant», a décidé en 1985 le retrait de son pays (1985-2003). Il sera imité par la Grande-Bretagne (1986-2007). Obama ne sera pas allé jusque-là, mais il suspendra quand même le soutien financier des USA, dès l'admission de la Palestine et de sa représentation.
Aujourd'hui, l'Unesco est de nouveau sur la sellette par des pays qui ne voient de justes que leurs choix... intéressés. Ils décrient l'adoption, le 18 octobre, en Conseil exécutif une résolution relative au vieux Jérusalem-Est. Ils reprochent au texte et à son esprit de parler de puissance occupante (Israël a fait main basse sur l'ensemble d'Al Qods et de la majeure partie des territoires accordés par l'ONU aux Palestiniens), de dénoncer la poursuite des fouilles archéologiques dans la vieille ville et alentours (des faits établis et visibles), de condamner les répétitives agressions et mesures illégales contre les musulmans se rendant à la mosquée Al Aqsa (une vérité ne souffrant pas l'ombre d'un doute) qui est de surcroît, régulièrement prise d'assaut par les orthodoxes juifs (ils sont effectivement tolérés par les autorités de l'Etat d'Israël). Quoi de plus normal et de plus logique qu'un organisme international censé protéger les sites et les monuments historiques et civilisationnels réclame le retour au statu quo qui prévalait à Al Qods-Est jusqu'en 2000 ? Cela constitue un minimum.
L'opposition, notamment américaine, allemande et britannique, l'abstention au vote d'une vingtaine de pays et les distances prises par la directrice générale par rapport au texte ne changeront rien à la portée de cette résolution, même si elle n'est pas appliquée, ni ne le sera... dans l'immédiat.
L'Etat d'Israël et ses soutiens ont leurs machines médiatiques, les moyens financiers et le pouvoir politique pour exercer toutes les pressions, l'Unesco aura quand même assumé — autant que possible et concernant Al Qods-Est au moins — son rôle éducatif, scientifique et culturel. Et ce n'est pas une «belle jambe».


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