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La volonté de réussir et la force de résister Eliminatoires de la coupe du monde (Russie 2018) — Groupe A — Deuxième journée — Ce soir (20h00) à Alger: Libye-Tunisie
L'envie de gagner amène les victoires... L'équipe de Tunisie peut-elle redevenir ce qu'elle était, ou encore ce que nous aimons qu'elle soit? C'est là une question qu'on ne cesse de se poser à l'approche de chaque échéance importante et de chaque épreuve exigeante et contraignante. Une question à laquelle on ne trouve pas toujours de réponse. Il faut dire que c'est tout le football tunisien qui est resté structurellement prisonnier d'une organisation qui date de l'âge de pierre. Il brasse des centaines de millions et il est encore géré comme une petite entreprise, c'est-à-dire de façon artisanale. Ce n'est malheureusement pas un constat, c'est désormais une évidence : il est entraîné dans une spirale à multiples facettes: sportive, morale, éthique, humaine. La sélection était ces dernières années si pauvre en valorisation qu'elle se trouve à chaque fois contrainte d'afficher une si grande impuissance. Dans les différentes considérations, individuelles ou collectives, il a été rarement question de vrai football, de projets sportifs. Souvent et dans tout ce qu'elle entreprend, il y a comme un mélange d'idéal et d'imparfait. On ne bougeait que pour ne rien changer!... Au fil du temps, on se rendait compte qu'il n'est pas si simple de séparer le bon grain de l'ivraie en sélection. Mais si on va droit au but et sans langue de bois, l'on n'hésitera pas à considérer ces dernières périodes comme étant des années d'abaissement, d'avilissement des résultats et du déchirement pathétique dans les rangs de la fédération. Des années funestes pour le football tunisien, que l'on n'oubliera pas de sitôt et dont on voudrait, en même temps, ne plus jamais se souvenir. Il faut reconnaître qu'il y a eu quand même des éclaircies. Mais souvent dans la grisaille, notamment lorsque l'équipe parvenait à évoluer et à gagner du temps. Mais de façon générale et à des années-lumière des méthodes qui avaient su définir une vraie identité de jeu et un collectif uni et solide, elle a longtemps avancé, et peut-être qu'elle continue encore à le faire, sans boussole, avec un groupe éparpillé et désemparé. Quelque part, le rendement et le comportement des joueurs étaient devenus un symbole de décadence. On voyait mal les bonnes volontés associer leurs actions à une sélection dont les valeurs ont explosé. Il y en a qui pourront encore s'interroger sur leur implication, d'autres encore tourneront le dos à un milieu de football déjà vilipendé pour ses dérives. Mais le public a sans doute oublié de se précipiter pour voir l'équipe de Tunisie évoluer sur le terrain. Encore merci, les hommes qui sont passés par là et qui continuent encore à dicter leur loi!... Une nouvelle vocation En football, et tout particulièrement dans le parcours des équipes nationales, la performance sportive est une chose et la persévérance en est une autre. La sélection se trouve aujourd'hui affrontée à la volonté de réussir et à la force de résister. Bien sûr, selon ses moyens et le genre d'adversaire auquel elle est censée faire face. L'envie de gagner amène les victoires. C'est incontestablement le mot d'ordre qu'elle devrait afficher ce soir face à la Libye dans le cadre de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Une victoire, après celle obtenue contre la Guinée lors de la première journée, en appelle une autre. Il faut dire que la sélection a plus que jamais besoin de rassurer. Dans cet ordre d'idée, Kasperczak devrait œuvrer à remettre les choses à leur place et à réhabiliter une équipe qui s'est longtemps égarée. Plus qu'aider les joueurs et la sélection, son devoir et ses prérogatives consistent aussi à favoriser l'émergence de tout le football tunisien. D'une équipe en gestation qui patine et qui piétine, la sélection se doit de valoriser son jeu et tout le comportement de ses joueurs. L'inspiration, l'imagination et la créativité font toujours défaut. Mais la bonne graine est encore là. On ne cessera jamais de le répéter: l'image du football tunisien dépend beaucoup de ce genre de compétition. Notamment la Coupe du monde et ses différentes versions. On juge aux résultats. Mais aussi au jeu. Parfois le jeu avant les résultats. S'il y a une chose sur laquelle on devrait insister aujourd'hui, ce sera l'esprit qui doit régner, c'est-à-dire que l'enjeu n'est jamais l'ennemi du spectacle. Les joueurs peuvent justement pousser la démonstration jusqu'à la perfection. Ils devraient accréditer l'idée selon laquelle la sélection est bel et bien le rassemblement des joueurs les plus costauds, avec notamment une expression à base de talents individuels additionnés. L'équipe nationale devrait symboliser le savoir-faire à la fois individuel et collectif de toute une équipe. Dans la foulée aussi bien des éliminatoires du Mondial que de la phase finale de la CAN, la sélection est dans l'obligation de changer de vocation. Ses nouvelles alternatives devraient s'inspirer des exigences des épreuves dans lesquelles elle doit viser haut et aller loin...