Deux représentations de la troupe de l'association tunisienne «Makamet» sur les scènes de l'Opéra du Caire, avec un hommage appuyé à la fraternité tuniso-égyptienne, à la mémoire des deux géants de la musique arabe. Après avoir fait ses preuves à Carthage en août dernier, «Makamet» vient de s'imposer au Caire. L'Association tunisienne des amis de la musique et sa troupe «Makamet» viennent en effet de participer avec brio à la 25e session du Festival du Congrès de la musique arabe, tenu au Caire en Egypte du 31 octobre au 13 novembre. Sous la direction artistique du maestro et professeur Nawfel Ben Aïssa, également virtuose du violencelle, et sous la baguette de la jeune mais non moins virtuose de la cithare (qanoun), Haïfa Halouani, la formation tunisienne a donné deux représentations. Deux soirées sur les scènes de l'Opéra du Caire, à une journée d'intervalle avec un hommage appuyé à la fraternité tuniso-égyptienne, à la mémoire de deux géants de la musique arabe, feu Salah el Mehdi (Tunisie) et feu Attiya Charara (Egypte). Avec un répertoire trié sur le volet de son spectacle «Mouachah», la voix de la très talentueuse Rihab Essghaïer, professeure de chant à l'Institut supérieur de musique de Tunis, une chorale bien rodée et des instrumentistes de très haut niveau, la troupe a séduit un public averti. C'est en tout cas ce que nous avons su à travers les retombées de presse relatives aux deux spectacles qui ont été retransmis intégralement et en direct par une chaîne de la Télévision nationale égyptienne. Hommage aux deux géants, à la fois compositeurs et instrumentistes, à travers leurs œuvres respectives mais aussi à travers le virtuose du violon, le maestro Hassan Charara, fils du second et le nom moins virtuose du nay (flûte orientale), Farès Sancho, petit-fils du premier. Sachant qu'Attiya Charara avait participé sur invitation de Salah El Mehdi, fin des années 50 du siècle dernier, au perfectionnement des musiciens de la troupe permanente de la Radio tunisienne. Satisfaction sur toute la ligne : «Nous avons été reçus très chaleureusement par les responsables du festival et tous les moyens humains et matériels ont été mis à notre disposition pour aider à notre réussite». C'est ce que nous a confié Bouthaïna Allani Halouani, présidente de l'association, à distance depuis Le Caire, mais aussi à son retour à Tunis. Et de poursuivre en faisant l'éloge de Rihab Essghaïer pour sa remarquable prestation. La troupe a par ailleurs été reçue par la professeure Jihène Moursi, directrice de l'Opéra du Caire, et par la professeure Inès Abdeddeyem, directrice du festival, qui porte le nom du fameux et historique 1er Congrès de la musique arabe, tenu au Caire en 1933, qui a vu la participation d'une délégation tunisienne conduite par Cheikh Khemaïes Ternane. «Nous avons bien apprécié le sérieux dans l'organisation des spectacles de la part des responsables égyptiens et un respect impressionnant pour la scène», nous a, pour sa part, confié Haïfa Halouani, choisie par le Pr Ben Aïssa pour diriger la troupe. Et la cithariste de nous expliquer que tous les aspects techniques étaient excellents et la troupe a ainsi pu se concentrer, d'une part, parce que face à un public venu pour écouter, et, d'autre part, grâce à l'absence de perturbations sur scène comme c'est le cas de bon nombre de spectacles. Perturbations du genre arrangements de certaines défaillances du côté de la sonorisation ou le va-et-vient de certains photographes. Rappelons que «Makamet», l'Association des amis de la musique, a été créée en 2012 sur initiative de parents et d'élèves de divers conservatoires de musique en Tunisie avec pour objectif de participer à «développer le talent musical des amateurs et des professionnels, à les encadrer, à leur procurer le cadre idéal pour un perfectionnement assuré par des experts afin de cultiver une création musicale de qualité». Autre objectif de l'association, «rendre hommage aux artistes ayant servi la musique tunisienne et arabe, et contribué à la hisser à une dimension universelle». Notons enfin que Makamet s'est produite sur plusieurs scènes avec divers répertoires musicaux classiques, tunisiens et arabes, et a toujours œuvré pour assurer la participation, comme invités d'honneur et parrains de la jeune association, certains musiciens talentueux de renom, tels que Zied Gharsa, Asma Ben Ahmed et Sonia M'barek.