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Khaled Ben Yahia (ancien capitaine de l'ESTet de l'equipe de Tunisie) : «Lahmar doit faire l'effort» Dossier : LA SELECTION PEUT-ELLE PASSER LE CAP DES QUARTS À LA CAN?
Pour l'ancien libero de charme de l'Espérance Sportive de Tunis et du onze national, «même si l'appétit vient en mangeant, comme on dit, il faut procéder de manière rationnelle et modérée», à l'occasion de la prochaine campagne continentale. «Pour faire avancer les choses, un travail rigoureux d'évaluation des forces et des faiblesses de l'équipe de Tunisie est indispensable. En vérité, celle-ci n'est pas mauvaise du tout, mais en même temps, elle ne casse pas la baraque. Il faut, donc, la soutenir à fond, se laisser convaincre que nous avons des joueurs de qualité, y aller match par match sans toutefois mettre trop de pression sur le groupe. Plus concrètement, nous devons procéder match par match et adopter une posture rationnelle et modérée, dans le genre qui veut que l'appétit vient en mangeant. Rien ne sert, en effet, de tirer des plans sur la comète et nourrir les espoirs les plus fous pour aussitôt déchanter sur une simple erreur arbitrale comme cela nous était arrivé il y a deux ans en Guinée équatoriale. Rassurez-vous : en agissant ainsi, nous ne témoignons guère d'un manque d'ambition, mais plutôt d'un minimum de réalisme. La première question à poser est de savoir si la Tunisie possède les joueurs capables de la mener au-delà des quarts de finale. L'ossature est là. Elle se compose du noyau dur, de l'épine dorsale qui comprend les Aymen Mathlouthi, Hamdi Nagguez, Aymen Ben Amor, Ali Maâloul et Wahbi Khazri. Ce sont tous de bons joueurs capables de passer le premier tour, la phase des poules. Toutefois, pour réussir le saut de qualité, et apporter le coup de reins décisif, il faut un ou deux grands joueurs au milieu et en attaque de niveau international. Taha Yassine Khenissi a prouvé qu'il sait compenser ses limites techniques par une volonté et une persévérance admirables. Mais est-ce que cela suffit pour aller loin? Quant à Hamza Lahmar, tout le monde en convient, il possède un excellent registre technique. Toutefois, sur le plan de l'effort et du dynamisme, ne risque-t-il pas de succomber à une certaine suffisance? Peut-il produire l'effort nécessaire pour apporter ce surcroît de qualité technique indispensable si l'on veut aller plus loin que les quarts? Je crois que plus Lahmar sera en forme et rayonnant aussi bien techniquement que physiquement et plus tout le groupe montera en puissance. Il est un joueur qui peut bonifier le groupe : Naïm Sliti, celui entrevu durant la seconde période contre la Libye. «Fraîcheur et énergies» Pour ce qui est de la phase précompétitive, le sélectionneur national possède suffisamment d'expérience et de temps pour individualiser la préparation. De plus, la présence dans le staff d'un préparateur physique de la trempe de Jalel Hergli est un gage de réussite. Car sur le plan physique, il faut répondre présent notamment dans les duels qui demeurent primordiaux dans une compétition de l'envergure de la CAN. Nos joueurs auront à cet égard besoin de fraîcheur et d'énergies afin d'être performants. Le fait que le championnat a dernièrement observé une bonne cadence est tout bénéfice. Une simple lecture de notre palmarès nous rappelle que la Tunisie n'a que rarement été boutée «out» après la première phase. Et il n'y a pas de raison pour que cela change cette fois-ci. Tout le monde part à chances égales, y compris le Zimbabwe qui constitue l'énigme de notre poule. Car les deux autres rivaux, on ne les connaît que trop. Le Sénégal est composé d'une armada de professionnels exerçant dans de grands clubs européens. Quant à l'Algérie, elle n'est pas en reste avec ses vedettes Mahrez, Slimani, Boudebouz... «Ben Amor, Lahmar et Sliti» A mon avis, au sein du team national, la révélation sera Mohamed Amine Ben Amor, capable de résister sur la durée et qui se trouve depuis deux ans sur une phase ascendante. Son rendement est resté constant, le jeune pivot étoilé ne sacrifiant jamais à une quelconque euphorie de mauvais aloi. Pour sa part, s'il fait l'effort mental et physique espéré, Hamza Lahmar peut se révéler l'agréable surprise de la CAN. Tout comme Naïm Sliti, du reste, très compétitif et aligné régulièrement par son club, Lille. Ce qu'on attend d'eux, c'est de témoigner de réelles qualités de surpassement».