L'investissement dans l'élevage des chiens rapporte gros à des jeunes qui se sont spécialisés dans l'élevage et la vente d'animaux de compagnie. Certains le font pour gagner de l'argent de poche, d'autres par nécessité, mais dans les deux cas, c'est un petit métier qui rapporte et qui n'exige pas de diplômes. L'élevage et la vente d'animaux de compagnie. Un petit métier en vogue chez nos jeunes, et qui peut renflouer la bourse. Et c'est surtout la race des chiens qui a la cote par ces temps d'insécurité qui courent. Une visite au Souk Moncef Bey nous a menés à la découverte de ce commerce florissant. De la passion au petit métier Tout commence par une passion bien ancrée chez l'être humain, s'occuper des petites bébêtes. On prend au début du plaisir à élever des oiseaux et des chiens jusqu'au moment où la décision d'en faire un petit métier est prise. Et si l'investissement dans l'élevage de certains animaux de compagnies n'est pas rentable, celui des chiens procure, de nos jours, un bénéfice plus important. Pas besoin d'un jardin ou d'un terrain bien vaste, il suffit pour certains jeunes d'un petit coin dans la cour d'une maison où l'on pourrait abriter l'animal en question. Ils n'ont pas besoin de dresseurs professionnels et n'ont jamais visité le vétérinaire, contrairement à bien d'autres, soucieux surtout de la santé de leurs chiens. C'est là que réside toute la différence. Certains oublient que l'élevage d'un animal est une responsabilité avant tout. Ils pensent au prix de la vente et font fi de toute autre mesure de sécurité. Un rottweiler peut dépasser les deux mille dinars A l'entrée du Souk Moncef Bey, le spectacle des molosses fait peur. Un frisson vous parcourt l'échine rien qu'à la vue de ces bêtes sans muselière vous fixant du regard. «Vous êtes acheteur ? Avancez, il ne faut pas avoir peur, c'est un rottweiler de race pure», confie son maître, un jeune d'une vingtaine d'années. Le rottweiler est un chien supérieur à la moyenne, au corps bien musclé, dont le poids peut atteindre 50 kg. Son maître ajoute que c'est un chien de défense très puissant, un bon gardien pour les enfants. Pour le prix, il demande mille dinars. Et d'ajouter : «J'en ai un autre à la maison, il coûte plus de deux mille dinars !». D'autres jeunes, qui n'avaient même pas la vingtaine, vendaient des pitbulls — pourtant interdits —, dont le prix variait entre 80 et 150 dinars, sans une garantie aucune. Pas le moindre carnet de santé. Le plus important pour ces jeunes, c'est de rentrer les poches pleines. Il y a pourtant des jeunes qui ne lésinent pas sur les moyens pour assurer les meilleures conditions de la vente. Certificats de dressage et papiers de soin sont remis à l'acheteur en bonne est due forme .Quand on paie la bagatelle de plus de 1.500 dinars pour un berger allemand, un berger belge, ou pour un rottweiler, on exige toujours ce genre de papiers. Un peu plus loin dans le souk, d'autres races de chiens font le bonheur de nos jeunes vendeurs et, bien sûr, des enfants et leurs parents. Des chiens de poches à 100 dinars et des chiots à 50 dinars. Absence de contrôle et de cadre juridique Ce commerce florissant chez nos jeunes ne peut en aucun cas justifier certains dépassements dont, en premier lieu, l'absence de carnets de santé qui peut avoir des impacts très négatifs, ainsi que la circulation dans les rues des chiens d'attaque sans muselière avec les risques qu'on connaît. Dimanche, 22 janvier, aucun chien en vente au Souk Moncef Bey ne portait de muselière, malgré la présence sur les lieux de plusieurs enfants avec leurs parents. Aucun contrôle non plus de la part des autorités. L'absence de cadre juridique aidant, des jeunes se permettent le luxe d'organiser des combats entre chiens d'attaque dans certaines zones d'habitation, avec des paris sur le gagnant.