Bouabsa était le meilleur Meilleur buteur de l'histoire du CSHL avec 53 buts, une réalisation de plus que l'ex-star des Verts, Sâad Karmous, Mounir Shili, attaquant vertueux des années 80 qui carbure à l'instinct, incarne ce football si particulier des Hammam-lifois qui leur a permis de brandir la trophée de la Coupe de Tunisie lors d'une finale mémorable face au CA en 1985. Ce jour-là, les Banlieusards ont connu leur heure de gloire après des années de vaches maigres. Le n°9 du CSHL nous en parle comme si c'était hier : «Nous étions tellement motivés par le challenge qui s'offrait à nous. L'objectif était double : renverser le CA et inscrire notre nom au livre d'Or de Dame Coupe. Car nous étions pointés du doigt comme l'équipe qui n'arrive plus à glaner des titres. Ce qui nous a galvanisés plus qu'autre chose. Puis, jouer une finale face aux Bayari, Chargui, Naili, Fessi et autre Abdelli. Quoi de plus valorisant que de les battre au bout d'une apothéose intense au vrai sens du terme. Il faut savoir que le CA venait de cartonner l'EST quelques semaines auparavant, un cinglant 5-1 qui est resté dans les annales. C'est dire le degré de motivation qui nous animait. Un CSHL pimpant mais qui a tout de même enfilé le costume d'outsider aux dents longues. Ce jour-là, nous étions bénis par la grâce de Dieu. Sahbi Sebai, Tasco, Guizani, Kasri, Soula, Jelassi, Khiari, Seddik, Bousnina, Laghmoud et j'en passe ont écrit l'une des plus belles pages du club de Boukornine. Quant à notre coach, le Yougoslave Dietsha, il a bien joué le coup, préparant le groupe comme il le fallait. Bien entendu, il n'y a pas eu que des bons souvenirs. Je me rappelle avec amertume notre campagne continentale par la suite. Nous avons bien débuté, que ce soit face aux Sénégalais de l'AS Diaraf et les Marocains de Difâa Al Jadida. Mais nous avons chuté face aux Gabonais de l'AS Sogara. Cette période-là, un certain André Nagy avait succédé à Dietsha jugé trop défensif dans son approche du jeu. Bref nous sommes sortis avec les honneurs en demi-finale mais nous voulions le titre !». «On s'est trompé d'équipement!» «Pour l'anecdote, sachez que nous nous sommes trompés d'équipement, précisément de souliers ! Nos avons enfilé des crampons adaptés à un terrain sec comme de la braise. Or, il a plu des cornes et on est parti en vrille à chaque accélération, appui et coups de reins! Pour avoir été un avant-centre, je pense que l'enseignement en ce sens a beaucoup évolué. Le flair, la vitesse et le bon placement, c'est important. Mais il faut aussi assurer la couverture, dédoubler, permuter et anticiper. A ce titre, j'ai eu la chance d'être entraîné par un grand monsieur, en l'occurrence Jameleddine Bouabsa entre 74 et 82. Les astuces, la roublardise et la faculté à garder la tête froide, c'est lui ! Je suis ainsi devenu M. penalty grâce aux petites ficelles du métier. D'ailleurs, Abdelmajid Chetali en sait quelques chose pour m'avoir abordé lors d'un mach entre les vétérans de la sélection 78 et l'AS Ariana. Il m'avait rappelé le penalty litigieux quand j'avais piégé Chérif suite à un contact. Idem face au CA quand Faouzi Sghaier a été fou furieux suite à un penalty qui me fut accordé. Sur ce, j'ai eu affaire à des défenseurs adverses coriaces tel que Chargui, Sghaier, Gaddour, Elyes Ben Salah, Chalouf, Yassine Dziri, Ouahchy, ainsi que d'autre joueurs de champ à l'instar de Mizouri et Garna. Pour revenir au «must» des joueurs du CSHL, je pense que Khaled Hosni et Jameleddine Koptane sont les meilleurs de l'histoire des Verts. Volet historique de mon passage au CSHL, j'ai tout d'abord fait mes premiers pas au CSHL grâce à Mejri Henia. J'ai signé avec les cadets en 1970 avant d'être lancé dans le bain des séniors en 1975 face au CSS, sur le front, aux côtés de Tarak Gharbi. Puis, par la suite, j'ai signé dans un club belge, la Roche, un petit coin de paradis. Chapitre entraîneurs qui ont compté, je citerais Mejri Henia, Slah Ben Gamra, Abdelaziz Zouari, Hedhili Fayala, Bouabsa, Mokhtar Tlili, le Russe Vladimir, Amor Dhib, Dietscha et Nagy. Bouabsa était le meilleur. Quand à Vladimir, se devise étai claire : courir jusqu'à mourir ! Volet meilleur match disputé par votre serviteur, je me rappelle de celui face au SG au Zoutien. Nous étions menés 2-0. Il restait un quart d'heure et on marque 5 buts !! Un doublé de ma part, un festival des Kamel Mghirbi, Seddik, Bejaoui et Razghallah. En équipe nationale, nous vivions dans l'ombre de la sélection de 78 qui prit part au Mondial Argentin. Avec les Bayari, Ben Mahmoud et autre Zoubeir, nous avons pris part à la campagne du Mondial 82. Nous avons battu la grande équipe du Nigeria 2-0. J'ai aussi joué contre le Maroc, la Côte d'Ivoire et le Sénégal sous la houlette de Hmid Dhib. Pour revenir à la carrière en club, j'ai failli jouer au Club Africain. J'avais même rencontré Azouz Lasram grâce aux bons offices de Hassan Bâayou. Sauf que le CSHL demandait en contrepartie Hedi Bayari et Mokhtar Naili ! Des conditions impossibles ! Enfin, j'espère actuellement venir à bout de la maladie».