L'EST et le CSS se font le crédit d'avoir toujours quelque chose à faire sur «l'actualité», sur ce qui se conçoit dans le paysage africain. Quelque chose de neuf et d'intéressant. L'Espérance et le Club Sfaxien n'en finissent pas d'apprendre dans les différentes épreuves africaines. Dans chaque match et face à n'importe quel adversaire, il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir, à vivre et à endurer. L'Afrique, dit-on, ça sert, nos deux représentants savent assurément à quoi s'en tenir. Chacun à sa façon et chacun selon ses moyens, mais ici et là il y un véritable projet de jeu C'est pour cela qu'ils auront toujours besoin de grandir. Et s'ils ne grandissent pas avec autant de rivalités et de concurrences, on se demande bien comment pourraient-ils le faire autrement ? Quoi qu'il en soit, quoi qu'il advienne dans les matches qui restent dans cette édition, l'Espérance et le CSS auraient marqué cette épreuve. Mais au fait et dans un contexte aussi particulier y a-t-il vraiment des équipes qui soient capables de survivre au-delà des aspirations de leurs supporters et des objectifs tracés ? A quoi peuvent-elles vraiment ressembler surtout quand il s'agit de jouer pour le titre continental et qu'en face les adversaires se donnent également les moyens pour partager les mêmes ambitions et pourquoi pas aussi pour relever des défis presque identiques. Espérance et Club Sfaxien ont connu dans l'épreuve africaine des fortunes diverses. Ils sont passés par des parcours contradictoires. Ils ont vécu des scénarios inimaginables. Mais la perspective d'une consécration, fortement attendue, n'a jamais été oubliée, et encore moins ignorée. Plus encore : elle se fait de plus en plus pressante dans un environnement dans lequel on risque parfois de ne plus pouvoir discerner entre ce qui doit se faire, se réaliser et ce qui est rêvé. La vocation de l'EST et du CSS est notamment celle des équipes dont rien ne pourrait suffire, ou même satisfaire. Le présent éclaire l'avenir, en ce sens qu'il devrait y avoir constamment une véritable recomposition des priorités et de la définition des rôles et de la stratégie. En somme, tout ce qui est de nature à permettre à une équipe de s'attacher davantage au terrain, au jeu et au surpassement dans l'effort. De ne pas désespérer et de croire jusqu'au bout. Que de matches forcés au moment où d'autres équipes auraient certainement baissé les bras. C'est dans les moments difficiles que ces deux équipes ont appris et apprendront toujours à se revendiquer. Dans la souffrance, aussi et surtout. On ne saurait l'oublier. On ne saurait ne pas inclure tout cela dans les «affaires» du titre et de la consécration africaine. Quoi qu'il en soit, avec le titre ou non, l'histoire les jugera avec beaucoup de reconnaissance et de gratitude, notamment pour tout ce qu'ils ont pu apporter au football tunisien…On a justement rarement vu des équipes aller au-delà de leurs moyens et de leurs aptitudes. Elles ne semblent se priver ni des grandes choses, ni des petits riens. Les déceptions, quoique frustrantes, ont eu justement pour "conséquence" de les relancer encore et toujours. Des fois, elles reviennent de loin, dans d'autres moments, elles n'ont pu éviter de s'égarer dans le football africain et dans tous ses mystères, mais à chaque fois, elles ne manquent pas de revenir, de monter en puissance avec l'affirmation de leurs convictions. Leur force, notamment celle d'aujourd'hui, est peut-être de savoir évoluer dans les moments difficiles, surtout face aux circonstances et aux attachements conditionnés. L'EST et le CSS se font ainsi le crédit d'avoir toujours quelque chose à faire sur «l'actualité», sur ce qui se conçoit dans le paysage africain. Quelque chose de neuf et d'intéressant. Il faut dire que c'est surtout dans un climat de sérénité que les deux équipes peuvent réellement imposer leurs certitudes. Ce qui se passe actuellement ici et là nous parait le plus intérieur, le plus accompli, sinon le plus familier pour de vraies équipes de football. L'effort, l'esprit de surpassement et le forcing, mais aussi le doute, les difficultés et parfois le blocage, (qui ne le sait pas ?) occupent une grande place dans le jeu de l'une comme de l'autre. Sur le régime de ce-qui-va-de-soi, ils ne sauraient se démarquer des choses naturelles du foot. Mais par la même occasion, ils ne peuvent pas s'interdire de « s'instituer » dans l'auto-fondation d'un monde à part. Si on croit aux habitudes, ils auraient tendance à échapper à toute logique. C'est l'originalité de ces deux équipes, non seulement à jouer, mais à redevenir à chaque fois elles-mêmes.