Il ne faut pas caricaturer. Si l'EST avance dans le chemin de la consécration finale, elle devrait revendiquer le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas la vitrine d'une quelconque déformation et mettre en œuvre et correctement sa spécificité sportive, indépendamment des intimidations que pourraient susciter l'ambiance du stade du Caire et le public d'Al Ahly Si l'Espérance se fait aujourd'hui du titre africain une priorité absolue, elle devrait se doter des moyens et des arguments pour se faire une raison sur le terrain et surtout pour se protéger de tous les écarts, de tous les conditionnements auxquels elle risque de faire face dans un match et devant un adversaire peu ordinaires. Une confrontation de ce genre se joue avec les jambes, mais elle s'appréhende dans la tête. S'il n'y a qu'une seule vérité sur un terrain de football, les convictions de jeu et de grand accomplissement devraient en contrepartie être partagées. La conclusion à laquelle devrait parvenir l'Espérance, à un stade aussi avancé dans cette épreuve, est de ne pas se tromper de rôle, et encore moins de vocation. Il ne faut pas caricaturer. Si elle avance dans le chemin de la consécration finale, elle devrait revendiquer le droit d'aspirer à un football qui ne soit pas la vitrine d'une quelconque déformation et mettre en œuvre et correctement sa spécificité sportive, indépendamment des intimidations que pourraient justement susciter l'ambiance du stade du Caire et le public d'Al Ahly. La Ligue des champions n'est pas une activité comme les autres. Elle implique des valeurs, des vertus, une culture. Quel que soient les contextes et les périodes, l'EST peut sortir de bons, comme de mauvais matches. Sauf qu'elle serait appelée dimanche prochain à aspirer à quelque chose de grand et d'exceptionnel. Plus d'engagement, davantage de respect pour le jeu et pour l'effort. Cela ne devrait impérativement pas lui manquer car, et en dépit de l'absence de consécration et malgré les déceptions, elle se voit encore et toujours dans la peau d'une équipe capable de tout faire, de tout obtenir et de tout forcer. On ne saurait suffisamment l'exprimer, mais nous demeurons convaincus que l'Espérance, notamment avec la présence de joueurs aussi talentueux, possède vraiment les moyens pour pouvoir encore se transcender comme d'autres générations l'avaient si bien fait auparavant et qui sont entrées dans l'histoire et dans la légende du football continental. En tenir compte est autant une reconnaissance pour autant de gloires que la valorisation de nouveaux potentiels suffisamment optimisés. L'on ne cessera d'ailleurs jamais de formuler le vœu que le football puisse redevenir chez les équipes tunisiennes, osons encore une fois le mot, une raison d'être, qu'il puisse pour ainsi dire regagner son lieu de prédilection. Avec, partout où il s'exprime, une toute autre tonalité, une raison et une vocation bien différentes. L'EST est ainsi tenue de montrer la voie. De toutes les façons, les "Sang et Or" auraient encore besoin d'évoluer. C'est pour cela aussi qu'ils seront appelés à grandir. Avec autant de contrariété, voire de frustration, de rivalités et de concurrences, aussi et surtout. Le jeu pour thérapie On se demande d'ores et déjà s'ils pourraient le faire autrement? La force actuelle de l'équipe est cette faculté de savoir résister aux moments difficiles, surtout face aux circonstances et aux attachements conditionnés. Elle pourrait se faire ainsi le crédit d'avoir toujours quelque chose à faire sur «l'actualité» africaine, sur ce qui se conçoit dans le paysage footballistique de façon générale. Quelque chose de neuf et d'intéressant? Sait-on jamais... La montée en puissance provient essentiellement de l'affirmation des convictions. Celles de l'Espérance devraient être exclusivement attachées à la réalité du terrain. Une pareille option peut-elle être suffisante à partir du moment où l'exigence et la contrainte du résultat imposent l'émergence d'un comportement particulier, de priorités spéciales ? Alors quel plan d'action, quelle stratégie pour le match contre Al Ahly? Quelle conviction? Quelles priorités? Ici et là, tout devrait tourner autour du jeu, de l'inspiration, de la créativité. Faouzi Benzarti affirme que la qualification se jouera essentiellement au Caire. Donc avec l'alternative de jouer pour gagner. Ne dit-on pas, d'ailleurs que c'est dans les moments difficiles qu'une équipe de football se revendique réellement. Dans la souffrance, aussi et surtout. On ne saurait l'oublier. On ne saurait ne pas l'inclure dans les «affaires» d'une compétition comme la Ligue des champions.