L'Amérique du Nord représente 15% du total, l'Europe 16% et l'Afrique 9.6%. L'an dernier, plus de 50% des 3.600 annonces de projets industriels recensées à travers la presse par le cabinet Trendeo avaient l'Asie pour cible. L'Amérique du Nord représente 15% du total, l'Europe 16% et l'Afrique 9.6%. En valeur, la part de l'Asie est quasi identique (44%), avec un montant de plus de 1.000 milliards de dollars et près de 780.000 emplois créés. Des chiffres qui témoignent de la division du travail, au niveau mondial, avec le développement depuis 2000 de la Chine, mais aussi de l'Inde, de la Malaisie, de l'Indonésie ou du Vietnam... Les destinations des projets sont à cet égard significatives. Si les médias occidentaux titrent souvent sur les acquisitions chinoises en Europe ou en Amérique du Nord, force est de constater que les groupes chinois investissent essentiellement à la maison sur un plan industriel (47% des projets et 76% du montant total recensé). Les Etats-Unis et l'Australie sont les seuls à faire partie des dix premiers pays d'investissement des acteurs chinois (à hauteur de 4% et 1%), les sept autres destinations étant des pays émergents. En termes de secteurs, les entreprises chinoises mènent avant tout des projets dans l'électronique (37% du total) et l'énergie (31%). Même tropisme pour l'Inde, avec 90% des projets des groupes indiens localisés sur le territoire national et une part très élevée (52%) consacrée à l'énergie. L'industrie se défend bien face aux services En comparaison, les groupes américains injectent moins d'argent sur leur territoire (44% du montant global et 55% des projets), même si cet écart est en grande partie dû au poids des projets d'extraction à l'étranger. Les lignes de force de l'industrie allemande se retrouvent aussi dans les chiffres, avec des investissements privilégiant avant tout les Etats-Unis (16% des projets) et l'automobile (25% des projets). Les pays d'investissements des entreprises françaises sont moins interprétables. Royaume-Uni et Angola se classent premier et deuxième, du fait des distorsions liées au projet d'EDF à Hinkley Point et à ceux de Total en Angola. Au bout du compte, les chiffres collectés par Trendeo (3.600 projets recensés en 2016, générant 1,2 million d'emplois dans le monde) témoignent du dynamisme de l'industrie mondiale. «Tout cela montre que, en dépit des discours sur la fin de l'industrie et l'avènement des services, le secteur n'est pas à l'écart des grands mouvements d'investissements», explique David Cousquer, le fondateur de Trendeo. A ce jeu, le poids des grands projets est immense. A eux seuls, les 20% de projets les plus importants représentent près d'un million d'emplois, soit 81% du total. Même ratio de 20-80 pour les montants investis. Enfin, la vague du numérique a eu un fort impact sur le marketing et, peut-être, le contenu des projets industriels. 17% d'entre eux revendiquent des efforts en matière de numérisation.